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Plus de compétitivité pour les exportations marocaines Maroc-Union Européenne : Le démantèlement douanier arrive à terme aujourd'hui
Vers une hausse des ventes de voitures neuves importées
Le processus du démantèlement douanier avec l'Union européenne arrive à terme aujourd'hui, 1er mars. Signé le 26 mars 1996 et entré en vigueur le 1er mars 2000, en remplacement d'un accord de coopération datant de 1976, l'accord d'association liant le Maroc à l'UE prévoit en effet un démantèlement tarifaire progressif pour les marchandises provenant de l'Europe des 27, sachant que les importations de biens d'équipement ont été totalement exonérées de droits de douane dès l'entrée en vigueur de l'accord. L'objectif escompté de ce démantèlement douanier progressif est d'adapter l'industrie nationale à l'environnement du libre-échange. Cependant, même si cette libéralisation est progressive, elle est à des vitesses différentes. Des produits se sont libéralisés rapidement contrairement à d'autres. Pour ce qui est du démantèlement proprement dit, c'est l'importation de biens d'équipement qui ouvre le bal. La troisième liste comprend, par ailleurs, des produits à haute protection. La réduction des droits d'importation et du PFI (Prélèvement Fiscal à l'Importation) s'est faite moins rapidement. Elle n'a commencé qu'à partir de la quatrième année après la date de l'entrée en vigueur de l'accord. A compter de 2003, le calendrier prévoyait une baisse de 10% par an pendant une durée de 10 ans. Sont concernés par cette clause les produits fabriqués localement : les produits alimentaires, minéraux, les préparations chimiques, les machines et appareillages et les véhicules. Le secteur de l'automobile a, pour sa part, un régime dérogatoire. Pour les voitures de tourisme (petites et moyennes cylindrées), la disparition des droits de douane et du PFI obéit à deux vitesses. Dans une première phase, la baisse a été de 3%. Elle s'est enclenchée à partir de 2003 et s'est poursuivie jusqu'à 2007. A partir de cette date, le taux de réduction a augmenté de 15% par an jusqu'à disparition totale des droits et taxes. Ce traitement particulier est dicté par la nécessité de prolonger au maximum la protection de l'industrie automobile locale. Dans ce sillage, il est à noter que les droits de douane appliqués sur les voitures importées d'Asie seront de 17,5%. Dès aujourd'hui alors, les droits de douane appliqués aux voitures neuves européennes seront de 0%. Selon les professionnels, une telle situation est de nature à faire baisser le prix de vente des voitures neuves, et par conséquent, booster le marché local. Pour leur part, les produits agro-alimentaires obéissent à un démantèlement varié. Il est de 25 ou de 10% en fonction de leur position dans les annexes et ne concerne également que l'élément industriel du produit. Pour le secteur agricole, l'accord d'association Maroc-UE prévoit une séparation de l'élément agricole de l'élément industriel avec un démantèlement progressif de ce dernier et le maintien de l'élément agricole qui bénéficie d'un traitement spécifique. Etant donné alors la spécificité des produits agricoles, les protocoles agricoles ont été révisés conformément à la clause de rendez-vous (articles 16 et 18) entre 2002 et 2003 pour aboutir à de nouvelles concessions en 2004. Les protocoles révisés ont été adaptés à 2 reprises : la première fois suite à l'élargissement de l'UE de 15 à 25 pays membres le 1er mai 2004 et la deuxième fois suite à l'adhésion de la Bulgarie et de Roumanie à l'UE en janvier 2007. A souligner dans ce sens que le Maroc et l'UE avaient ratifié, le 13 décembre 2010, une libéralisation contrôlée de l'accord agricole, mettant ainsi fin à des mois de négociations. Un acte qui attend encore sa concrétisation sur le terrain. Compte tenu de la concentration des échanges extérieurs du Maroc avec l'Union Européenne, ce démantèlement tarifaire aura un impact assez important sur l'économie nationale. De l'avis des analystes, si l'ouverture douanière présente quelques avantages indéniables pour l'industrie électrique et électronique, les inconvénients sont beaucoup plus importants. Côté positif, la baisse du coût des matières premières (métaux, fils de cuivre…) va certainement améliorer la compétitivité/prix des entreprises du secteur sur le marché national. Cependant, pour les professionnels, le secteur devra faire face à la concurrence des produits finis venus d'Europe (interrupteurs, boîtiers, fils…). Pour le textile-habillement, le démantèlement douanier est de nature à impacter positivement ce secteur. «Le secteur ne craint pas la concurrence européenne», avait souligné récemment un opérateur de l'AMITH (Association Marocain de l'Industrie du Textile-Habillement) dans les colonnes d'un confrère Casablancais. Par contre, le secteur pointe du doigt la sous-facturation. C'est le véritable danger qui menace la pérennité du secteur, avait-il précisé. Et d'ajouter que l'importation de matières premières à zéro droit donnera la possibilité de concurrencer des marchés tels que le Bengladesh, l'Europe de l'Est ou encore l'Inde.