Dans moins de deux ans, fin 2013, le projet de la réhabilitation de la médina de Casablanca sera terminé avec la mise à niveau des infrastructures de base. Ce projet ne sera pas viable s'il ne prend pas en ligne de compte les desideratas des habitants et notamment les jeunes livrés à la délinquance et la drogue d'où le souhait de véritables infrastructures de proximité culturelles et sportives. El-Hassan Safi et Rida Mourak sont des acteurs associatifs, athlètes en Jiu-Jitsu Brésilien, une des variétés des arts martiaux en vogue. Ils cherchent depuis des semaines une salle pour encadrer et entraîner des jeunes de la médina de Casablanca. Le premier, El-Hassan, est MRE venu de Fontenay-Sous-Bois, banlieue parisienne et membre de l'association Spirit oeuvrant pour l'insertion des jeunes par le sport à Fontenay-Sous-Bois depuis 2005. Le deuxième, Rida, athlète ayant participé à des combats internationaux et entraîneur en Jiu-Jitsu Brésilien, est issu de l'ancienne médina de Casablanca. Il est président de la section Maroc de l'association Spirit. Depuis 2003 il encadre des jeunes de la médina dont certains étaient toxicomanes et ont pu décrocher, nous dit-il. Le but de la recherche d'une salle c'est d'avoir un local pour s'entraîner et aussi préparer des jeunes dans le Jiu-Jitsu Brésilien. El-Hassan raconte que l'association Spirit France a eu beaucoup de succès dans l'insertion des jeunes par le sport au point que des trophées ont pu être gagnés au niveau européen par ses membres et aussi au niveau international. «Cela nous a encouragé à penser à prendre contact avec des Casablancais qui voudraient lancer un projet similaire d'insertion des jeunes par le sport au Maroc. Cela a été possible grâce à ma rencontre avec Rida Mourak. Des jeunes ont pu être entraînés au niveau de Casablanca et l'on a pensé, vu leur niveau, de les amener participer au championnat de Jiu Jitsu Brésilien qui aura lieu le 8 avril prochain en France. Mais il faut qu'ils se préparent pour ce championnat et pour cela il faudrait une salle». Faute d'un local, les jeunes se sont entraînés cahin-caha dans une salle dépendant d'une association, Bidaoua, en ancienne médina. «Malheureusement l'association qui nous héberge ne peut nous donner la salle qu'à des horaires impossibles, à partir de 21h, ce qui n'encourage pas beaucoup une participation massive» déclare Rida Mourak. Des démarches ont été entreprises auprès des responsables dont le maire de la ville, le président de l'arrondissement Sidi Belyout, le Comité de pilotage du projet de réhabilitation de la médina mais sans résultat tangible jusqu'à présent, confient El-Hassan et Rida. Ils ont été renvoyés d'un responsable à l'autre «comme une balle de ping pong». Il est à espérer que les initiatives associatives, sérieuses et d'intérêt général, soient encouragées au niveau local, en apportant l'aide aux projets sur des bases objectives et éthiques plutôt que clientélistes.