Le vote de confiance du programme gouvernemental par la Chambre des représentants constitue «un moment constitutionnel démocratique par excellence», ont considéré, jeudi, les groupes parlementaires de la majorité et de l'opposition. Il s'agit de l'une des manifestations de la mise en oeuvre de la Constitution, qui parachève le processus d'investiture du nouveau gouvernement, ont-ils souligné, lors de la séance plénière pour le vote de confiance au cabinet Abdelilah Benkirane, réitérant leur détermination à collaborer avec le gouvernement pour la lutte contre la corruption, l'économie de rente et la traduction dans les faits des nouvelles dispositions constitutionnelles. Le chef du groupe du Parti de la Justice et du Développement (PJD, majorité), Abdelaziz Ammari, a indiqué qu'après ce vote, il est temps de passer à la réalisation des véritables chantiers de réforme et à la mise au point de plans sectoriels en conformité avec les grandes lignes tracées par le programme gouvernemental. La clarté ayant marqué la réponse du chef du gouvernement doit être la même à présider aux rapports entre les pouvoirs exécutif et législatif, a-t-il fait observer, ajoutant que cette démarche présage une pratique politique guidée par «le respect dans un esprit démocratique». Au nom du groupe de l'Unité et de l'Egalitarisme (Parti de l'Istiqlal, majorité), Mme Kenza El Ghali a justifié le vote positif de son groupe par le fait que le programme gouvernemental est le prolongement des précédents, de même qu'il répond aux besoins de l'étape dans ses dimensions politique, économique, social, et de défense des droits humains, sans omettre les interférences de la conjoncture régional et internationale. Le programme, a-t-elle dit, est une étape essentielle dans le processus de transition démocratique, en ce sens qu'il ouvre de perspectives prometteuses devant la société marocaine et représente un pilier pour le parachèvement de la réforme politique, en vue de la consécration de la méthodologie démocratique. Le chef du groupe du Mouvement Populaire (MP, majorité), Mohamed Moubdia, s'est déclaré confiant des chances de succès du programme gouvernemental «ambitieux et fort», car il comporte des mesures répondant aux aspirations et attentes des citoyens, appelant l'ensemble des forces vives à le soutenir et à ¿uvrer pour redresser les dysfonctionnements, dans un esprit de solidarité et d'entraide en cette conjoncture historique que traverse le pays. Quant au président du groupe du progrès démocratique (majorité), Rachid Rokbane, il a relevé que les engagements du programme gouvernemental retrouvent, dans une grande mesure, ceux contenus dans les programmes électoraux des partis formant la majorité, faisant part de la volonté de contrôler la marche des différents départements ministériels et de faire des propositions pour optimiser les initiatives et remédier aux lacunes. Présentant l'intervention du Rassemblement National des Indépendants (RNI, opposition), Rachid Talbi Alami a noté que son groupe a voté contre le programme parce que celui-ci n'a comporté que des intentions, estimant que l'Exécutif fait face à de lourdes responsabilités qui nécessitent la mobilisation de toutes les compétences et que la démocratie au Maroc a besoin d'une opposition forte s'acquittant convenablement de sa mission. Le chef du groupe Parti Authenticité et Modernité (PAM, opposition), Abdellatif Ouahbi, a reproché au programme de contenir «beaucoup de slogans», appelant à capitaliser sur les acquis accomplis en matière des libertés et des droits de la femme. Le PAM s'acquittera entièrement de son rôle au sein de l'opposition, partant de «la responsabilité et de la légitimité électorale», a-t-il poursuivi. Au nom du groupe de l'Union socialiste des forces populaires (USFP, opposition), Abdelhadi Khayrat a expliqué que son parti «n'a pas choisi l'opposition pour se concentrer sur sa structuration mais aussi pour consacrer les traditions et le référentiel de respect de la volonté populaire», exprimant la disposition du groupe à aider le gouvernement à combattre toutes les formes de corruption. Le chef du groupe constitutionnel, Chaoui Belassal, a indiqué que sa formation soutient certaines mesures du programme gouvernemental, à l'image de la lutte contre la corruption, l'économie de rente et la pauvreté, en dépit de l'absence des mécanismes d'application, signalant que le programme n'a pas mentionné de prévisions chiffrées, de calendrier précis et des moyens de financement, ce qui a amené le groupe à voter contre, tout en se positionnant comme une «opposition constructive».