La Chambre des représentants a approuvé jeudi le programme gouverne-mental, présenté par le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane. Le programme a été adopté par 218 voix contre 135. Aucune abstention n'a été enregistrée. C'est sans grande surprise que le vote en faveur du programme gouvernemental a eu lieu jeudi au Parlement. Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement, a répondu aux interventions des groupes parlementaires relatives à la déclaration gouvernementale. Selon lui, ce programme s'est basé sur un diagnostic profond de la problématique qui entrave notre capacité à créer les richesses et ne permet pas leur équitable répartition. «Cette problématique réside dans l'absence au sein de notre société de la bonne gouvernance qui rend la considération au valeur de travail, de productivité, d'efficacité et de qualification dans l'action et la lutte contre la corruption, la fraude et l'économie de rente et pour la gestion de la chose publique», a déclaré M. Benkirane. C'est ainsi que le programme du gouvernement s'articule principalement autour de la bonne gouvernance, a-t-il souligné. Le chef de gouvernement a répondu aux critiques de l'opposition selon lesquelles le programme manque de chiffres, d'indices, de mesures précises et d'agenda chronologique. Dans ce sens, M. Benkirane a indiqué qu'il «faut distinguer entre le programme gouvernemental limité en détail et les lois de Finances annuelles qui comprennent en détail l'agenda et les financements des divers chantiers et réformes contenu dans le programme gouvernemental». Et d'ajouter que l'article 88 de la Constitution a été le seul référentiel selon lequel a été élaboré le programme gouvernemental. Cet article stipule que «ce programme doit dégager les lignes directrices de l'action que le gouvernement se propose de mener dans les divers secteurs de l'activité nationale et notamment dans les domaines intéressant la politique, économique, sociale, environnementale, culturelle et extérieure». Par ailleurs, M. Benkirane a rappelé qu'il est tenu conformément à la Constitution de se présenter devant les parlementaires une fois par mois pour débattre des orientations générales du gouvernement et une fois par an afin de présenter en détail les programmes sectoriels. Toujours en réponse à l'opposition, M. Benkirane a noté que celle-ci a qualifié le programme de pure déclaration d'intention dénuée de toute ambition et volonté alors qu'elle a paradoxalement enregistré que ses indices sont top ambitieux et difficilement réalisables à l'ombre de la conjoncture nationale et internationale. «L'opposition est appelée à être un partenaire actif et constructif dans l'évolution démocratique de notre pays que ce soit au niveau de la qualité du discours, la profondeur de l'analyse ou la force de proposition pour être à la hauteur de ses nouvelles missions constitutionnelles», a-t-il souligné. Et d'ajouter : «Hélas les interventions de l'opposition se sont limitées aux critiques sans présenter des propositions essentielles ou même rappeler les objectifs et les mesures de programmes électoraux de leurs partis». Par ailleurs, le chef de gouvernement est revenu sur plusieurs étapes de la formation du gouvernement ; notamment l'alliance gouvernementale, le nombre de ministères, la représentativité féminine. Ainsi, il a souligné que la coalition gouvernementale est basée sur une approche participative et transparente et dont l'engagement de ses composantes envers le peuple et ses attentes est traduit par la signature de la charte de la majorité. M. Benkirane s'est également arrêté sur le manque de représentativité féminine : «J'avoue que le gouvernement a péché en ce qui concerne ce point, et j'en assume personnellement la responsabilité. On aurait dû être plus ferme quant à la présence de compétences féminines au sein de l'équipe gouvernementale». Et d'ajouter : «Ceci est une erreur qu'on compte rattraper et éviter à l'avenir en instituant des lois au niveau du Parlement pour qu'il y ait une véritable politique de parité et de discrimination positive à l'égard des femmes en conformité avec l'application ferme et sincère de la Constitution, ce qui constitue notre principal objectif».