L'activité économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) devrait s'accélérer en 2012/2013, souligne le FMI dans une mise à jour de son rapport sur les Perspectives de l'économie mondiale. Cette hausse de la croissance économique interviendra principalement «sous l'impulsion de la reprise en Libye et des bons résultats que continuent d'enregistrer d'autres exportateurs de pétrole», d'après la même source. Dans la plupart des pays importateurs de brut de la région, souligne toutefois le FMI, les perspectives de croissance sont faibles «en raison de transitions politiques plus longues que prévu et d'un environnement extérieur défavorable». Le rapport note, par ailleurs, que les «tensions grandissantes» dans la zone euro pèsent sur les perspectives de l'économie mondiale. Le FMI a révisé fortement à la baisse sa prévision de croissance dans le monde. «Les perspectives s'assombrissent et les risques pesant sur la stabilité financière augmentent», relève l'institution. Le FMI souligne que la zone euro va connaître une récession modérée en 2012 après que la crise de la zone euro est entrée dans «une nouvelle phase dangereuse» vers la fin de l'année dernière, avec des répercussions sur d'autres régions du monde, notamment les Etats-Unis, les pays émergents et les pays en développement. En 2012, la croissance mondiale devrait atteindre 3,3 pc cette année, indique le nouveau document. Dans les économies avancées, elle devrait être de l'ordre de 1,2 pc seulement. «Vu l'intensité de la récession de 2009, ces taux de croissance sont trop faibles pour pouvoir véritablement combattre un chômage très élevé», note le FMI. «Les perspectives de croissance sont médiocres, et cela pourrait être pire», selon Olivier Blanchard, Conseiller économique du FMI. Il a noté que «la reprise mondiale, qui était déjà faible, risque de marquer le pas. L'épicentre du danger est l'Europe, mais le reste du monde est de plus en plus touché», estime-t-il. Les pays en développement d'Asie devraient tout de même afficher la croissance la plus vigoureuse, à une moyenne de 7,5 pc en 2012-13. L'impact du ralentissement mondial sur l'Afrique subsaharienne a pour l'instant été limité à quelques pays, surtout l'Afrique du Sud, et la production de la région devrait connaître une progression d'environ 5,5 pc en 2012. Les effets de débordement devraient surtout toucher les pays d'Europe centrale et d'Europe de l'Est, compte tenu de l'importance des liens commerciaux et financiers qu'ils entretiennent avec la zone euro. Les retombées sur les autres régions devraient être relativement modestes, car le relâchement des politiques macroéconomiques devrait compenser dans une grande mesure les effets du tassement de la demande dans les pays avancés et de la montée de l'aversion pour le risque à l'échelle mondiale.