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Au lendemain de la saisie «conservatoire» à Sète des navires marocains «Biladi» et «Marrakech» Les armateurs marocains appellent le gouvernement à intervenir d'urgence
Le Royaume risque de se retrouver «sans aucun moyen naval pour couvrir le transport maritime de plus de 70 millions de tonnes de marchandises et de 4 millions de passagers» Le Comité Central des Armateurs Marocains (CCAM) a appelé le gouvernement marocain à une intervention urgente pour sauver le secteur maritime au Maroc, au lendemain de la saisie «conservatoire» prise par les autorités maritimes françaises de deux navires marocains au port de Sète. «Si aucune mesure n'est entreprise par les autorités de tutelle, le Royaume sera sans aucun moyen naval pour couvrir le transport maritime de plus 70 millions de tonnes de marchandises de ses échanges avec l'extérieur et de 4 millions de passagers», indique le comité dans un communiqué. Ce secteur emploie d'une manière directe plus de 5.000 personnes et réalise un chiffre annuel de 4 milliards de dirhams. Il s'agit également de 660.000 véhicules qui entrent au Maroc annuellement par voie maritime et 2,5 millions de Résidants Marocains à l'étranger qui préfèrent la traversée maritime pour se rendre dans leur pays en raison de son rapport qualité/prix très avantageux pour les familles marocaines, souligne le CCAM. Le Comité met en garde contre l'impact négatif que pourrait entraîner la situation critique que vivent actuellement des compagnies de transport maritimes nationales de transport de passagers et de marchandises sur le reste de la flotte marchande nationale «si cette crise n'est pas rapidement circonscrite». A quelques mois seulement du début des préparatifs de l'opération de transit 2012, «nos compatriotes à l'étranger risquent d'annuler leur voyage au Maroc en l'absence d'un moyen de transport économique qui leur assure les meilleures conditions pour une traversée confortable», avertit le comité. Le CCAM indique également que les compagnies maritimes étrangères risquent de profiter de la situation de crise des compagnies maritimes marocaines pour imposer leur monopole sur le marché du transport des passagers. Selon le comité, «la nécessité pour le Maroc de sécuriser par ses propres moyens maritimes une partie de ses échanges de biens avec l'extérieur et le transport de masse de ses MRE, lui impose aujourd'hui d'initier une nouvelle politique maritime», capable de lui assurer des acteurs nationaux compétitifs pouvant faire face à la concurrence des compagnies étrangères qui s'est exacerbée suite à la politique de libéralisation du secteur initiée en 2007. Dans ce sens, le CCAM fait remarquer que cette libéralisation n'a pas été accompagnée par les mesures nécessaires de mise à niveau des entreprises nationales qui sont toujours régies par le cadre législatif du code du commerce maritime de 1919 et d'un régime fiscal qui ne permet pas une concurrence loyale. Par ailleurs, le CCAM indique qu'il reste mobilisé pour étudier et mettre en oeuvre toutes les solutions pour permettre au secteur maritime de maintenir l'emploi, la création de richesses pour l'économie nationale et l'indépendance maritime du Royaume. Le CCAM est une organisation professionnelle représentant les compagnies de transport et de services maritimes. Il regroupe l'ensemble des acteurs du secteur maritime au Maroc à savoir le transport de marchandises, le transport de passagers et les services. Pour rappel, les ferries «Biladi» (Comarit) et le «Marrakech» (Comanav), assurant la liaison entre Tanger-Sète avait été saisis successivement par décision de justice pour créances impayées et empêchés de lever l'ancre à destination du Maroc. Le «Biladi», qui devait quitter le port français jeudi soir, avait été assigné le premier, suite à la notification d'une décision de «saisie conservatoire» exécutée par huissier, alors que le «Marrakech» avait été retenu, à son arrivée de Tanger, vendredi.