Corollaires des droits de l'Homme, les droits de la femme se sont imposés durant les dernières décennies comme un élément incontournable dans la réalisation du progrès social. Selon l'Organisation des Nations Unies, « La protection des droits de la femme est essentielle pour garantir la contribution des femmes au développement, à la paix et à la sécurité ». Au Maroc, le statut de la femme, en termes juridiques tout particulièrement, constitue depuis quelques temps l'une des préoccupations majeures des autorités et de l'opinion publique, et accompagne de manière continue, le processus de réformes engagé par le Maroc. En effet, les organisations issues de la société civile, à caractère moderniste le plus souvent, ont initié le débat concernant l'évolution du statut de la femme marocaine. Fort du volontarisme de l'institution royale, qui a œuvré activement afin de le placer à l'avant-garde, en matière d'égalité des genres et d'habilitation de la femme, le Maroc a depuis accumulé les réalisations en matière de promotion de la femme, aux différents niveaux, politique, social et économique. Cette véritable dynamique de l'égalité a notamment été marquée par l'initiation de la réforme de la Moudawana, et scellée par la promulgation de la loi 70-03, en date du 3 février 2004, portant Code de la famille. Ce texte de loi constitue une étape historique des plus importantes, et ce, tant au niveau purement juridique que du point de vue social. En effet, la soumission d'une loi de cette envergure au Parlement, conformément à la volonté royale, a constitué une initiative sans précédent, revêtant une portée significative, et mettant en exergue la dimension fondamentale de cette Moudawana. Le parlement marocain, qui a voté et adopté ce projet de loi, l'a fait à l'unanimité de ses membres, saluant ainsi les avancées considérables apportées par le texte. Les parlementaires ont également fait du discours royal, prononcé le 10 octobre 2003, lors de l'ouverture de la seconde année législative de la 7ème législature, le préambule du texte de loi précité. L'adoption de ce nouveau Code de la famille, a permis au Maroc de créer une véritable énergie égalitariste, participant à la réhabilitation de la femme, qui bénéficie dès lors, d'un rang d'acteur social à part entière. Concernant la promotion politique de la femme, la première Constitution marocaine du 7 décembre 1962, prévoyait déjà, dans son article 8, que « L'homme et la femme jouissent de droits politiques égaux ». Mais ce n'est qu'à partir du début des années 1990 que les femmes, ayant fait leur entrée au parlement, et plus tard dans le gouvernement, revendiquent un statut d'acteur politique actif. Le mode de gouvernance alors mis en place par les centres de décisions nationaux, tend alors, en plus d'adopter un certain nombre de dispositions législatives déclaratoires de droits clamant l'égalité démocratique des genres, à mettre en place des mesures relevant de la « discrimination positive ». Ainsi, des initiatives telles que la liste électorale nationale, réservée aux femmes, visent à réduire la sous-représentation féminine au sein des instances politiques électives, faisant montre d'un volontarisme étatique moderniste. La Constitution du 1er juillet 2011 a, pour sa part, davantage fait progresser ces mesures, portant de 30 à 60 les sièges de la liste nationale, en plus de solennellement consacrer l'égalité de la femme et de l'homme au rang de droit constitutionnel inaliénable, et ce, sur tous les plans. Autre aspect de ce processus, l'intégration économique de la femme marocaine, qui a atteint des degrés particulièrement encourageants, notamment à l'aide d'outils structurels agissant à l'échelle de la macro-société, à la tête desquels le rôle proactif joué par l'Etat marocain. Grâce à une politique de scolarisation fructueuse, les années 1980 ont vu l'augmentation significative du nombre d'étudiantes fréquentant les bancs des universités. Ce phénomène a par la suite engendré la féminisation de certains corps de métiers, parmi lesquels ceux ayant trait à l'économie, à la gestion et au commerce. L'une des manifestations de la féminisation du secteur économique au Maroc, demeure sans doute l'initiative de la représentation permanente au Maroc de l'Union des femmes investisseurs arabes, d'organiser, sur le sol marocain, le premier congrès international des femmes investisseurs arabes. Ainsi, du 26 au 30 octobre 2009 s'est tenu à Skhirat, le congrès susmentionné, où étaient présents des représentantes et représentants d'Etats arabes, de pays étrangers et d'organisations nationales, régionales et internationales. Ce sommet a atteint ses objectifs dans la mesure où des recommandations ont été prises, permettant de promouvoir les investissements au sein de la région arabe, mais également de drainer des capitaux d'investissements étrangers, en plus de mettre en valeur le rôle primordial que joue la femme dans le développement national. Le Maroc, a donc su mener à bien son projet national, grâce à l'engagement réformateur de SM le Roi, et à la mobilisation effective des composantes, notamment associatives, de la société civile, excluant de la sorte tout organisme exprimant des tendances ultraconservatrices. De cette manière, l'ouverture du Maroc sur les standards internationaux en matière de droits sociaux, politiques et économiques de la femme, a permis au Royaume d'opérer une mise à niveau relative avec ses partenaires internationaux. Cette mise à niveau permet à son tour d'apaiser ces derniers, quant à la cohésion socio-politique du Maroc, et participe de ce fait à faire progresser les échanges internationaux. La multiplication de ceux-ci tend, en retour, à favoriser l'emploi des femmes dans certains secteurs, compte tenu des avantages comparatifs que présente le Maroc pour les entrepreneurs internationaux. Ce cercle vertueux ainsi établi, présente le double avantage de faire croître les échanges économiques, notamment en termes d'investissements étrangers dans le Royaume, en plus d'asseoir le rôle de la femme dans le développement économique national. * Le Centre d'Etudes Internationales (CEI) est un groupe de réflexion et d'analyse basé à Rabat. Acteur actif du débat afférent à la conflictualité saharienne et à certaines thématiques nationales fondamentales, le CEI a publié, en 2010, auprès des éditions Karthala, un ouvrage collectif intitulé : « Une décennie de réformes au Maroc (1999-2009) ». En janvier 2011, le CEI a rendu public, auprès du même éditeur, un second ouvrage titré, « Maroc-Algérie : Analyses croisées d'un voisinage hostile ». Il vient également de faire paraître, auprès des éditions précitées, un ouvrage portant sur « Le différend saharien devant l'Organisation des Nations Unies ». Outre ses revues, libellées, « ETUDES STRATEGIQUES SUR LE SAHARA » et « La Lettre du Sud marocain », le CEI compte par ailleurs à son actif plusieurs supports électroniques parmi lesquels figurent, “www.arsom.org”www.arsom.org, www.saharadumaroc.net”, www.polisario.eu” et www.ibn-khaldoun.com. Centre d'Etudes Internationales*