«Compétitivité et dynamique à l'export, quelle stratégie d'avenir ?», tel est le thème de la 21ème rencontre annuelle du Centre Marocain de Conjoncture (CMC) prévue le 13 décembre à Casablanca. D'éminents experts économiques seront présents à cet important rendez-vous. Objectif : Examiner les différentes pistes susceptibles de développer encore plus le secteur de l'export au Maroc. Un secteur qui est marqué, selon le CMC, par un accroissement systématique du déficit commercial qui a atteint le niveau record de 138 milliards de DHS à fin septembre 2011. Le CMC attribue cette contre-performance à plusieurs facteurs. Premièrement, la dépendance croissante du Maroc en matière énergétique mais aussi alimentaire, en particulier pendant les années de sécheresse. La seconde raison tient au fléchissement de la demande extérieure exacerbé par la crise mondiale de 2008, sur le marché des exportations des produits manufacturés, et des produits agricoles à forte valeur ajoutée. Enfin, la dernière raison tient aux fortes fluctuations des prix des matières premières sur les marchés internationaux, essentiellement le prix du baril de pétrole qui alourdit fortement la facture énergétique du Maroc. Afin de corriger ce déséquilibre et renforcer la compétitivité du Maroc à l'export, poursuit le CMC, le gouvernement a mis en place en 2008 une stratégie de développement des exportations, Maroc Export Plus. Cette stratégie, faut-il le souligner, a pour objectif d'accroître les exportations de manière, avec un doublement des exportations d'ici 2015 et un triplement d'ici 2018. Pour atteindre ce but, cette stratégie repose sur trois axes complémentaires. D'abord, le ciblage des secteurs et des produits prioritaires dont l'offre est disponible puis ceux issus des plans sectoriels au fur et à mesure du développement de leur offre. Le second axe est relatif au ciblage des marchés prioritaires à court terme, afin de consolider la position du Maroc sur ses marchés traditionnels et de se diversifier vers de nouveaux marchés à fort potentiel. Le troisième axe a trait à l'accompagnement des entreprises en vue de leur développement à l'international en fonction de leur aptitude à exporter. Cette stratégie, il faut le dire, commence à donner ses fruits. Depuis sa mise en place, les exportations marocaines ne cessent de prendre une courbe ascendante. Elles enregistrent actuellement une hausse de plus de 19%. Cependant, selon les analystes du CMC, cette stratégie n'a pas encore donné la pleine mesure de son efficacité. « Il faudra sans doute attendre plusieurs années afin de pouvoir effectuer un premier bilan », soulignent-ils. Pour juguler le déficit commercial, il faut d'abord, toujours selon le CMC, poursuivre les efforts de diversification de l'économie et développer l'offre exportable en mettant l'accent sur des produits à forte valeur ajoutée. En effet, les secteurs secondaire et tertiaire restent concentrés sur une gamme limitée de produits et services. La position concurrentielle du Maroc à l'international reste donc faible comparativement aux pays émergents de même niveau de développement. En second lieu, poursuit la même source dans son bulletin d'information, le Maroc doit diversifier sa gamme de partenaires commerciaux afin de réduire sa vulnérabilité à l'égard de ses voisins européens qui subissent une récession sans précédent. Pour le CMC, le positionnement géographique du Maroc lui permet de s'ouvrir non seulement vers d'autres pays de la région méditerranéenne et du Golfe, mais aussi d'accentuer son ouverture outre-Atlantique. Les BRIC, les nouveaux marchés asiatiques et pourquoi pas l'Afrique sont également des sources dynamiques de diversification. Enfin, les besoins et les coûts énergétiques du Maroc sont en partie responsables du creusement du déficit commercial. Afin d'éviter que ce dernier ne se creuse davantage, le Maroc devra améliorer sa politique énergétique, tenter de réduire sa dépendance à l'égard des importations et diversifier ses sources d'énergie en renforçant ses programmes d'investissement dans les énergies renouvelables, indique le CMC.