M. Christopher Ross, Envoyé personnel du Secrétaire Général de l'ONU pour le Sahara, entreprend une tournée qui l'a conduit de Washington à Madrid puis à Paris avant de se rendre à Moscou, Londres et Genève. Le but de cette tournée est de débloquer le processus de négociations entre le Maroc et le « Polisario ». Après douze rounds de pourparlers, dont huit informels, qui se sont déroulés sous les auspices de l'ONU, et dont le dernier a eu lieu à Manhasset, près de New York, au mois de juillet dernier, aucun progrès significatif n'a été réalisé. La position intransigeante du « Polisario » et l'absence d'une réelle volonté de coopérer de bonne foi avec les Nations-Unies, pour parvenir à une solution politique négociée, juste et définitive, sont à l'origine de ce blocage. Pour la France, où M. Ross a été reçu par des responsables du ministère des Affaires étrangères, « la persistance du statu quo » dans l'affaire du Sahara « constitue un obstacle à la construction d'un Maghreb intégré et prospère ». La France soutient les efforts de M. Ross « pour parvenir à une solution politique réaliste, juste et durable à la question du Sahara ». Le Maroc, qui a proposé d'accorder aux provinces du Sud une large autonomie dans le cadre de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du Royaume, a donné à maintes reprises la preuve de sa volonté sincère de coopérer avec les Nations-Unies pour régler ce différend créé artificiellement par l'Algérie dans un contexte international qui était marqué par la guerre froide et aussi dans le but évident des dirigeants algériens à l'époque d'étouffer le Maroc en l'encerclant, de créer une entité fantoche à la solde d'Alger et qui lui permet d'avoir un accès à l'Atlantique et de mettre la main sur les richesses du territoire, notamment les phosphates. Dans Son discours à l'occasion du 36ème anniversaire de la Marche Verte, S.M. le Roi a réitéré cette volonté inébranlable du Maroc à coopérer avec les Nations-Unies et à mettre en œuvre les Résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité au sujet du Sahara. S.M le Roi a déclaré : « L'engagement du Maroc à mettre en œuvre ses choix souverains dans toutes leurs dimensions n'a d'égal que sa détermination à poursuivre sa coopération avec les Nations-Unies et toutes les parties concernées en vue d'aller de l'avant dans le processus de négociations selon les approches innovantes mises en avant par l'Envoyé personnel du Secrétaire Général de l'ONU et sur la base de notre initiative d'autonomie ». S.M. le Roi a ajouté, d'autre part : « Nous réaffirmons également l'attachement de notre pays à l'application pleine et entière des Résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité de l'ONU, en vue de parvenir à une solution politique définitive, négociée pour ce différend régional artificiel, et ce, dans le cadre de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du Royaume ». S.M. le Roi a insisté sur le fait que « le moment est venu pour chacun de prendre ses responsabilités. Au lieu de céder aux tentatives d'immobilisme, de division et de séparation, il est impératif de prendre des décisions inclusives, synergiques, prospectives et courageuses ». Le Maroc tend une nouvelle fois la main à l'Algérie pour sortir de l'impasse et construire « un Maghreb qui transcende l'enfermement dans les postures figées et les antagonismes stériles, et qui ouvre la voie au dialogue, à la concertation, à la complémentarité, à la solidarité et au développement, un Maghreb qui, fort des cinq pays qui le composent, serait un véritable moteur de l'unité arabe, un partenaire agissant de la coopération euro- méditerranéenne, un facteur de stabilisation et de sécurisation de la zone sahélo-saharienne et un acteur structurant de l'intégration africaine », a déclaré en substance S.M. le Roi dans Son discours du 6 novembre. L'Algérie doit donc assumer ses responsabilités historiques et adhérer loyalement au processus des négociations, entreprises sous l'égide des Nations-Unies, pour régler le dossier du Sahara et garantir paix et sécurité dans cette région sensible menacée par l'action terroriste de l'AQMI qui cherche à déstabiliser le Maghreb et le Sahel.