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La symbolique du territoire espagnol
La Coordination générale des opposants au Front Polisario :
Publié dans L'opinion le 25 - 08 - 2011

La création en Espagne d'une « Coordination générale des opposants au Front Polisario », le 04 juin 2011, met au grand jour l'impasse d'un projet séparatiste qui a lourdement coûté aux pays et aux peuples de la région, les citoyens marocains originaires du Sahara en première ligne. Pourtant, à bien y regarder, cette « défection hémorragique » n'a rien d'inédit. Le front séparatiste a dû gérer, depuis son émergence sur la scène géopolitique régionale, une série de défections qui en disent long sur son inconsistance en tant qu'entité politique viable. Pour ne citer que les plus emblématiques, de « Khatt Achahid » aux vagues successives de ralliement des personnes séquestrées dans les camps de Tindouf, en passant par les retraits continuels de reconnaissance officielle qui sont allés crescendo depuis déjà deux décennies, le mouvement indépendantiste n'a cessé d'accuser des signes d'essoufflement que l'appui algérien et ses pétrodollars ont du mal à atténuer.
Ceci étant, la création de ladite Coordination produira, à n'en pas douter, ses effets les plus dévastateurs sur le Polisario en termes de restrictions sérieuses à sa stratégie de redéploiement territorial dans un pays que le front séparatiste a l'habitude de considérer comme sa chasse gardée, sinon un fief imprenable qu'on ne saurait lui disputer. C'est la raison pour laquelle la symbolique du territoire espagnol comme lieu de défection est au moins égale en importance à la création de cette Coordination elle-même. Le territoire espagnol qui passe d'ordinaire pour être une terre d'accueil des cadres du Polisario, se trouve désormais partagé par au moins deux courants d'activistes sahraouis : une opposition structurée qui fait déjà plusieurs centaines de mécontents à la recherche de voies alternatives pour sortir de l'impasse ; et des éléments polisariens qui se cramponnent encore à de vieilles pratiques consistant à intoxiquer l'opinion publique et les milieux politiques et médiatiques européens.
L'on sait que le « grand frère » algérien a toujours veillé à ce que son soutien soit prodigué à ses protégés sahraouis dans la discrétion totale, non pas tant pour ménager les susceptibilités de son voisin de l'ouest, en l'occurrence le Royaume du Maroc, mais bien pour se parer d'attributs aussi précieux que la neutralité et l'équidistance dans un conflit dont on sait que l'Algérie a été un des premiers instigateurs. Pour ce faire, les pouvoirs d'Alger s'employaient à ne pas donner trop de visibilité à la présence des activistes polisariens sur leur territoire. Parallèlement, ils n'ont jamais hésité à recommander à ces derniers d'aller à la conquête de territoires alternatifs depuis lesquels ils pourraient se permettre d'étaler leur propagande et, chemin faisant, de drainer l'aide et le soutien des organisations civiles et humanitaires étrangères. À vrai dire, le territoire espagnol se prêtait parfaitement à cette fonction. Non point en raison de la contiguïté géographique de l'Espagne ou des affinités pro-séparatistes de certains de ses hommes politiques, mais surtout parce que la péninsule ibérique représente, à point nommé, un « corridor » idoine à partir duquel il est toujours possible d'atteindre l'opinion publique européenne et, par là même, les institutions de Bruxelles. On l'aura deviné, une bonne partie des motions et mesures adoptées par les instances communautaires européennes sur le conflit saharien est directement ou indirectement d'inspiration espagnole.
Enfin, de cette nouvelle défection hémorragique qui ne manquera pas de marquer la trajectoire du Front Polisario dans les années à venir, il est possible de tirer les enseignements suivants :
L'inaptitude désormais avérée des dirigeants du mouvement séparatiste de se réclamer du titre de représentant légitime des populations sahraouies. La forte structuration de cette Coordination l'habilitait à se tailler une part prépondérante en termes de reconnaissance de sa représentativité, aussi bien auprès des populations sahraouies que par rapport aux gouvernements tiers, dont le gouvernement espagnol.
La crise existentielle et identitaire et ses effets érosifs sur la légitimité des dirigeants du Polisario font grossir chaque jour, au sein comme à l'extérieur des camps de Tindouf, les rangs des victimes et des mécontents. Ces derniers n'hésitent pas à faire acte de maturité soit en répudiant les thèses séparatistes, soit en regagnant la mère patrie dans le cadre de vagues de plus en plus considérables.
L'opinion publique espagnole et européenne aura désormais davantage de chances de recueillir des versions objectives et contradictoires aussi bien en ce qui concerne la situation des droits humains dans les camps de Tindouf que par rapport à la responsabilité des dirigeants du Front et de leurs alliés algériens quant à l'impasse des négociations sur le statut du Sahara occidental.
La création de cette Coordination est, à la vérité, un indice on ne peut plus éloquent de la crise profonde qui marque depuis des années les thèses indépendantistes. Elle témoigne également de l'intégration réfléchie par les cadres dissidents du Polisario de la crédibilité de l'offre marocaine de négociation pour l'octroi d'un statut d'autonomie interne aux régions du Sahara occidental.
*Le Centre d'Etudes Internationales (CEI) est un groupe de réflexion et d'analyse basé à Rabat. Acteur actif du débat sur l'intégration maghrébine, le CEI s'intéresse également aux nouvelles problématiques liées à la sécurité internationale, notamment l'immigration, le terrorisme et la fragmentation étatique. En l'an 2010, le CEI a publié, auprès des éditions Karthala, un ouvrage collectif intitulé : « Une décennie de réformes au Maroc (1999-2009) ». En janvier 2011, le CEI a rendu public, auprès du même éditeur, un second ouvrage titré, « Maroc-Algérie : Analyses croisées d'un voisinage hostile » et y publiera, au mois de septembre de l'année 2011, un troisième ouvrage libellé, « Le différend saharien devant l'Organisation des Nations Unies ». Le CEI compte à son actif plusieurs supports électroniques parmi lesquels figure un journal du web, créé récemment, dénommé Ibn Khaldoun et consultable sur le lien électronique : www.ibn-khaldoun.com.
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Professeur à la faculté de droit de Rabat-Agdal Conseiller auprès du Centre d'Etudes Internationales*


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