Au moins 22 civils ont été tués par des tirs des forces de sécurité à Hama, ville du nord de la Syrie, encerclée par l'armée, a affirmé mercredi le chef de l'Organisation nationale des droits de l'Homme Ammar Qorabi. "Au moins 22 personnes ont été tuées à Hama et plus de 80 ont été blessées, certaines grièvement. Les blessés ont été hospitalisés dans deux hô_pitaux à Hama", a indiqué M. Qorabi dans un communiqué. Les forces de sécurité ont pénétré dans un des hô_pitaux, Al-Horani, souligne le communiqué sans autre précision. "Des habitants de Hama ont fui en grand nombre vers une ville proche al-Salamya et vers la capitale Damas", selon la même source qui parle de "dégradation de la situation sécuritaire, de la poursuite des opérations de perquisitions et d'assassinat et des arrestations dans cette cité", par les forces de sécurité syriennes. Théâtre vendredi d'une immense manifestation anti-régime, cette ville de 800.000 habitants, située à 210 km au nord de Damas, est cernée par l'armée qui a déployé des chars à ses portes, ont rapporté des militants des droits de l'Homme. "Les chars sont postés aux entrées de la ville, à l'exception de l'entrée nord. Les habitants sont mobilisés, ils ont pris la décision de défendre jusqu'à la mort leur ville pour ne pas permettre à l'armée d'y entrer", avait indiqué mardi Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Lundi, trois personnes, dont un enfant, ont été tuées dans cette cité qui a vu, selon les militants, plus d'un demi-million de personnes descendre dans les rues vendredi pour dénoncer le régime du président Bachar al-Assad. Lors de cette manifestation, aucune présence des services de sécurité n'avait été signalée et aucun protestataire n'avait été tué. Le lendemain le gouverneur de la ville avait été limogé par décret présidentiel. "Les habitants de Hama sont pacifiques à 100%, le régime syrien doit réfléchir à deux fois avant de lancer une opération militaire dans cette ville", avaient indiqué des militants. Hama est depuis 1982 un symbole historique, après la terrible répression d'une révolte du mouvement interdit des Frères musulmans contre le président Hafez al-Assad, père de Bachar, qui avait fait 20.000 morts. La répression du mouvement de contestation qui a éclaté le 15 mars en Syrie, a coûté la vie à plus de 1.300 civils et poussé des milliers de Syriens à fuir, selon des ONG.