La première sortie médiatique de M. Badr Kanouni, président du Conseil de surveillance d'Al Omrane, au cours d'une conférence de presse tenue jeudi dernier, a jeté un éclairage sur certaines questions que les observateurs et l'opinion publique se posaient sur les orientations stratégiques de ce groupe, après la nomination, par Sa Majesté le Roi, de M. Kanouni à sa présidence, il y a quelque neuf mois. L'objectif de M. Kanouni, annoncé à cette occasion, est à la fois simple est ambitieux. Il se résume en une phrase : Assurer la réussite et la pérennité du groupe Al Omrane en en faisant une entreprise moderne et citoyenne. Un tel objectif constitue, en réalité, un vaste chantier comportant plusieurs axes stratégiques que M. Kanouni a déclinés avec une finesse et une assurance réconfortantes, propres à un chef d'entreprise et qui se distinguent du discours et des promesses des professionnels de la politique et des hauts responsables des administrations. Le chantier actuel d'Al Omrane est vaste et long et doit imprimer à ce groupe de profondes mutations. Celui-ci est l'émanation de fusions et transformations d'entités administratives et d'arrivages en provenance du ministère de tutelle qui n'ont pas totalement rompu avec les réflexes de l'administration, ses imperfections et ses lourdeurs. L'héritage de ce groupe, constitué de ressources humaines administratives, ne représente pourtant pas l'ensemble de ses ressources et profils, forgés dans la gestation et les mutations récentes du groupe. Ce sont en particulier ces hauts cadres et compétences dont les membres de son directoire et les directeurs de ses filiales auxquels il convient d'ajouter les responsables des unités de gestion de projets qui, tous, grâce à leur expérience au niveau de la gouvernance du groupe et de ses filiales, et sur le terrain, sont à même de porter l'ambitieux projet d'entreprise moderne et citoyenne qu'Al Omrane se propose de réaliser. Une entreprise moderne et citoyenne est impérativement une entreprise socialement responsable, s'investissant dans le champ du développement durable, performante dans l'ensemble des périmètres économique, social et environnemental de sa responsabilité, dans ses rapports avec l'ensemble de ses parties prenantes, et dans les domaines de la gouvernance, des ressources humaines et du respect des lois et des normes d'éthique. Le groupe Al Omrane peut atteindre un tel objectif, moyennant, d'abord, l'appropriation des concepts, des normes et des objectifs de la responsabilité sociale de l'entreprise par l'ensemble de ses ressources humaines, ainsi que la mise en place de stratégies et d'actions pertinentes de restructurations internes, d'adaptations, de repositionnements, d'observation et d'écoute de son environnement où se situent ses parties prenantes, dont en particulier le citoyen. La conception de ce projet du groupe répond aux orientations royales en matière de développement durable et d'implication des établissements publics dans ce cadre (Discours royal de juillet 2010), à la vision du nouveau président d'Al Omrane et aux conditions de réussite et de pérennité de ce groupe, ainsi qu'aux contraintes et limites imposées aux actions qu'il entreprend dans le cadre de ses missions. Al Omrane dispose de compétences, d'expertises, de cadres qualifiés et, aussi, d'autres ressources humaines qu'il est nécessaire de responsabiliser et de faire évoluer. Ce groupe est, aujourd'hui, à un tournant crucial de son évolution marqué par l'accession du Maroc à un régime de démocratie parlementaires avancée et aux conditions de l'Etat de droit, institués par une nouvelle Constitution qui consacre la gouvernance, la transparence, la reddition des comptes, le contrôle, la responsabilité et la probité des agents des services publics. La Constitution consacre également les principes de la participation, de la citoyenneté responsable et, de même, parmi les droits fondamentaux du citoyen, ceux portant sur le logement décent. Elle met à la charge de l'Etat, des établissements publics et collectivités locales la responsabilité de mobilisation de tous les moyens à disposition pour réunir les conditions de réalisation de ces droits. Les nouvelles orientations stratégiques d'Al Omrane sont annoncées alors que le Maroc entre dans une ère de démocratie et de responsabilité consacrées dans un cadre constitutionnel à même de permettre à ce groupe de libérer les énergies qu'il recèle, de procéder aux restructurations et changements qui s'imposent, de lever les obstacles et de changer les mentalités qui le confinent dans des pratiques administratives révolues et s'opposent à son projet d'entreprise moderne citoyenne et responsable. Le grand chantier d'innovations stratégiques d'Al Omrane comporte plusieurs axes dont celui portant sur la redéfinition de ses domaines d'intervention et la mise en place d'un cadre de partenariat avec les divers intervenants dans son secteur. Le groupe entend renforcer sa position en tant que partenaire stratégique dans la lutte contre l'habitat insalubre. Il procèdera à la révision du cadre institutionnel en vue de clarifier les responsabilités de chaque intervenant et mettra en place un plan d'action prévisionnel déterminant les besoins et visant à réaliser l'équilibre dans les montages financiers. Al Omrane accompagnera l'évolution urbaine des villes à travers le déploiement de son rôle en tant qu'aménageur principal et acteur participant au développement de nouveaux espaces de vie et à la facilitation des interventions des partenaires. Al Omrane entreprend, aujourd'hui, sous la présidence de M. Kanouni et grâce aux compétences et expériences acquises de ses dirigeants, directeurs de filiales et chefs d'unités de gestion des projets, un chantier qui impose des changements au niveau des mentalités et des visions au sein de son personnel qui ne doit plus considérer celui-ci comme une administration, mais comme une entreprise engagée avec ses parties prenantes dans le cadre de sa responsabilité sociale et des objectifs d'ouverture et de performance qui lui sont tracés. Un tel esprit nouveau, impliquant une culture nouvelle, doit prendre en considération toutes les dimensions du groupe que lui tracent ses métiers, sa vocation et la volonté de ses dirigeants. Al Omrane est l'outil d'intervention de l'Etat dans les domaines de la lutte contre l'habitat insalubre, le relogement des habitants des bidonvilles et le logement social. Ces domaines sont ceux où sont mis en jeu des droits fondamentaux des citoyens, ceux d'accès à un logement décent et à un environnement sain. Ils constituent les périmètres d'Al Omrane où ce groupe doit réaliser des performances en termes quantitatifs, afin de répondre aux besoins de ses parties prenantes, et qualitatifs en ce qui concerne les relations qu'il entretient avec elles. Le groupe Al Omrane, émanation de la refonte des anciens opérateurs publics dans les domaines de l'aménagement, de la construction et de la lutte contre l'habitat insalubre, n'existe que du fait de l'existence de problématiques et de déficits dans ce cadre et d'un besoin fondamental exprimé par les citoyens marocains qui porte sur le logement décent auquel ils ont droit. Ce droit est, aujourd'hui, stipulé par la Constitution et garanti par cette loi fondamentale qui consacre, ainsi, le rôle de ce groupe en tant que premier établissement impliqué dans ce domaine. Toutes ces particularités d'Al Omrane doivent conduire à l'émergence de réflexes et de comportements nouveaux devant non seulement traduire la modernité, la citoyenneté et la responsabilité de cette entreprise, mais améliorer son image, voire changer totalement celle-ci auprès de certaines de ses parties prenantes. Dans la relation existentielle de ce groupe avec le citoyen, qui en est la partie prenante essentielle, celui-ci n'est pas perçu avec ses particularités, ses marques propres et dans la réalité de ses métiers et interventions. Il est assimilé par le large public, au promoteur immobilier responsable de défaillances et d'abus dans certaines opérations de vente viciées, de retards et, également, de défaillances qui portent de graves préjudices à de nombreuses populations. Cette situation qui a consacré une vision négative du groupe chez les citoyens, laquelle se nourrit en réalité d'amalgames est favorisée et entretenue par la défaillance de son service de communication, peu efficace et confiné dans la vision étriquée du responsable, toujours indisponible, auquel il est confié. Ce très large public impute à Al Omrane des erreurs et des responsabilités qui ne sont pas les siennes et dont il n'est pas exonéré par son service de communication, inefficient du fait qu'il ne bénéfice pas de l'intérêt que les responsables du groupe doivent lui porter en tant qu'outil stratégique devant prendre des initiatives pour la préservation, la défense et la promotion de l'image du groupe. Les amalgames qui ont porté atteinte à l'image d'Al Omrane, et parfois à ses hommes, en attribuant à celui-ci des responsabilités et des erreurs commises par d'autres parties et partenaires, dont en particulier les autorités et les collectivités, n'ont jamais été éliminés. Le service de communication qui, en dépit de sa relégation, bénéficiait naguère des compétences et des qualités exceptionnelles de l'actuelle responsable de la direction des ressources humaines à laquelle il est rattaché, est aujourd'hui privé de cet apport. Il ne remplit plus aucune fonction et se trouve placé, sous le chef d'une responsabilité qui n'est pas assumée, dans le sens opposé de l'ouverture, de la disponibilité et de la transparence, perdant celui des relations publiques et humaines. S'engageant aujourd'hui dans le sentier de l'entreprise moderne, responsable et citoyenne, le groupe Al Omrane doit se donner les moyens de sa nouvelle politique, mobiliser ses compétences et fédérer ses équipes autour de ce projet. Il doit, à l'instar des grandes entreprises internationales qui évoluent dans le champ de la responsabilité sociale de l'entreprise, qui est celui de l'entreprise moderne et citoyenne, communiquer avec ses parties prenantes dans le cadre de relations marquées par la transparence, la clarté, l'honnêteté, la loyauté, la crédibilité et la confiance qui sont les repères juridiques et éthiques de toute entreprise moderne, et non pas mettre en face de celles-ci un service de communication qui se cantonne dans l'opacité et les faux-fuyants qu'il érige en règle. L'entreprise moderne que le groupe Al Omrane ambitionne de devenir dans le cadre de la bonne gouvernance, de la citoyenneté et de la culture d'entreprise et sur la base du critère essentiel de performance, est un construit futur aujourd'hui tracé sur plan. Ce plan doit refléter des qualités, des valeurs et une image de marque nouvelle du groupe, à construire par un service de communication crédible disponible et performant et par une ouverture et des qualités relationnelles requises dont celui-ci doit faire montre.