De tous les clubs marocains du football, le KACM est celui qui illustre le mieux la carence du management sportif. C'est un club qui a tout pour réussir sauf des dirigeants capables de le mener à bon port. Ne croyez surtout pas que Marrakech n'en dispose pas. Les compétences sportives existent bien, seulement il leur est difficile de s'en approcher. Et quand bien même, il arrive à l'esprit de quelqu'un de mettre la main à la pâte, il risque de se précipiter pour la retirer aussitôt, non sans y avoir laissé les doigts. C'est comme ça le KACM et c'est ce qui explique les chamboulements qui se produisent au lendemain de la constitution de chaque bureau, abstraction faite des résultats, soient-ils bons ou mauvais. L'exemple de Abou Obaïd qui a dû abandonner son siège éjectable de président accompagné de son équipe avant même q'il eut le temps de s'y familiariser est là-dessus édifiant à plus d'un titre. Le KACM n'était t-il pas classé 4ème et pourtant le jeune président n'a pas pu continuer sur sa lancée, freiné par des résistances assez ancrées pour dégoûter plus d'un. A dire vrai, le problème du Kawkab vient de l'héritage faramineux que lui avait légué Haj Médiouiri avant son départ, lequel héritage a attisé les convoitises d'un groupe d'opportunistes constitué en panier de crabes, difficile à approcher sans laisser des plumes. Personnellement, je ne connais pas de clubs aussi riches que le KACM sauf que cette richesse est très mal gérée pour ne pas dire pillée. Auquel cas, il est normal que l'actif se transforme en passif. Rien que son patrimoine foncier peut le mettre à l'abri du besoin. Jugez-en. Un méga complexe commercial comprenant des magasins de luxe, des agences de voyages, des agences de location de voitures, des bureaux de billetterie maritime, des restaurants, des pâtisseries, des bars, des snacks, des boîtes de nuit, des salles de jeux et j'en oublie. Sur le plan des infrastructures sportives, un centre de formation n'ayant rien à envier à ses homologues de l'Europe, un club doté de bureaux administratifs et d'un stade gazonné pour entraînements et des cabines de musculation. Enfin, sur le plan du transport, il a sa propre flotte de cars de première catégorie. Qui dit mieux ? Ainsi, donc, pendant que d'autres clubs souffrent d'un flagrant manque en l'espèce, le KACM, lui, souffre de son abondance. Comble du paradoxe si l'on sait que c'est cette richesse qui est apparemment la source de ses problèmes. Je vais jusqu'à penser si Haj Mediouri n'a pas eu tort d'avoir laissé une fortune foncière et sportive de telle taille entre les mains d'une poignée d'opportunistes de tous acabits. Il aurait laissé le club démuni que personne n'aurait voulu du KACM. Le jour où le KACM aurait trouvé son maître, c'est-à-dire des dirigeants de l'envergure de Haj Médiouri, My Mamoun Boufarès, feu Mohamed El Fassi, feu Driss Talbi, feu El Orf, My Ahmed El Amrani, Abdellatif Jazouli, Allal Akouri, feu Abdellaziz Benhlal, Haj Abdelhay Houdna, Dr Mustapha Smirès, Bouharouel, Dr Abdelkader Taghrate, Mohamed Benchoukroun, Abou Obaid, AbdelIlah Choukri, Abdellaziz Bourzik, Zemrani et j'en oublie, ce jour là, il retrouvera ses repères et pourra alors aspirer à des lendemains meilleurs. Pour l'instant, il est victime d'une gestion dont le moins qu'on puisse dire catastrophique. Cela vient de quelques pseudo- dirigeants qui sont là pour d'autres fins. Ils sont si bien organisés qu'ils disposent de milices et d'associations constituées sur mesure. Ils les lâchent sur le premier qui ose venir demander des comptes. C'est selon, chaque groupe a son armée. On est loin, très loin, de l'époque où feu Abdelmoumen Jouhari encadrait les associations de main de maître. Et le public dans tout ça ? C'est le dindon de la farce. Ayant compris le jeu et l'enjeu, il a fini à son tour par se résigner et se rabattre sur les matchs transmis à la télé. Le bal des dirigeants des entraîneurs et des joueurs, tout ça, c'est le travail de sape de ces occultes groupuscules. Le salut du KACM ne peut venir que d'un assainissement à la tronçonneuse.