L'organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et le ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement ont organisé , le 6 juin à Rabat, un séminaire international sur la réutilisation des eaux usées traitées dans la région arabe. L'organisation de cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre des événements marquant la célébration de la journée mondiale de l'environnement 2011, vise à accompagner les Etats membres dans le renforcement des politiques relatives à la gouvernance et à la gestion de l'eau dans les zones arides et semi-arides, indique un communiqué conjoint de l'UNESCO et du ministère. Le séminaire tend également à réunir un grand nombre de participants marocains et étrangers impliqués dans les dynamiques liées à la gestion de l'eau et à recenser les projets d'envergure de réutilisation des eaux usées dans la région arabe et de regrouper tous les acteurs concernés pour émettre des recommandations débouchant sur des actions visant à aider l'ensemble des parties prenantes. Les débats ont porté notamment sur la « stratégie du secteur de l'eau et la réutilisation des eaux usées épurées », la « réutilisation des eaux usées épurées : état des lieux et perspectives », la « valorisation de la réutilisation des eaux usées épurées, cas de l'office national de l'eau potable (ONEP) » et « la réutilisation en agriculture des eaux usées épurées de la ville de Meknès ». Les participants à ce séminaire international sur «la réutilisation des eaux usées traitées dans la région arabe», ont été unanimes à souligner l'impérative nécessité de favoriser cette technique à travers la prise notamment de mesures politiques, économiques et techniques. Ainsi, le directeur du bureau de l'Unesco à Rabat, Philippe Quéau, a indiqué, lors de la séance d'ouverture de cette rencontre, que la région arabe, qui représente 4 pc de la population mondiale, ne dispose que de 1 pc des ressources mondiales en eau potable, relevant que la croissance économique et démographique implique une consommation accrue en cette denrée. Cela signifie, a-t-il ajouté, qu'il est «très urgent» de trouver de nouvelles ressources en eau et de tirer le meilleur profit des ressources existantes, notamment à travers la réutilisation des eaux usées épurées. Dans ce cadre, l'Unesco oeuvre pour favoriser un dialogue entre les experts aux niveaux national et international pour promouvoir les meilleures pratiques en matière d'utilisation d'eau et de politiques de gouvernance d'eau, a-t-il dit. Au plan national, «le Maroc est à un taux de REUT de seulement 3 pc», a relevé le chef de la division qualité de l'eau au Secrétariat d'Etat chargé de l'eau et de l'environnement, Mme Touria Jaouhar, faisant savoir que la stratégie nationale en la matière s'est fixée pour objectif d'atteindre un taux de REUT de 30 pc à l'horizon 2030. Mme. Jaouhar a estimé que les grands projets de REUT en irrigation lancés dans plusieurs villes permettront au Maroc d'atteindre cet objectif. Au cours de cette rencontre, les participants ont pu suivre un exposé sur la Stratégie nationale du secteur de l'eau, qui vise notamment la consolidation des acquis, l'accompagnement du développement économique du Maroc, le changement des comportements des utilisateurs et gestionnaires des ressources hydriques et le recours à de nouvelles méthodes. Cette stratégie est basée sur six axes, à savoir la gestion de la demande et la valorisation de l'eau, la gestion et le développement de l'offre, la préservation des ressources, la réduction de la vulnérabilité aux risques, la poursuite des réformes réglementaire et institutionnelle et la modernisation des systèmes d'information et le renforcement des moyens et des compétences. Le principal enjeu de cette stratégie est de faire face aux contraintes et défis majeurs que connait le secteur de l'eau dans le Royaume, notamment le potentiel limité, la demande croissante, l'utilisation peu efficiente outre la surexploitation des ressources en eau, en particulier les nappes souterraines. Ont pris part à ce séminaire, initié par le Bureau de l'Unesco à Rabat, en coopération avec le Secrétariat d'Etat chargé de l'eau et de l'environnement, des experts de l'Algérie, de l'Egypte, de la Mauritanie, de la Tunisie, de la Jordanie et de la Palestine.