La Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a vigoureusement dénoncé les mesures prises à l'encontre de ceux qui cherchent à fuir l'Afrique du Nord et l'attitude peu généreuse observée à leur endroit par les européens. Dans son discours à l'ouverture de la 17ème session à Genève du Conseil des droits de l'homme, Navi Pillay s'est émue de la rhétorique ayant cours depuis quelques mois en Italie et en France et dénonce la volonté affichée de réduire les libertés de mouvement prévues dans les accords de Schengen et la réintroduction des contrôles aux frontières. Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a critiqué la "rhétorique mise en place ces derniers mois, en particulier en Italie et en France" présentant les migrants "comme un problème dont il vaut mieux se décharger ailleurs". La responsable onusienne a évoqué les récents événements en Afrique du Nord, "qui une fois de plus ont démontré la vulnérabilité des migrants", "soumis à la violence et la discrimination". Mme Pillay s'est déclarée également "préoccupée par la rhétorique mise en place ces derniers mois, en particulier en Italie et en France, visant à décrire les migrants comme un problème singulier dont il vaut mieux se décharger ailleurs". Elle s'est par ailleurs élevée contre la "réponse réflexe" mise en place "dans l'espace Schengen (l'espace sans frontières au sein de l'UE, ndlr) en général et dans certains pays particuliers comme le Danemark", qui a annoncé récemment sa décision de rétablir des contrôles douaniers permanents à ses frontières nationales. Cette "réponse à la crise actuelle ne répond pas au vrai défi de travailler ensemble pour assurer le respect de tous les droits des personnes, où qu'elles se trouvent et quelle que soit la manière dont elles sont arrivées" a-t-elle dit. "Il est important de rappeler que la charge d'accueillir les migrants, les réfugiés et les autres personnes déplacées fuyant les troubles en Afrique du Nord continue d'affecter de manière disproportionnée les pays de la région", a ajouté Navi Pillay. Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a estimé qu'il était "temps que tous les pays affrontant ces défis, dont les pays de l'Union européenne, apportent un soutien efficace dans le respect de leurs obligations internationales".