La commission nationale de solidarité avec Rachid Nini, directeur du quotidien «Al-Massae», et de la défense de la liberté de la presse, a dénonce, mardi, les poursuites engagées contre le journaliste sur la base du Code pénal au lieu de recourir au Code de la presse. L'application des dispositions du Code de la presse est la mieux indiquée dans ce genre d'affaire relative à la publication et aux faits reprochés au journaliste, ont souligné des membres de la commission lors d'une conférence de presse au siège du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM). La commission a également exprimé son «étonnement» de la poursuite du journaliste en état de détention et du rejet de la demande en vue de sa libération provisoire dans la perspective de son procès, et ce en violation de la loi et en dépit des garanties de sa comparution devant le tribunal. Elle a ainsi estimé que les conditions d'un jugement équitable font défaut dans cette affaire, appelant à «la libération immédiate» du journaliste. Par ailleurs, le coordinateur du secrétariat de la commission, Ahmed Ouihman, a indiqué que la commission a adressé plusieurs lettres à «des parties responsables» dont les ministères de la Communication et de la Justice en vue d'une rencontre pour examiner l'affaire de Nini. Toutefois, a-t-il ajouté, aucune suite n'a été donnée à la requête de la commission à l'exception du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) dont le secrétaire général a reçu les membres du secrétariat de la commission. «Le secrétaire général du CNDH ne s'est pas contenté d'auditionner et d'exprimer sa compréhension des revendications de la commission, mais il a, de surcroit, fait part de la disponibilité du Conseil à collaborer et à déployer des efforts en vue de trouver une solution à cette affaire dans le cadre des normes juridiques en vigueur», a poursuivi M. Ouihman. La commission, qui comprend notamment d'anciens ministres, des parlementaires, des universitaires, des artistes et des représentants de partis politiques et de la société civile, a, par ailleurs, plaidé pour l'accélération de l'adoption du projet de loi relatif au Code de la presse afin de permettre aux journalistes d'accomplir pleinement leur mission. Rachid Nini est poursuivi pour avoir «jeté du discrédit sur une décision de justice, tenté d'influencer la justice et évoqué des faits incriminés non avérés».