Dans un pays vert où la couleur de la verdure est vantée, chantée et vénérée, on reste effaré par la pauvreté, la sécheresse, le laisser-aller des jardins publics. L'Etat Providence ne peut pas s'occuper de tout. Il faudrait bien que la société citoyenne y mette son grain. Comment se fait-il qu'une banque, une assurance, une Caisse ou un Office, ne se sentent pas concernés par le jardin du quartier, le square fréquenté par des castaquères et qui sont souvent d'une sécheresse lamentable où l'on se contente de plantes ordinaires, toujours les mêmes. Alors qu'un jardin vivant, bien entretenu avec des parterres fleuris renouvelés et bichonnés, c'est l'épanouissement collectif et le bien-être de tous. Un reportage sur les jardins et les initiatives privées sur ARTE, mardi dernier, nous a laissé rêveur. Quand on a pensé à nos jardins qui semblent être victimes du dédain. stop. Avec leur bureaucratie qui renforce l'oligarchie et aggrave le gâchis, certains départements tenus toujours par les mêmes qui se croient indispensables, on n'est pas sorti du fondouk, ou de l'auberge si on préfère. Une bureaucratie inquiétante qui nous concocte l'avenir avec des réunions qui s'éternisent où on ne répond ni au téléphone ni au fax qui crépite dans des bureaux sclérosés qui indiquent souvent qu'il faut attendre la nouvelle Constitution pour y voir plus clair. Le drame de certains bureaucrates, c'est qu'ils ont loué leur espace avec l'eau et l'électricité - traduisez - comme si on leur a confié une mission sacrée qui eux seuls peuvent remplir et personne d'autre. « Chouf oukane ». Des responsabilités énormes hors normes qu'ils accomplissent selon des règles très discutables. Là encore, personne ne leur dira : Dégage, étant persuadés qu'ils sont les hommes qu'il faut à la place qu'il faut. stop. Trois jours de grève dans la Justice, deux arrêts de travail aux collectivités locales, avec ou sans banderoles, avec ou sans mégaphone. Pour le citoyen lambda qui n'a jamais dansé sur un air de Lambada, le pays vit sa démocratisation comme beaucoup de pays pour qui l'an 2011 n'est pas uniquement celui des bonzes dont le Dalai Lama reste une force spirituelle malgré l'abandon de poste par sa sainteté. Les gens d'ici, qui enregistrent grève sur grève depuis un bon bout de temps, se demandent à quoi ont servi tout simplement les grèves antécédentes de 2008, 2009 et du début de 2010, car ça ne s'arrête plus. Des observateurs et des communs des mortels voudraient savoir qu'est-ce qu'ils attendent pour pouvoir apprécier à sa juste valeur l'arrêt de travail chez les greffiers ou chez les chaouchs. stop. Les tours operators de l'Hexagone et du pays du Pentagone ont maintenu les départs sur le Maroc. Car, ce n'est pas un acte isolé et désolé qui va changer le monde touristique. En Corse où le plastic saute dans des villas paisibles dans la région d'Ajaccio ou non loin de Bastia, le tourisme se porte à merveille. Jamais une bombe n'a arrêté les bateaux de croisière qui passent par Calvi avant d'aller à Capri. C'est parce que, justement, le pays de mille et un royaumes n'est pas une zone de turbulence où l'ambulance est mobilisée pour les drames de la route, que des TO du quartier de l'Opéra continuent à faire confiance à cette partie du Maghreb où tout le monde veut venir, y compris des Maghrébins de Tipaza ou de Tlemcen qui n'attendent que le feu vert des frères. stop. Le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM), institué en 1993 par un dahir, est un établissement public doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. En tant que régulateur du marché, il a pour mission générale de protéger l'épargne investie en valeurs mobilières. Reste que le service de la communication – le grand mot fourre-tout de notre administration – est tout le temps en réunion qui est en train de faire du mal au pays, au lieu de le faire avancer à grands pas. Un service de communication qui ne répond pas au téléphone devrait changer d'appellation non contrôlée. stop. Potins sur le rotin. A voir, au Grand Comptoir, les tableaux d'Andrea Michaelsson, alias BTOY, texturés par des éclaboussures qui rappellent le pop art. L'exhibition, comme disent les Anglais, se tient en tandem avec la Galerie Itinerrance à Paris. stop. La Galerie Leïla Faraoui, la femme de l'architecte qui a horreur des béni-oui-oui, organise une rencontre sur l'artiste peintre Idrissi capable de repeindre la Mona Lisi… stop. A voir également le Péruvien qui nous vient de Lima : Cuco Morales à la Galerie Bab El Kébir jusqu'au 30 mai. Couleurs sublimes avec une lumière tamisée. stop. Dernier flash. DSK placé sous surveillance « anti-suicide ». C'est plutôt sous surveillance médicale qu'il fallait le placer. Un homme de cette stature attaché comme une pointure. Vraiment, il n'y aurait qu'une affaire de viol derrière tout ça ? stop. La viande à 70 dh le kilo pousse des vendeurs de chawarma à la remplacer par la dinde, ce bibi qui traîne sa morve dans les cuisines populaires derrière les cagibis. Ces mêmes vendeurs n'arrivent pas à s'en sortir et faire plaisir à ceux qui voudraient sortir pour se faire plaisir. Même si la vraie chawarma se fait avec du bon bœuf charolais ou du begri de la Chaouia, du Gharb ou du boucher du Derb. Côté contenu, il faut faire toute une trotte pour trouver la véritable chawarma qui n'a pas perdu son goût en Syrie, son fief, malgré l'aveuglement des tireurs qui narguent les SOS de détresse des internautes citoyens. La chawarma à Bab El Bouiba, à l'Océan et maintenant à El Youssoufia – concurrence bik oula biya – ne ressemble pas à celle de la rue de la Huchette où des Tunisiens préparent des sandwichs depuis les années 60 quand Mick Davis faisait un bœuf dans les caveaux sans chit ni pavot… stop.