La grande distribution poursuit sa montée en puissance au Maroc. Les souks commencent à céder leur place aux supermarchés. Existant depuis plus de huit siècles, les souks sont aujourd'hui très concurrencés par ce secteur qui suscite l'intérêt croissant des entreprises étrangères, qui devraient contribuer grandement à promouvoir son développement. Les analystes attribuent cette dominance des supermarchés, qui ne cessent de se multiplier, essentiellement à deux facteurs. D'abord, l'apparition depuis une décennie d'une forte demande intérieure, stimulée par une augmentation constante du pouvoir d'achat. Le secteur facteur a trait à une occidentalisation de la classe moyenne, dont le mode de vie évolue vers une consommation plaisir. Dans une récente analyse, l'Oxford Business Group (OBG) souligne que si le marché marocain de la grande distribution fait l'objet d'un intérêt international croissant, les sociétés locales ont, elles- aussi, de plus en plus de poids dans ce secteur, observe OBG, ajoutant qu'outre les supermarchés et hypermarchés, l'ouverture de branches ou de franchises au Maroc semble intéresser de plus en plus de sociétés étrangères. OBG, le think tank international, basé à Londres, note, dans ce contexte, que plusieurs enseignes étrangères, notamment européennes, remportent déjà d'importants succès au Maroc… « Le gouvernement (marocain) soutient le développement des grandes surfaces », indique OBG, citant le plan Rawaj, lancé en 2008, dans le but de tripler la capacité du secteur de la grande distribution d'ici à 2020. Quelque 56 magasins de grande distribution doivent ouvrir d'ici à 2012, et le pays en comptera 600 d'ici à 2020, ajoute le groupe, notant que le développement des enseignes de grande distribution modernes devra entraîner une évolution progressive des habitudes de consommation au Maroc durant les années à venir. « Grâce au soutien du gouvernement par le biais du plan Rawaj et aux investissements de plus en plus importants des acteurs à la fois locaux et internationaux, le consommateur marocain devrait bientôt voir baisser les prix et bénéficier d'un plus grand choix de produits dans les rayons des magasins », estime OBG. Le plan Rawaj, faut-il le rappeler, se décline en deux axes majeurs : le premier cherche à assurer au consommateur l'accès à l'offre de produits et le second vise à accompagner les acteurs du commerce dans leur développement. En ce qui concerne le petit commerce, le plan, doté d'un budget de 39 millions de dirhams, propose de remédier au déficit constaté en techniques modernes de vente et de gestion et de mettre en place un système de labellisation afin d'améliorer la qualité du service. Pour ce qui est de la grande et moyenne distribution, il s'agit de pallier le manque de personnel qualifié et le prix trop élevé du foncier qui entravent le développement de ce type de surface ainsi que l'absence de normes rigoureuses dans le secteur des produits frais. Il est à rappeler que c'est depuis l'an 2000 que la grande distribution se développe à une vitesse vertigineuse dans l'ensemble du Royaume. Selon une étude réalisée par le ministère de tutelle, ce secteur représente moins de 10% du commerce en détail au Maroc, mais sa croissance est rapide et la couverture des zones urbaines s'amplifie. Il propose des prix très attractifs sur les produits agro-alimentaires et les conserves, particulièrement pour les marchandises importées. Il est à souligner, enfin, que la part de la grande distribution au Maroc dans le PIB est estimée à 12%.