Deux jeunes palestiniens ont succombé samedi à leurs blessures après avoir été atteint par des tirs des forces d'occupation et des colons israéliens. Morad Ayyash, 17 ans, avait été blessé par balles au niveau de l'épaule vendredi dans le quartier de Silwan à Al Qods lors de la commémoration de la "Nakba". Plutôt, un autre jeune palestinien avait aussi été tué après avoir reçu une balle au ventre tirée par un colon israélien dans le quartier de Silwan. Au moins une dizaine de Palestiniens ont été blessés lors de heurts avec les forces d'occupation israéliennes vendredi. Des milliers de policiers et de soldats israéliens étaient mobilisés dimanche à Jérusalem-Est, dans les Territoires et en Israël en vue des commémorations de la "Nakba" (catastrophe), l'exode des Palestiniens qui a suivi la création de l'Etat d'Israël en mai 1948. Des heurts entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes ont éclaté dimanche matin dans le quartier arabe d'Issawiya à Al Qods. D'autres affrontements ont été signalés dans la nuit de samedi à dimanche dans la partie arabe de la Ville sainte. Huit policiers ont été blessés et 13 Palestiniens interpellés à la suite de ces incidents, ce qui porte à plus de soixante le nombre de Palestiniens arrêtés depuis le début des commémorations vendredi, selon le porte-parole. Selon la radio publique israélienne, quelque 10.000 policiers et gardes-frontières sont en état de mobilisation. L'armée a par ailleurs déployé sept bataillons supplémentaires (environ 3.500 hommes) en Cisjordanie occupée. De crainte de violences, l'armée israélienne a imposé un bouclage strict de la Cisjordanie occupée de samedi minuit (21H00 GMT) jusqu'à la même heure dimanche. Les obus de chars contre les marcheurs A Gaza, les soldats israéliens ont ouvert le feu dimanche alors que des manifestants palestiniens approchaient de la frontière de la Bande de Gaza avec Israël, blessant au moins 15 jeunes gens, selon un responsable des services de santé palestiniens. Dans la Bande de Gaza, un témoin a déclaré que des obus de chars étaient tombés à quelques centaines des manifestants qui approchaient de la frontière avec Israël. Les troupes israéliennes ont également procédé à des tirs de mitrailleuse. D'après un responsable des services de santé, Adham Abou Salmiya, 15 jeunes âgés de moins de 18 ans ont été blessés par balles et par des éclats d'obus. L'un d'entre eux se trouve dans un état jugé critique, a-t-il dit. Plusieurs milliers de personnes sont descendues dimanche dans les rues en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, agitant des drapeaux et brandissant de vieilles clefs pour symboliser leurs rêves de revendication des propriétés perdues au moment de la création d'Israël. La "Nakba" s'est traduite par l'exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens. Des marches au sud du Liban et sur le Golan Au golan, l'armée israélienne a ouvert le feu dimanche en direction de manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré dans le Golan occupé par Israël, pour les commémoration de la "Nakba" palestinienne, selon des sources au sein des services de sécurité israéliens. Selon les médias israéliens, au moins une personne a été tuée et trois autres blessées parmi les manifestants. Il s'agit de l'incident le plus grave depuis plusieurs dizaines d'années sur cette frontière en général calme depuis l'accord de cessez-le-feu israélo-syrien de 1974. Selon des résidents de la ville de Madj el Chams, chef-lieu des localités druzes du Golan, plusieurs manifestants palestiniens ont réussi à entrer dans la localité après avoir franchi la clôture frontalière et traversé des anciens champs de mines. A Maroun Ar-Ras, au sud du Liban, des milliers de réfugiés palestiniens s'étaient massés dimanche à la frontière avec Israël pour commémorer le 63e anniversaire de la "Nakba". Peu avant le début de la cérémonie, organisée dans la localité de Maroun Ar-Ras sous le slogan "marche pour le retour en Palestine", l'armée libanaise déployée devant les barbelés a tiré en l'air pour disperser quelques dizaines de manifestants qui se sont trop approchés de la frontière. Avant d'être refoulés par l'armée libanaise, ces manifestants ont également lancé des pierres en direction des soldats israéliens qui ont renforcé leur présence de l'autre côté. Plusieurs dizaines de bus transportant hommes, femmes et enfants étaient partis de la Békaa (est), du nord et du sud vers Maroun Ar-Ras, située à un kilomètre de la frontière israélienne. Les bus portaient des noms de localités arabes d'où ont été expulsés les Palestiniens après l'exode ayant suivi la création d'Israël comme Haifa ou Oum El-Fahm. "Le but de la marche est de rappeler aux nouvelles générations nées hors des frontières de la patrie que des terres de nos pères et grands-pères ont été volées par les juifs, qu'on a été chassé de là-bas et que nous devons récupérer ces terres", a affirmé l'un des organisateurs Ayad Abou Al-Aynayn. Toute la région côté israélien a été décrétée zone militaire interdite d'accès, selon les autorités israéliennes. La "Nakba" s'est traduite par l'exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens. Les réfugiés palestiniens au Liban sont estimés entre 300 et 400.000 personnes et la majorité d'entre-eux vivent dans 12 camps surpeuplés et lourdement armés.