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Egypte / Un jeune blogueur égyptien condamné à trois ans de prison pour critique contre l'armée Moubarak convoqué devant la Justice et l'armée sur la sellette
Samedi à l'aube, les forces de l'ordre ont tiré en l'air des rafales d'arme automatique pour disperser les manifestants qui exigeaient le départ du maréchal Hussein Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armées, à qui M. Moubarak a remis le pouvoir en démissionnant le 11 février. Une personne a été tuée et 71 autres blessées, selon le ministère de la Santé. Lundi, un blogueur égyptien a été condamné à trois ans de prison pour insulte à l'armée, rapporte l'ONG Human Rights Watch (HRW) qui craint que le nouveau pouvoir militaire ne restreigne la liberté d'expression. Les avocats de Maikel Nabil avaient été avertis que le juge rendrait sa décision ce mardi. Or, leur client a été condamné lundi en leur absence. «La condamnation à trois ans de prison de Maikel Nabil peut être considérée comme la pire attaque contre la liberté d'expression en Egypte depuis 2007, quand un blogueur avait été condamné à quatre ans de prison par le gouvernement Moubarak», a déclaré Joe Stork, vice-responsable du Moyen-Orient à HRW. La condamnation doit encore être validée par les autorités militaires. Le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir en Egypte depuis la chute du président Hosni Moubarak il y a deux mois, affirme que Maikel Nabil, qui est âgé de 25 ans, a utilisé un «langage inapproprié» en critiquant l'armée. Le pouvoir en place a estimé que l'appel du blogueur à rejeter la conscription avait eu un effet néfaste auprès de la jeunesse. Maikel Nabil avait été arrêté par des militaires le 28 mars à son domicile. Dans un message posté le 8 mars, le blogueur s'interrogeait sur les mobiles de l'armée et diffusait des photos et des vidéos de manifestants durant le soulèvement contre Hosni Moubarak. «La dictature est toujours présente», écrivait-il. L'armée égyptienne a démenti avoir réprimé les manifestations pendant la «révolution du Nil». HRW dit par ailleurs avoir vu une lettre envoyée par le conseil militaire aux journaux égyptiens, demandant que les informations, photos ou communiqués concernant l'armée soient vérifiés au préalable par le département des Affaires morales et les services de l'armée afin de protéger la sécurité nationale. Un Premier ministre triste Les forces de l'ordre ont usé de leurs armes automatiques pour disperser les manifestants qui exigeaient le départ du maréchal Hussein Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armées, à qui M. Moubarak a remis le pouvoir en démissionnant le 11 février, faisant un mort et plusieurs dizaines de blessés. Le Premier ministre égyptien, Essam Charaf, a dit lundi sa «tristesse» après les violences qui ont fait un mort et des dizaines de blessés samedi à l'aube place Tahrir au Caire, lorsque la police militaire a tenté de disperser une manifestation. «Tous, peuple, armée et gouvernement, (nous avons ressenti...) une grande tristesse en raison des événements de samedi», a déclaré M. Charaf dans une allocution dont la télévision publique a diffusé de cours extraits. «Je vous rappelle que Tahrir est le symbole de la révolution (...). En vérité, ce qui s'est passé est étrange, parce que Tahrir est l'endroit d'où est parti +le peuple et l'armée, une seule main+», a-t-il ajouté, en allusion au slogan répété par les manifestants pendant le soulèvement populaire contre Hosni Moubarak, dont la place est devenue emblématique. M. Charaf a également tenu à saluer les jeunes révolutionnaires, qui a qualifiés de «matière brute pour la construction de l'avenir». L'armée «est l'institution qui a protégé la révolution, la protège et la protègera», a-t-il aussi affirmé. Moubarak appelé à comparaître M. Charaf a brièvement mentionné l'allocution sonore de M. Moubarak, sa première intervention depuis sa chute, dans laquelle l'ancien président, face à la pression croissante pour le traduire en justice, se dit victime de «campagnes de diffamation». «Tout ce que je peux dire, c'est que les mesures légales suivent leur cours, comme l'ont dit le ministre de la Justice et le Procureur général», a déclaré M. Charaf. L'ancien président égyptien Hosni Moubarak a reçu une convocation de la justice pour comparaître devant un tribunal du Caire, déclare le ministre de l'Intérieur, cité mardi dans le quotidien officiel Al Ahram. Le parquet a annoncé dimanche sa convocation dans le cadre d'enquêtes sur la mort de manifestants et le détournement de fonds publics. Le ministre, Mansour al Essaoui, ne précise pas quand il comparaître ni de quelles accusations il devra répondre. Ses fils Alaa et Gamal ont également été convoqués, dit-il. Une sécurité spéciale est prévue pour le procès de Moubarak, ajoute le ministre.