Les forces militaires loyales à Mouammar Kadhafi ont réussi à pénétrer dans l'important port pétrolier de Ras Lanouf, dans l'est de la Libye, ont annoncé des insurgés vendredi. Les rebelles ont levé leur dernier barrage dans la ville, qu'ils ont déplacé à une vingtaine de km plus à l'est. "C'est notre dernier checkpoint, derrière il y a les combats. Les combats se déroulent dans le quartier d'habitation de Ras Lanouf", a déclaré un combattant, Youssef Mohannad, interrogé par un journaliste de Reuters. D'autres rebelles à ses côtés ont déclaré que leurs positions avaient été attaquées par air, mer et terre. Deux chars et trois véhicules blindés de transport de troupes des insurgés ont fait mouvement vers la ligne de front, a précisé le correspondant de Reuters. Jeudi soir, Saïf al Islam, l'un des fils de Mouammar Kadhafi, avait affirmé que les troupes loyalistes allaient lancer une offensive de grande ampleur. Joint au téléphone aux premières heures de la journée, un combattant, Ibrahim al Alouani, a déclaré que lui et ses camarades se trouvaient toujours dans la ville mais qu'ils avaient vu des soldats dans le centre. "J'ai vu environ 150 hommes et trois chars. Je peux entendre des combats", a-t-il témoigné. Mohammed al Moughrabi, affirmant s'exprimer en tant que porte-parole des rebelles, a dit que les troupes gouvernementales sont arrivées par bateaux et ont débarqué près de l'hôtel Fadil à Ras Lanouf. "Quatre bateaux transportant 40 à 50 hommes chacun ont débarqué là-bas. Nous les affrontons en ce moment", a-t-il déclaré. Par ailleurs, la France et la Grande-Bretagne sont disposées à participer à des actions "ciblées" contre les forces du régime de Mouammar Kadhafi si ces dernières font notamment usage "d'armes chimiques" ou bombardent la population, a déclaré vendredi le président Nicolas Sarkozy. "La France a toujours été très réservée sur l'intervention militaire et l'intervention de l'Otan, car les révolutions arabes appartiennent aux Arabes", a réaffirmé le président français, devant la presse, en arrivant à un sommet des dirigeants des pays de l'UE consacré à la situation en Libye et sur la rive Sud de la Méditerranée. Il a aussi plaidé pour que l'Union européenne reconnaisse, à la suite de la France, l'opposition libyenne au régime de Mouammar Kadhafi représentée par le Conseil national de transition (CNT). M. Sarkozy a en outre proposé à ses partenaires "la création de zones humanitaires en Afrique du Nord" pour "gérer la question angoissante" des "déplacés", suite au conflit en Libye.