Depuis que le gouvernement a annoncé récemment le recrutement de 4.300 diplômés chômeurs, des milliers de jeunes sans emploi, qui ne sont pas forcément titulaires du mastère, ni de doctorat, commencent à s'inscrire dans les préfectures du Royaume pour un éventuel poste d'emploi. Or, le récent communiqué du gouvernement était clair et net : « Le recrutement direct dans la Fonction publique entamé au début de ce mois concerne uniquement les titulaires de doctorat ou de mastère au nombre de près de 4.300 et que les titulaires de licence ou en dessous, seront soumis à concours », lit-on dans le communiqué, rappelant que « l'Exécutif a adopté cette démarche depuis son investiture en réservant des postes budgétaires ouverts, dans chaque exercice fiscal, aux titulaires de doctorat et de mastère et le reste, après concours, pour l'accès aux différents cycles et grades de la Fonction publique ». A cet égard, les départements concernés émettront prochainement des avis de concours en vue de pourvoir les divers postes et échelons pour ce qui concerne les titulaires de licence ou de diplôme moindre. Au titre de la Loi de Finances 2011, 18.000 postes sont prévus pour résorber le chômage des jeunes et répondre aux besoins de l'administration. C'est dire que le gouvernement fournit des efforts considérables pour l'embauche des jeunes diplômés. Il réserve, annuellement, un quota de postes budgétaires dans l'administration publique sur concours au profit de ceux qui désirent y accéder malgré la crise économique et financière mondiale. Il est à souligner qu'un décret permettant aux administrations publiques et aux collectivités locales de recruter directement les titulaires d'un diplôme supérieur sans concours vient d'être adopté dernièrement par le Conseil de gouvernement. Ce texte est valable jusqu'en décembre 2011. Il s'agit d'une année exceptionnelle et transitoire pour faire intégrer les titulaires de doctorat et du mastère dans la fonction publique (échelle 11). Bien plus, de nouvelles opportunités seront créées à travers tant les établissements publics que le secteur privé. Dans ce dernier point, l'on souligne que la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc) avait proposé récemment un pacte national pour l'emploi. « Aujourd'hui, nous avons un véritable paradoxe. Nous nous retrouvons avec des secteurs qui ont des emplois à offrir, mais qui ne trouvent pas les profils adéquats », a révélé récemment, lors d'une réunion d'urgence de la CGEM, son président, Mohamed Horani. Des actions urgentes sont alors proposées par le Patronat pour recycler ces jeunes. D'abord, l'entreprise est appelée à jouer un rôle de formateur. Ensuite, l'implication du monde des affaires dans le système d'enseignement et de la formation professionnelle. Il faut aussi trouver des solutions pour surmonter la difficulté des jeunes à trouver un stage. Autre mesure proposée : créer de nouveaux contrats pour aider les entreprises privées à recruter et à repenser l'intermédiation pour fluidifier le marché du travail. La CGEM appelle également à flexibiliser le marché de l'emploi en privatisant le placement des chômeurs, à développer l'accès à la formation pour tous et à alléger la fiscalité des salaires pour les jeunes diplômés. Il est aussi utile d'adapter l'éducation et la formation aux besoins de l'entreprise. La CGEM suggère également de réduire de 70% l'IS du coût annuel total du salarié et la garantie des droits sociaux. Selon le Haut Commissariat au Plan (HCP), le chômage touchait près d'un jeune diplômé sur six en 2010, soit 16,7%. Pour le taux de chômage, il s'est maintenu en 2010 à 9,1%.