Il ne suffisait pas de participer au Ralley Dakar, ce qui est déjà énorme, mais il fallait pouvoir terminer le Dakar. C'est ce que le jeune gadiri Harite Gabari a fait. Non seulement il a participé au plus grand Ralley international qui s'est déroulé cette année, pour la 31 ème édition, en Argentine et au Chili, mais il est resté jusqu'à la fin. Un bel et grand exploit pour ce jeune qui a porté haut et en couleurs le drapeau du Maroc. Avec cette brillante participation, Harite a réalisé plusieurs exploits à la fois. D'abord celui d'être le premier marocain a participer et terminer le Dakar, celui d'être l'unique représentant à la fois de l'Afrique et du monde arabe, dans la série moto. Harite a réalisé un énorme exploit également en continuant la compétition malgré quatre jours de grande souffrance à cause d'une chute qui lui a causé un grand mal au rein (lors du 5ème jour du Ralley). L'exploit aussi d'assumer seul les frais de participation au Dakar sans aucun sponsor majeur officiel national, régional ou local. L'unique soutien est venu d'un autre sportif gadiri, Khalid Kabagge, un homme de grande valeur, respectueux et respecté de tous et qui mérite un vibrant hommage pour avoir soutenu Harite. «Pour mon pays le Maroc, je voulais terminer le rallye. Les gens ne croyaient pas qu'un marocain pouvait réussir à franchir la ligne d'arrivée. Je l'ai fait et je suis fier pour mon pays». Harite a en effet hissé le drapeau marocain à la fois sur la ligne de départ et sur la ligne d'arrivée. Quel bel exploit et quelle belle visibilité pour son pays. Harite Gabari mérite Incontestablement d'être traité en grand champion. Il mérite ainsi un grand hommage et une vive reconnaissance à la fois de son pays, de la fédération de la moto et de sa ville. Harite a réalisé ce que personne n'avait fait avant lui. Il est du devoir des responsables le contacter et lui accorder le mérite et la reconnaissance auxquels il a droit en tant que héros sportif national. Harite est arrivé à terminer le Dakar avec ses moyens propres, armé juste de son amour pour son pays. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit ça. En plus, notre grand champion n'a joui d'aucune couverture médiatique nationale. A titre de comparaison, les deux motards mauritanien et sénégalais avaient profité de la gratuité de participation aux frais du Dakar, grâce à l'intervention de leur fédération respective et étaient suivis par deux journalistes chacun. Harite a été pratiquement ignoré à la fois pas sa fédération nationale et par les médias nationaux. Il a déboursé pour sa brillante participation au Dakar 2010, pas moins de 10 000 euros en frais d'inscription, 20 000 euros pour sa moto, 4000 euros pour ses frais de voyages jusqu'à Buenos Aires, 6000 euros pour les pneumatiques et 2500 euros pour l'équipement spécial moto cross. Ainsi, pour mieux comprendre l'exploit de Hariti, il faut le mettre dans son contexte de Ralley Dakar, qui s'est déroulé cette année en partie en Argentine et en partie au Chili. Le plus dur des Dakar diront les spécialistes. 186 motos avaient pris le départ, 92 sont restées en finale. Hariti a été classé 60 ème. Il pouvait faire mieux et au moins arriver en 30 ème place, si ce n'était la chute grave et les quatre jours de souffrance qu'il avait endurés, à partir du 5 ème jour. L'essentiel est qu'il a participé au Dakar et qu'il l'a terminé. Face à des coureurs chevronnés, qui jouissaient de grands moyens, de grands sponsors, de grandes couvertures médiatiques, l'exploit de Harite est unique en son genre dans les annales des sports moto, au Maroc et en Afrique. On ne le dira jamais assez, mille fois bravo à Harite. Par cette brillante participation tu es la fierté de ton pays et tu a fais grand honneur à ton pays (ils étaient un million au départ du Dakar à Buenos Aires), les Chiliens, les organisateurs, les participants ont tous voulu le drapeau du Maroc hissé avec fierté par un jeune gadiri. C'est l'exemple type de cette jeunesse qui représente brillamment le nouveau Maroc sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI. Lorsque Hariti, passait devant les foules durant les étapes du Dakar, il entendait la foule scandait «Maroccui, Maroccui». C'était un soutien formidable pour lui qui l'encourageait à continuer la course, à souffrir, à se bagarrer, pour rester jusqu'à la fin et passer la ligne d'arrivée. Le drapeau marocain a été toujours accroché à l'arrière de sa moto et Harite saisissait la moindre occasion pour le mettre en valeur. Du vrai patriotisme sportif qui vous réchauffe le cœur. « A aucun moment, je n'ai pensé à lâcher, dira Harite, malgré ma blessure, malgré les pannes, j'ai passé des jours de vraie galère, mais je voulais terminer pour mon pays d'abord et pour réaliser un rêve d'enfant». A signaler que Harite a été soutenu par des amis français à lui, qui font de la moto avec lui dans les environs d'Agadir. Ils se sont constitués en groupe, pour lui apporter une aide financière symbolique d'encouragement, à travers Team Fran Roc (France Maroc). Ce fut le seul sponsor étranger grâce à ses contacts personnels. Chez lui au Maroc, il avait frappé à toutes les portes en vain. C'est regrettable. Alors qu'avec des grands sponsors locaux ou nationaux, il pouvait être à l'aise et jouir du grand soutien qu'il mérite. Maintenant Harite a fait le nécessaire. Il a accompli sa mission avec honneur. La balle est dans le camp de tous ces sponsors locaux et nationaux ainsi que des responsables officiels, pour se rattraper et lui rendre le grand l'honneur qu'il mérite, devant refléter l'acte sportivement héroïque qu'il a accompli pour son pays. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Pour Harite, ce sont d'autres compétitions qui vont venir et il a besoin, là encore, du soutien nécessaire.