Juché au Top-10 du rallye Shamrock du Maroc qui se déroule à Zagora et fier de sa prouesse, à mi-parcours, le motard marocain Harite Gabari (Yamaha) lorgne le Dakar-2011 et rêve de devenir le premier marocain à participer à cette prestigieuse épreuve. ES: Salah AOUNI En 2008, Saida Ibrahimi (auto) et Abdelkader Tayati (moto) s'apprêtaient à prendre le départ du célèbre rallye après avoir accompli toutes les formalités, mais la compétition avait été annulée, puis elle a été transférée, l'année qui suit, en Amérique du sud. "J'ai le potentiel qui me qualifie et me permet de réussir une belle aventure au Dakar", a-t-il souligné dans une déclaration à la MAP, ajoutant qu'il est déterminé à pousser ses limites jusqu'au bout dans cet ultime rendez-vous de l'année (Shamrock) afin de mieux jauger ses capacités. "Le Shamrock, c'est l'unique compétition que j'attendais toute l'année depuis 2008. Il me sert de test grandeur nature et je ne pouvais pas espérer mieux pour effectuer une bonne préparation", a-t-il ajouté. Passé "Pro" en 2003, Harite, natif d'Agadir, explique qu'il fait, certes, plusieurs autres courses d'Enduro le long de l'année, mais pour être plus performant, "il me faut des courses professionnelles pour me mettre dans le bain face à des adversaires de taille, ce que je n'arrive pas à réaliser à cause d'un manque de moyens". "Pourtant, j'arrive à tenir la dragée haute aux professionnels de la discipline qui disputent une dizaine de rallyes chaque année et qui ont déjà vécu le Dakar au moins deux ou trois fois, ce qui est déjà un signe d'encouragement pour moi", s'est-il félicité. Et d'ajouter que sa 10è place sur cette édition 2010 du Shamrock n'est nullement usurpée. "Les gens qui me soutiennent me font confiance car ils savent de quoi je suis capable", estime-t-il. Mais, au fur et à mesure que s'approche le coup d'envoi du Dakar-2011, Harite Gabari se sent impuissant face à la probabilité de ne pas être de la partie, faute de moyens. "L'engagement au Dakar nécessite un budget énorme, près de 300.000 dirhams pour la seule inscription, sans compter le transport et l'assistance. A deux mois de la date butoir, je suis toujours à la recherche de soutien et ça serait vraiment navrant de ne pas pouvoir réaliser ce rêve à cause d'un manque de moyens", a-t-il regretté. "Ce rêve est celui de tous les Marocains, les mordus des sports mécaniques tout particulièrement, car je vais défendre les couleurs nationales. Il est inconcevable, voire quasiment inadmissible que le rallye Dakar, dont le nom reste étroitement lié à l'Afrique, mais aussi au Maroc, n'ait enregistré aucune participation marocaine", a poursuivi Harite, sur un ton amer. Sur les 28 éditions du rallye Dakar, qui passait chaque année par le territoire national, pas un seul pilote, autos et motos confondus, n'avait eu le privilège de figurer sur la liste des partants pour le Lac rose de la capitale sénégalaise. Les Fédérations royales marocaines des sports automobiles et de moto-cross avaient pourtant l'avantage d'être exonérées des frais d'engagements au profit d'au moins deux ou trois concurrents. Manifestement affecté de passer à côté de son rêve, à cause d'une question de financement, Harite Gabari tourne son mal en patience et espère toujours être de la partie, en janvier prochain en Argentine et au Chili.