Sahara: Les parties encouragées à continuer à oeuvrer pour la recherche d'une solution politique négociée L'Union se félicite de la «bonne» coopération avec le Maroc en matière des droits de l'Homme et des libertés fondamentales L'Union Européenne a affirmé que son partenariat avec le Maroc est une «valeur fondamentale» compte tenu de l'importance stratégique du royaume dans le Maghreb, en Afrique et dans toute la région méditerranéenne. Dans une déclaration finale, lundi à Bruxelles, à l'issue des travaux de la 9ème session du conseil d'association Maroc-UE, «l'Union Européenne considère que son partenariat avec le Maroc a une valeur fondamentale compte tenu du rôle qu'il joue non seulement au Maghreb et sur le continent africain, mais dans toute la région méditerranéenne». A ce titre, l'UE «salue l'attitude toujours positive et constructive du Maroc et son engagement à développer l'Union pour la Méditerranée «. A l'échelle du partenariat Afrique-UE, elle s'est particulièrement «félicitée que le Maroc continue à jouer un rôle actif dans la mise en œuvre de la stratégie commune Afrique-UE en matière de changement climatique». L'Union a réitéré son attachement au «développement de l'intégration régionale au Maghreb», soulignant que «les pays de la région sont confrontés à des défis communs dans de nombreux domaines» et que par conséquent «l'intégration régionale pourrait profiter à tous les pays de la région en renforçant l'efficacité et la cohérence des politiques menées». S'agissant de la lutte contre le terrorisme, l'Union Européenne a « salué les efforts du Maroc en matière de lutte contre la radicalisation». De même qu'elle a considéré que « la coopération entre le Maroc et les pays de la région sahélo-saharienne doit se développer afin de lutter plus efficacement contre les réseaux terroristes». Au sujet de la question du Sahara, la déclaration finale souligne que l'Union européenne «encourage les parties à continuer à oeuvrer avec l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara en vue de progresser dans la recherche d'une solution politique négociée», et apporte «son plein soutien» aux négociations en cours. L'UE s'est également félicitée de la reprise des pourparlers informels à New-York en novembre dernier et de l'engagement des parties à se réunir à nouveau en décembre et en janvier prochain, apportant «son plein soutien» à ces négociations. Elle invite, à cet égard, les parties «à continuer de manifester leur volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue dans le but d'entamer une phase plus intensive des négociations de bonne foi et sans conditions préalables, prenant note des efforts et des développements depuis 2006». L'UE «soutient pleinement les efforts du Secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel en vue de trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» au différend du Sahara, souligne la déclaration. Elle «salue la volonté des parties de reprendre les discussions sur la mise en œuvre des mesures de confiance du Haut commissariat aux réfugiés, notamment les engagements pour lancer les visites familiales», se félicitant de la disponibilité du Maroc à développer ces mesures. L'UE a, par ailleurs, salué le lancement par le Maroc d'une réflexion sur la régionalisation et l'avancée des travaux de la Commission consultative créée à cet effet, estimant que «la mise en place d'une régionalisation avancée pourrait marquer un saut qualitatif dans le processus de démocratisation au niveau local». L'Union européenne s'est également félicitée de la «bonne» coopération avec le Maroc en matière des droits de l'Homme et des libertés fondamentales et de la finalisation du Plan d'action marocain en matière de démocratie et des droits humains. L'Union a, dans ce cadre, mis en exergue la coopération avec le Maroc notamment dans le cadre du Sous-comité «Droits de l'Homme, démocratisation et gouvernance'', se félicitant du budget «considérable'' consacré par le Royaume pour les politiques sociales. Tout en saluant, en outre, l'initiative marocaine de régionalisation et l'avancée des travaux de la Commission consultative créée à cet effet, l'UE a indiqué que la mise en place d'une régionalisation avancée est à même d'enregistrer un saut qualitatif dans le processus de démocratisation au niveau local. Réaffirmant sa solidarité avec le processus de développement et d'ouverture mené par le Maroc, l'Union s'est également félicitée des acquis enregistrés en matière de couverture médicale de base et des progrès portant sur la couverture pour les personnes les plus défavorisées. L'UE se félicite du lancement de la nouvelle stratégie de modernisation du secteur de la pêche au Maroc L'Union européenne s'est par ailleurs félicitée du lancement par le Maroc de la nouvelle stratégie de modernisation du secteur de la pêche et des avancées enregistrées dans la mise en œuvre des autres stratégies sectorielles. Dans la déclaration finale, l'Union européenne a mis en exergue «le lancement de la nouvelle stratégie de modernisation du secteur de la pêche au Maroc qui commence à donner des résultats encourageants avec l'appui financier de l'Union Européenne». «L'accord de pêche produit des résultats positifs pour les secteurs de la pêche des deux parties», a affirmé l'Union européenne qui s'est en outre «félicitée du fait que les procédures nécessaires sont en cours pour l'entrée en vigueur de l'Accord agricole». Se félicitant de la signature du protocole relatif à la participation du Maroc aux programmes communautaires, qui marque un autre progrès vers l'approfondissement de la coopération réciproque, l'Union Européenne a salué «l'ambitieux programme solaire éolien marocain» réaffirmant sa disponibilité à coopérer avec le Maroc dans le développement des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique ainsi que dans les domaines de la sûreté et de la sécurité nucléaires. L'Union Européenne a également souligné son attachement à renforcer sa coopération avec le Maroc dans le domaine de l'environnement , notamment dans les secteurs de l'assainissement et de la dépollution industrielle. Elle a ensuite mis en lumière la stratégie développée par le Maroc dans le domaine du transport aérien estimant que c'est un « secteur qui conforte l'orientation stratégique du Maroc de se rapprocher chaque fois davantage de l'UE». L'UE a ainsi rappelé, dans ce cadre, la croissance du trafic, l'augmentation des dessertes, le rapprochement des populations et le développement du tourisme au Maroc engendrés par l'accord de libéralisation du transport aérien que les deux parties avaient conclu en 2006 et connu comme l'accord Open Sky. Elle a par ailleurs salué la forte la forte résilience de l'économie marocaine par rapport à la crise globale. Malgré un contexte international défavorable marqué par la crise économique et financière mondiale et le recul de la demande mondiale, l'économie marocaine, a fait savoir l'UE, a «enregistré des résultats appréciables à la faveur des mesures de soutien à l'activité économique et de veille stratégique prises par le gouvernement en vue de faire face aux retombées de cette crise». Le Maroc, a-t-elle relevé, a poursuivi la mise en œuvre des stratégies sectorielles en veillant à assurer une meilleure gouvernance des politiques publiques et à renforcer sa compétitivité. Conférence de presse conjointe Lors d'une conférence de presse conjointe avec le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, M. Steven Vanackére, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, M. Taib Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, a affirmé que a 9ème session du Conseil d'association Maroc-Union européenne a permis d'aboutir à des «résultats satisfaisants» et d'approfondir davantage le partenariat stratégique entre les deux parties. M. Fassi Fihri a souligné que lors de cette réunion, les deux parties ont «procédé à une évaluation juste de l'évolution extrêmement satisfaisante des rapports entre le Maroc et l'UE», traçant par la même occasion «la voie à des actions futures à court et à moyen terme». «Nous avons procédé à l'enrichissement de notre cadre légal de coopération par la signature de trois importants accords et nous avons préparé le terrain pour une négociation qui commencera dés cet après-midi sur le nouvel instrument qui va devoir gérer nos relations bilatérales à partir de l'année 2011», a déclaré M. Fassi Fihri. Le ministre a souligné que les discussions ont également porté sur l'avenir de la politique européenne de voisinage, précisant que le Maroc se félicite que l'UE ait décidé de partager avec l'ensemble de ses partenaires du sud comme de l'Est une réflexion sur le renforcement et l'approfondissement de cette politique dans différents domaines. Le statut avancé, «cadre exceptionnel» qui lie L'UE et le Maroc, «cristallise à lui seul l'ambition du Maroc de renforcer son partenariat et sa relation avec l'UE. Il comporte des éléments extrêmement importants en termes d'ancrage du Maroc dans les réalités européennes», a indiqué M. Fassi Fihri. La convergence réglementaire, y compris l'engagement du Maroc à promouvoir ses relations avec le Conseil de l'Europe sur le plan politique, judiciaire, juridique, mais aussi aux questions liées aux droits de l'homme, constitue également un de ses éléments les plus importants, a-t-il affirmé, rappelant au passage que le Royaume a été le premier partenaire de l'Union européenne à avoir établi un sous-comité des droits de l'Homme et de bonne gouvernance. Cette convergence, a-t-il poursuivi, concerne aussi la dimension économique et l'intégration optimale du Maroc au marché européen. «Sur toutes ces questions à caractère politique et économique, nous sommes très satisfaits des résultats obtenus et de l'engagement que nous venons de prendre une fois de plus, ensemble, pour approfondir cette relation importante», a insisté le ministre. M. Fassi Fihri a également indiqué que le Maroc et l'UE ont évoqué des sujets d'intérêt commun comme le blocage de l'Union du Maghreb arabe, le conflit du Moyen-Orient, l'Afrique et la situation sécuritaire dans le Sahel. «Nous avons écouté les positions actualisées et actuelles de l'Europe sur un certain nombre de questions, tout comme la partie marocaine a fait part de ses positions sur des questions relatives au blocage que connait la construction du Maghreb arabe, les questions délicates et difficiles du Moyen-Orient, en particulier la négociation israélo-palestinienne, et enfin sur les questions concernant l'Afrique en général et la situation sécuritaire particulière dans la région du sahel, mais aussi dans d'autres parties de l'Afrique», a-t-il dit. «Nous avons progressé sur toutes ces questions et les enseignements que nous tirons ensemble sont prometteurs et d'un intérêt certain», a ajouté M. Fassi Fihri. De son côté, M. Steven Vanackere, vice-Premier ministre et ministre belge des affaires étrangères, a affirmé que la neuvième session du conseil d'association Maroc-Union Européenne a permis de «réaffirmer une nouvelle fois et avec beaucoup de conviction notre vision selon laquelle le Maroc joue un rôle moteur dans la région». Le responsable européen a qualifié de fructueux les résultats de cette rencontre, réitérant l'importance fondamentale pour l'UE du partenariat avec le Maroc. M. Vanackere a mis en exergue le niveau de ce partenariat bilatéral eu égard au rôle que joue le Maroc dans la région du Maghreb, dans la région méditerranéenne et sur le continent africain. Se félicitant de la nouvelle étape franchie dans le renforcement du partenariat bilatéral grâce au statut avancé, le responsable européen a précisé que «celle-ci mène naturellement vers un nouveau plan d'action dont les négociations ont commencé aujourd'hui». Pour M. Vanackere, le nouveau plan d'action favorisera notamment l'ouverture et la modernisation de l'économie marocaine et du développement socio-économique durable du pays. Il prévoit également le rapprochement graduel déjà en cours, dans la mesure où «l'Union souhaite avancer pour intégrer progressivement l'économie marocaine aux marchés intérieurs européens». La convergence réglementaire est au cœur du statut avancé, a-t-il dit, précisant qu'elle permettra au Maroc de conforter davantage son ancrage à l'Union Européenne, en faisant référence à la signature de trois accords concernant «le Protocole portant sur la participation du Maroc aux programmes communautaires», «la libéralisation des produits agricoles, produits agricoles transformés et produits de la pêche» ainsi qu'un accord instituant un «mécanisme de règlement des différends». Ces accords renforcent la dimension concrète et opérationnelle du statut avancé et permettront à court terme d'approfondir «notre partenariat stratégique», a conclu le responsable européen, exprimant à cette occasion l'engagement de l'UE à continuer de travailler de concert avec le Maroc. Signature de trois accords Maroc-UE relatifs aux programmes communautaires, à l'agriculture et au règlement des différends Signalons que le Maroc et l'Union européenne ont signé, lundi à Bruxelles, trois accords portant sur la participation du Maroc aux programmes communautaires, la libéralisation des produits agricoles et des produits de la pêche ainsi qu'un accord instituant un mécanisme de règlement des différends. Ces accords ont été signés par MM. Aziz Akhennouch, ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime et Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur, et, du côté européen, par M. Karel De Gucht, Commissaire européen en charge du Commerce, en présence notamment de M. Taib Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. En vertu de l'accord sur la participation du Maroc aux programmes communautaires, le Royaume est autorisé à participer à tous les programmes actuels et futurs de l'Union européenne ouverts au Maroc, conformément aux dispositions pertinentes portant adoption de ces programmes. Les représentants du Maroc, précise l'accord, sont autorisés à participer, à titre d'observateurs et pour les points qui concernent le Royaume, aux comités de gestion chargés du suivi des programmes auxquels le pays contribue financièrement. Le deuxième accord prévoit la mise en uvre de manière progressive d'une plus grande libéralisation d'échanges réciproques de produits agricoles, de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche. Il s'inscrit dans le cadre de la feuille de route euro-méditerranéenne pour l'agriculture (feuille de route de Rabat) adoptée en novembre 2005 lors de la conférence euro méditerranéenne, par les ministres des Affaires étrangères. S'agissant du troisième accord instituant un mécanisme de règlement des différends, la convention a pour objectif de prévenir et de régler tout différend de nature commerciale entre les parties signataires, en vue de parvenir, dans la mesure du possible, à une solution mutuellement acceptable. Les parties sont appelées à s'entendre sur toute divergence en engageant des consultations de bonne foi en vue de parvenir à une solution rapide, équitable et mutuellement acceptable. Dans ces consultations, les parties discuteront aussi de l'impact que la violation alléguée aurait sur leur commerce. Ces conventions ont été signées dans le cadre des travaux de la 9ème session du Conseil d'Association Maroc-Union européenne sous la présidence conjointe de MM. Fassi Fihri et Steven Vanackere, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.