Le Maroc a connu, en l'espace de quarante-huit heures, des pluies torrentielles qui ont dépassé 200 mm à Casablanca, par exemple. Ces intempéries ont causé des dégâts matériels et des morts dans plusieurs régions et ont nécessité la mobilisation des sapeurs pompiers, des différents corps d'intervention, notamment la police, et des hôpitaux. Certes, il s'agit d'une calamité naturelle qu'on ne pouvait prévenir à temps, mais il n'en demeure pas moins qu'elle a permis de découvrir les graves conséquences du manque des infrastructures nécessaires aussi bien dans les villes que dans les zones rurales, ou de leur précarité. On est donc en droit de se poser des questions sur les conditions dans lesquelles des projets de construction et de réfection des routes dans des métropoles, comme Casablanca, ont été réalisés. Ces routes goudronnées qui donnent l'impression d'être neuves répondent-elles aux normes internationales et aux dispositions des cahiers de charges ? Comment peut-on admettre qu'il y ait des affaissements de terrains dans des routes aux centres névralgiques de Casablanca ? Les autorités responsables de la réception des projets réalisés ont-elles assumé à temps leurs responsabilités et signalé tout manquement au respect des clauses des cahiers de charges ? Des enquêtes impartiales et transparentes doivent être diligentées pour limiter les responsabilités. La LYDEC a-t-elle pris les dispositions nécessaires pour faire face à de telles catastrophes naturelles ? Pourquoi n'avait-elle pas tiré les leçons qui s'imposent de ce qui s'est passé à Rabat l'année dernière, suite à des averses torrentielles ? D'un autre côté, la persistance des bidonvilles et de l'habitat insalubre dans les villes, les constructions admises sur les lits des oueds, le danger des habitations menaçant ruine ont été mis à nu par ces pluies qui ont dépassé les moyennes enregistrées en pareille époque. Pour ce qui est du monde rural, l'absence de routes praticables a condamné les habitants des montagnes à rester bloqués et isolés du monde extérieur. Il est donc grand temps, compte tenu des changements climatiques que connaissent notre pays et le monde entier, d'adopter une stratégie prévisionnelle et de prendre toutes les mesures nécessaires pour intervenir à temps et pour éviter les pertes humaines et matérielles. Les inondations sont devenues cycliques et il ne faut pas attendre que le Maroc soit frappé par de telles catastrophes naturelles pour réagir. Le Maroc continuera à être exposé aux variations climatiques et toutes les précautions doivent être prises pour y faire face. Nous espérons aussi que les élus communaux et les autorités locales fassent leur devoir et agissent pour doter toutes les localités des infrastructures nécessaires. Nous présentons nos condoléances aux familles endeuillies par ces intempéries et nous apportons notre soutien aux familles sinistrées.