Les échos de la vie carcérale. Pendant la détention, ils continuent à planer. La drogue dans les prisons délabrées ou entretenues avec des moyens de bord reste un fléau dont on ne mesure pas assez les dégâts. A la maison d'arrêt de Salé, le directeur a beau mettre de l'ordre dans un univers difficilement gérable, il arrive qu'il se fasse piéger par des visiteurs peu recommandables. La mère d'un détenu a tenté de faire passer du chit dans des pots de yaourt. Malgré son savoir-faire – du haschisch dans Danone ! – des gardiens sentant le coup fourré ont réussi à mettre la main sur ce panier suspect qui n'en avait pas l'air. Dans d'autres prisons, les mauvaises herbes circulent autant que dans les médinas, les derbs et les dribate. Avec le même système du dealer, du consommateur et du parapluie, un protecteur, protégé comme dans un circuit classique. Quant à la prison de Benslimane, la situation est déplorable et le manque de nourriture convenable est catastrophique. stop. Pour passer de Science-Ex aux Arts Appliqués dans bien des lycées, des élèves doivent compter sur le piston de papa et le passe-droit de maman ou d'un proche parent. Si une fille ou un garçon veulent changer de branche, c'est la croix et la bannière. Alors qu'il s'agit d'une simple démarche administrative qui ne demande pas d'intervention au préalable. Dans l'Enseignement où l'on démolit des établissements scolaires pour obéir aux diktats de la spéculation immobilière – à Casablanca el kadiya hamda - on se demande qui fait quoi avec des noms influents qui circulent dans les couloirs. En fait, les interventions se font en catimini entres cadres bien encadrés où tout le monde se sert sans se gêner, pendant que les inconnus paient cher le fait qu'ils ne connaissent personne à la « niyaba » ou à la « ouizara ». stop. Tous les dix ans on nous fait le coup du retour des schistes bitumineux pour faire front contre la crise du pétrole. Mais, cette fois, un rapport cite le Maroc parmi les trois pays phares dans le business de cette ressource du futur. Grande nouveauté : c'est un rapport du réseau mondial de défense de l'environnement « Les Amis de la Terre » dont nous avons souvent parlé dans « L'Opinion » qui cite le Maroc parmi les trois plus grandes réserves de cette ressource. Il s'agit plus précisément d'une sorte de pétrole non conventionnel, attendu pour être la source d'énergie de substitution au pétrole conventionnel. Le Maroc dispose ainsi d'une dizaine de gisements en huile de schiste, dont seulement trois font actuellement l'objet de contrats d'exploration à Tanger, Timahdit et Tarfaya. Le tout, pour une capacité totale estimée entre 50 et 55 milliards de barils d'huile de schiste à extraire. Les experts de l'organisme international tablent sur un rush de compagnies étrangères pour son exploitation, dans les décennies à venir. Conclusion : quelle que soit la lutte pour des énergies renouvelables, les richesses des pays gâtés par la nature seront toujours convoitées. stop. Jamais les banques du Maroc n'ont été montrées du doigt par les journaux marocains, du moins ceux qui n'ont pas peur de se voir couper l'herbe sous leurs pieds. C'est que l'alerte lancée par Bank Al- Maghrib est de taille. Des milliers de Marocains sont endettés à cause de leur chef d'agence qui ne peut plus rien faire, sans consulter le siège en état de siège à Casablanca. Des milliers de Marocains regrettent le temps où le banquier était un ami sans souci qui pouvait vous donner un coup de pouce, sans appeler si flane ou bent flana à Sid El Bernoussi ou au rond-point El Fida. Pour calmer les esprits, des campagnes de pub, astucieusement concoctées par des fils de pub– font croire que la banque est au service des citoyens. A quand Al Bank Al Wataniya, rien à voir avec l'assurance ? En attendant, on ne prête qu'aux riches habitués des niches fiscales ou bancales. stop. L'agence de presse où tout presse - les agenciers ne ratent ni une manif à Censier ni un crash – 2 blessés - à Saint-Eustache-dérange l'intimité des abonnés à l'insupportable, avec ses communiqués souvent bidon dès le début de la journée, Dring dring… le pauvre citoyen qui croit s'être levé du bon pied, ouvre son GSM sur une nouvelle dont il pouvait se passer. C'est une véritable intrusion dans sa vie intime, alors qu'il refuse d'allumer sa radio, préférant attendre de prendre son petit déjeuner tranquillement. Du coup, il se sent piégé, d'autant plus qu'il ne peut pas supprimer ces messages déroutants. Un message sur son portable, le premier de la journée peut-être plus agréable, en ces temps incertains où les mauvaises nouvelles viennent de partout. Enfin, la MAP dérange les abonnés pour leur annoncer que le Maroc a décroché une médaille de bronze dans telle compétition. On n'est pas sorti de l'âge de bronze… Et puis le sport – la dope du peuple – ça n'intéresse plus tout le monde depuis qu'on a vu les magouilles des margoulins dans les rallyes de moul bali et les matches arrangés des équipes qui veulent briller à la première rangée. stop. Image positive qui fait chaud au cœur. Celle de la rentrée scolaire - 6 millions d'élèves - où l'on voit des petites filles habillées avec soin, juste ce qu'il faut, et des jeunes garçons aux tenues non moins correctes. Ce n'est que des décennies après l'Indépendance que les écoles ont commencé à ressembler à des écoles avec des enfants qui ne sont plus ni en tenue débraillée ni en tenue de combat… Les voir aujourd'hui traverser la chaussée, en bandes de trois ou quatre, parfois la main dans la main, l'air serein, on se dit qu'est-ce qu'on a perdu comme temps. stop. Un protocole d'accord pour le développement de la station touristique de Taghazout (province d'Agadir) a été signé, mardi à Rabat, pour un investissement global de l'ordre de 6 milliards de dirhams (MMDH). Les travaux, eux, devront débuter en 2011, rapporte la MAP. A signaler que ce protocole d'accord définit les conditions principales suivant lesquelles le projet de Taghazout sera réalisé, notamment la création d'une société de développement commune en charge du projet. En fait, chaque fois, le mot Taghazout est accompagné d'une série de mesures réconfortantes, le village des pêcheurs choisi par des jeunes surfers et des touristes sportifs, a toutes les chances d'échapper à la marginalisation urbaine qui le ramenait à un autre âge. Manque d'équipement, pas de canalisation, pas de plan d'urbanisme, etc. Taghazout c'était Katmandou au début du siècle. stop. Potins sur le rotin. Balladur, ex-Premier ministre dans l'Hexagone, vient de déclarer que l'Europe n'était pas vivable avec les 27 – sans les Roms ? – Déjà quand il était en fonction, Edouard, comme la revue chic qui lui a piqué son prénom, n'était pas fort en déclarations novatrices. Balladur qui se donnait des airs de descendants de monsieur frère du roi sous Louis XV refusait de parler d'immigration à l'époque où on ne parlait ni de Slovaques, ni de Serbes dans une Europe forte comme un Turc. Alors que ce cher Edouard est d'origine turque, malgré sa carte tricolore qui lui fait voir la politique en estamancolor… mais il n'a jamais voulu qu'on en dise un mot. Aujourd'hui, il se prononce contre les 27 d'une nouvelle Europe qui tire les oreilles au pauvre Sarko entraîné par la foule qui se déhanche sur Gipsy-King, sans prendre position sur les Roms qui n'ont même pas le temps d'enregistrer un CD rom… stop.