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Conjoncture économique Le taux de croissance révisé à la hausse : 4,3% au lieu de 3,5%
Comportement favorable des exportations du secteur de l'automobile
Stagnation du taux d'inflation L'évolution des principales rubriques de la balance des paiements marocaine au terme des quatre premiers mois de l'année 2010 confirme globalement les tendances encourageantes observées depuis le dernier trimestre de l'année 2009. C'est ce que souligne la Direction du Trésor et des Finances Extérieurs (DTFE) dans son sa dernière note « Point de conjoncture ». Ainsi, poursuit la même source, les recettes touristiques et les transferts des MRE continuent de progresser, en enregistrant des hausses respectives de 10,8% et 12% en glissement annuel. De même, les exportations ont affiché une hausse de 9,7% par rapport à fin avril 2009 en relation avec le sensible redressement des ventes de l'OCP qui se situent désormais à un niveau supérieur à celui de 2007, année considérée comme benchmark. Quant aux évolutions des principaux secteurs à l'export, elles ont enregistré des rythmes de progression assez contrastés. En effet, les exportations du secteur de l'automobile, et, dans une moindre mesure, celles du secteur électronique, ont affiché des performances positives de 42% et 2,7% respectivement, alors que le secteur du textile a accusé une baisse évaluée à 32% comparativement à son niveau de fin avril 2009. Pour sa part, le secteur aéronautique, épargné en 2009 par les effets de la crise, commence à refléter l'impact du report des commandes des grands donneurs d'ordre affichant ainsi un recul de 30,3%. Par ailleurs, le prix du baril de pétrole importé par le Maroc, qui est passé d'une moyenne de 44 dollars US durant les quatre premiers mois de 2009 à 78 dollars en moyenne des mois équivalents de l'année 2010, a impacté aussi bien la balance des paiements à travers l'alourdissement de la facture énergétique qui s'établit désormais à 21,2 MM.DH contre 13,9 MM.DH, au terme des quatre premiers mois de 2009, que les finances publiques à travers la hausse des dépenses de compensation dans un contexte de baisse continue des recettes fiscales. Au niveau de la demande intérieure, la DTFE indique que la consommation et l'investissement évoluent favorablement durant les quatre premiers mois de l'année en cours. Pour la consommation, sa progression est due principalement à l'amélioration du pouvoir d'achat en lien, d'une part, avec la baisse du barème de l'impôt sur le revenu et, d'autre part, au résultat positif attendu de la campagne agricole 2009‐2010, à la progression de 13,7% des crédits à la consommation en glissement annuel, à la hausse de 19% des recettes fiscales tirées de la TVA et à l'amélioration des fonds en provenance des Marocains du monde et du tourisme. S'agissant de l'investissement, les crédits accordés à l'équipement ont connu une progression de 17% par rapport à fin avril 2009, confirmant ainsi les efforts consentis par les banques en matière d'accompagnement de la dynamique de modernisation et de développement du tissu productif national. De même, l'investissement public du Trésor évolue en ligne avec les prévisions de la loi de finances 2010 en s'élevant à près de 18 MM.DH, soit 39% du montant prévu pour la fin de l'année. Parallèlement, poursuit la même source, le Centre Régional d'Investissement (CRI) du Grand Casablanca a noté que le nombre d'entreprises créés a atteint, durant les cinq premiers mois de l'année en cours, 2965 entreprises, soit une hausse de plus de 17% par rapport à la même période de l'année 2009 qui avait connu une baisse de 5,2%. Concernant l'évolution des prix, l'IPC est resté sur le même niveau enregistré durant les quatre premiers mois de 2009. En effet, le taux d'inflation a connu une stagnation après avoir enregistré un taux de 3,7% un an auparavant. Cette sensible décélération des prix reflète celle des prix des produits alimentaires dont le rythme de progression est passé de +6,8% à ‐1,0%, d'une année à l'autre, au moment où la hausse de ceux des autres produits est passée de 1,4% à 0,8%. Compte tenu de ces évolutions, le taux de croissance prévu pour l'année 2010 a été révisé à la hausse à +4,3% au lieu de +3,5% initialement prévu. Pour la DTFE, cette actualisation à la hausse est intervenue grâce, à la fois, au comportement plus favorable que prévu des activités agricoles compte tenu d'une récolte céréalière estimée à 80 M.Qx au lieu de 70 M.Qx, et à la bonne conduite du PIB non agricole qui retourne progressivement à son niveau d'avant crise, tel que reflété dans les dernières publications du HCP. Faut-il souligner que l'évolution de l'économie marocaine durant les premiers mois de l'année 2010 intervient dans un moment où l'économie internationale poursuit sa reprise qui a débuté depuis le second trimestre de 2009. Toutefois, tient à noter la DTFE, cette reprise demeure modeste suite principalement à l'ampleur des déficits publics qui continuent à générer des taux d'endettement de plus en plus élevés, notamment dans les économies avancées. Le redressement de l'activité mondiale est généralement plus marqué dans les pays émergents et les pays en développement grâce à un regain d'activité en Asie particulièrement. Quant aux Etats‐Unis d'Amérique, le taux de croissance prévu pour l'année 2010 devrait être plus vigoureux qu'en Europe. En effet, au premier trimestre 2010, la croissance de l'économie américaine a atteint 3,2% tandis que dans la zone euro, la reprise s'annonce plus modeste avec une croissance limitée à 0,5%. Suite à ces évolutions, le FMI a légèrement révisé à la hausse dans ses «Perspectives économiques mondiales» du mois d'avril sa prévision de la croissance mondiale pour 2010 tablant désormais sur +4,2% contre +3,9% anticipé en janvier. La prévision de +4,3% pour 2011 est restée inchangée. Les pays émergents devraient tirer la croissance, avec un PIB revu en hausse à 6,3% cette année et à 6,5% en 2011 contre 6% et 6,3% respectivement dans la précédente édition. Quant aux pays développés, ils enregistreraient une progression de 2,3% et 2,4% de leur PIB respectivement en 2010 et 2011. C'est ainsi que les prévisions de croissance aux Etats‐Unis ont été améliorées pour ressortir à 3,1% en 2010 et 2,6% en 2011 contre 2,7% et 2,4% respectivement dans l'édition du mois de janvier. S'agissant de la zone euro, le FMI a maintenu sa prévision de croissance de 1,0% pour 2010, tout en revoyant à la baisse, de 1,6% à 1,5%, celle pour 2011.