Dès aujourd'hui, on n'aura plus à courir dans tous les sens pour ne pas rater le match du Mondial programmé à 12h 30. A partir de cet après midi les fanas du foot qui peuvent se libérer de leurs différentes obligations n'auront plus que deux rendez-vous footballistiques à honorer : celui de 15h et un autre à 19 heures 30 et ça va aller comme cela jusqu'à la finale. Plus de matchs en plein midi, c'est déjà ça dans cette Coupe du Monde qui essore le football jusqu'à plus soif… Pour accélérer le calendrier des rencontres, la FIFA a fait jouer 3 matches par jour durant les 10 premiers jours de la compétition. 3 matches par jour ! 90 minutes par match, soit près de 5 heures à rester planté devant la télé, sans compter, bien sûr, le temps passé à suivre les tables rondes et les débats des consultants et techniciens. Qui a tenu le coup ? Quel est celui qui parmi les plus mordus de foot a pu voir tout ce que les télés ont proposé ? Impossible ! C'est l'overdose, de celle qui vous abrutit et vous laisse hébété et les yeux endormis. Attention, trop de foot tue le foot… Et tout le monde devrait être d'accord là-dessus, car, franchement, qui a vu toutes les équipes de ce premier tour ? Il est plutôt sûr que chacun a fait ses choix, que le téléspectateur le plus « accro » au foot a fait l'impasse sur tel ou tel match pour ne suivre que les nations « star » (Brésil, Argentine etc…) ou supposées l'être . Au rayon déceptions, en outre, on a eu notre lot de surprises, les bonnes et les mauvaises. Parmi les mauvaises découvertes de ce Mondial - on devrait écrire confirmations - les erreurs d'arbitrage : il y en a toujours autant en Coupe du Monde. C'est navrant et énervant surtout pour celui qui subit une injustice contre laquelle il n' y a pas de recours. Ensuite, on va dire que nous téléspectateurs, si on en est là à nous plaindre du trop plein de matches, on peut imaginer que les principaux acteurs, c'est-à-dire les joueurs, eux, doivent en avoir ras les chaussettes de courir à longueur d'année sur tous les terrains du monde. La « nullité » démontrée par l'équipe anglaise n'est-elle pas d'abord dû à l'éprouvant championnat que les coéquipiers de Rooney et de Gerrard subissent ? Et on pourra en dire autant pour les joueurs espagnols et les Italiens. C'est symptomatique que toutes les grosses stars des meilleurs clubs européens se traînent sur les stades sud-africains, l'explication en est simple. Ils sont fatigués, à bout de forces… La plupart, il y a un mois à peine, jouaient en Ligue des Champions ou terminaient leurs compétitions locales avec des matches chocs. L'hiver dernier après la C.A.N 2010 en Angola, les plus grands clubs ont déclaré que la Coupe d'Afrique des Nations ne pouvait plus être organisée la même année que le Mondial. La demande a été acceptée et c'est pour cela que la C.A.N est programmée dorénavant les années impaires. L'U.E.F.A. (Union Européenne du Football) ne doit-elle pas à son tour revoir ses calendriers démentiels, voire même penser à supprimer la Ligue des Champions, l'année du Mondial ? Ah là, sûrement que ça ne passera pas aussi facilement que la C.A.N. La Ligue des Champions rapporte des milliards d'euros et personne ne pense à se priver d'un tel pactole. Oui, mais à trop obéir aux seules lois du fric et de l'opulence des comptes bancaires, ne risque-t-on pas de provoquer une crise comme celle qu'ont connue les banques internationales l'an dernier, ou provoquer une catastrophe aussi grave que celle qui ravage l'Océan Atlantique et la Floride à cause d'un puits pétrolifère où on a trop creusé. Que le foot soit riche, personne ne s'en plaindra, mais quand le foot devient d'une avidité aveugle on peut alors commencer à craindre le pire. Et comme chacun sait, le pire quand on commence à y penser, c'est déjà qu'il n'est plus très loin.