Faut-il se taire et laisser faire ? L'Agence de réaménagement du Bouregreg n'aime pas la moindre critique. Sur Internet, la « berslanisation » d'un port dans le Nord fait l'objet d'un débat démocratique. Des internautes disent ce qu'ils pensent dans l'intérêt de la défense de l'environnement. Pourquoi à Rabat et à Salé va-t-on fermer les yeux sur la vue gâchée des deux côtés de l'Oued avec les résidences Bab El Bahr ? Maintenant ce qui est fait est fait, mais les riverains auraient souhaité un réaménagement style Marchica Med Nador qui laisse rêveur. Un projet de toute beauté où aucune vue n'a été bouchée. A Rabat, des voix commencent à s'élever - voir le courrier de la semaine dernière et le cri d'alarme d'un slaoui militant Abderrahman Krombi – Mais Lamghari ne lit pas « L'Opinion » … argument déplacé qui fait rire. Nous lecteurs, parmi lesquels on comptait feu le Roi Hassan II, suivent le feuilleton de l'Oued depuis le début. Enfin, quand on lui parle des vues gâchées, il répond : « on a bien construit un rempart » – il parle de l'almohade qui part du phare, longe la médina jusqu'à Bab El Rouah – qui cache la mer, ce qui fait pouffer de rire des défeneurs de l'environnement des deux côtés … A suivre. stop. Bon à savoir. « Le rôle des parlements arabes dans le renforcement du cadre réglementaire et juridique de l'Etat pour la protection des deniers publics » est le thème d'un atelier qui sera organisé du 27 au 30 juin à Rabat par l'Organisation arabe pour le développement administratif (OADA). Au menu : les aspects juridiques et les impacts économiques de la corruption, des détournements des deniers publics et du blanchiment d'argent. Des thèmes abordés dans un tel contexte sont rarement repris par la MAP ou autre canal qui aborde ce genre de manifestation avec des pincettes. On verra. stop. La Cour des comptes continue à donner des cauchemars à ceux qui en ont marre qu'on les montre du doigt. Mohamed Naciri est formel : « les poursuites sont régies par des normes juridiques ». Il a ajouté que le ministère de la Justice a reçu de la part du procureur général du Roi près la Cour des Comptes « 17 dossiers complets qui ont été transmis aux parquets compétents qui ont pris toutes les mesures requises ». Du coup, ce chiffre fait jaser parce que des noms circulent sans que l'on sache réellement qui figure parmi les dix-sept « milf » qui donnent mille et une sueurs froides à ceux qui ont cru que les dossiers étaient classés comme d'habitude, comme après chaque déballage de rapports pour la forme. Cette année, la Justice ne se contentera pas d'un show médiatique qui se termine par une rétention des conclusions des rapports « bons » sous tous rapports. En fait, ce qui avait choqué c'est la réaction de ceux qui avaient contesté les derniers rapports de la Cour des Comptes. Ce qui ne s'était jamais vu. stop. « La langue, les langues ». Loin d'être un simple jeu de mots, il s'agit du thème d'un colloque international tenu à la Faculté de médecine de Casablanca les 11 et 12 juin 2010. Organisé par la Fondation Zakoura Education, ce colloque a réuni de nombreux intervenants : linguistes, spécialistes de langues de différents horizons, psychiatres et psychologues, des acteurs de la société civile, mais aussi des professionnels dans les domaines de la communication et des affaires. Alors que des linguistes, des psychologues, des pédagogues et autres spécialistes ont hésité pour dire quelle était la voie à suivre, « darija » ou langues des autres et arabe classique, Claude Hagège, linguiste et professeur au Collège de France, a pris de court bien des participants en disant que l'avenir linguiste au Maroc ce n'est ni l'arabe classique ni le français, mais le dialecte par lequel les Marocains s'expriment le mieux. Venant d'un prof au Collège de France, une grande institution, cela a étonné des spécialistes qui savent que la « darija » ne peut être qu'un complément au savoir et non une ligne de conduite. Le débat reste ouvert. sotp. Voilà ce que ça donne, les ministères et les départements officiels qui font appel à des bricoleurs sans passer par des entreprises adultes et responsables qui paient leurs impôts et qui n'auraient jamais l'idée d'abuser de la confiance accordée par l'administration publique ou privée. Ainsi, des responsables d'une entreprise spécialisée dans les telecom et la sécurité informatique ont été envoyés en prison à cause d'un employé qui faisait de la « maintenance » à ses risques et périls au ministère de l'Energie et des Mines jusqu'au jour où son bricolage a foiré. La fermeture de l'entreprise, dont l'équipe dirigeante a été envoyée en prison, a provoqué une vive émotion dans le secteur où des décideurs se sont inquiétés de la tournure dramatique d'une accusation qui n'aurait dû concerner que le « hacker » qui, lui aussi, a été coffré. Il est à noter que, suivant les déclarations des responsables du ministère, les intrusions n'ont causé aucun dégât et que la remise en service a été rapide et n'a engendré aucun dysfonctionnement. Selon le rapport de la police scientifique, ces intrusions émanaient du technicien MM. Ce dernier, détaché au sein du ministère jusqu'au 10 mars 2010, avait été invité à regagner son poste au sein de l'entreprise. Il a donc pratiqué ces malversations depuis son domicile à Témara, avec son matériel personnel et à des heures avancées de la nuit. Il a par ailleurs prétendu pendant le procès qu'il faisait de « la maintenance ». Le ministère de la Justice qui s'est montré dernièrement prêt à rendre justice dans la transparence devrait revoir ce dossier qui a bouleversé des entreprises qui travaillent dans la clarté et qui pensent que n'importe qui peut leur faire du mal gratuitement. stop. Des économistes à Casablanca s'inspirent de la musique maghrébine. Ainsi, ils ont parlé de « Maghreb United », prononcez younaïted, à propos d'une rencontre entre hommes d'affaires maghrébins sans savoir que « Maghreb United » est un groupe de rap qui a failli être interdit au Zénith, espace mythique à Paris, par deux députés du Val d'Oise - Yannick Paternotte et Clause Bodin - pour dérapage. Le concert Maghreb United a déjà été interdit à Lyon et Marseille. L'annulation avait été décidée à la suite des pressions de Jacques Bompard, le président de la Ligue du Sud, un mouvement d'extrême droite qui ne veut pas être envahi par les gens du Sud. stop. Quand une commune plante des poteaux électriques sur des terrains privés sans demander la moindre autorisation des particuliers, sous prétexte d'utilité publique, on se demande si on peut parler d'Etat de droit. A Aïn Sbit, province de Khémisset, le président de la commune n'a consulté personne comme si le terrain envahi était considéré comme terra-nilus sous l'humus. Si on laisse passer cet abus, demain on s'attendra au pire. La commune de Aïn Sbit doit respecter ce qui appartient à autrui. stop. Il n' y a pas très longtemps, les écoles Cézanne, Chenier et autre Ronsard ressemblaient aux écoles tricolores du pays de Jules Ferry, les classes de la République, disait-on. De nos jours, pour inscrire Mohamed, Soufiane ou Majida, il faut montrer patte blanche pour goûter à la mousse blanche, les conditions sont hors prix pour celui qui a cru à l'école communale. La Mission aujourd'hui ce n'est plus pour le fils du pauvre, brave Mouloud Ferraoun qui n'est même pas dans les programmes de la MUCF. Autres temps, autres mœurs. stop En baptisant le fils du Prince Moulay Ismaïl, né le jeudi 17 juin 2010 à 11 h 15, le Roi, qui a interrompu sa mission à Al Hoceïma pour se rendre à Rabat pour la cérémonie de la «aakika » avant de rejoindre les chantiers que tout le pays suit avec attention, nous a rappelé que le prénom du prince Moulay Abdallah est un choix royal qui suscite l'admiration. Le défunt, frère de feu Hassan II, était une leçon d'élégance, de savoir-vivre et de classe indiscutable pour beaucoup de Marocains. stop. Le flash sur la photo du journal « Le Matin » où l'on voit Sa Majesté le Roi boire un verre d'eau d'une fontaine, lors de son déplacement dans le Nord en fête depuis début juin, a inspiré l'hebdo de Casablanca « Le Nouvel Obs » qui en fait une belle couverture en couleurs, ce qui manque à la page « Télégramme » qui se contente de noir et blanc. Belle initiative. stop. Mondial 2010. Quand on voit des chroniqueurs style Eric Zemmour la balance – il ne cesse de bouger en remuant la tête comme une marionnette du jardin du Luxembourg - ou un Ruquier prêt à entrer dans les vestiaires pour remplir sa gibecière de potins pour le menu fretin de la chaîne publique, et quand on voit tous ces spécialistes qui s'accrochent à la liste des ringards qui se trompent dans les prono en croyant faire leur promo et quand on lit tous les partis pris aveugles et ridicules, on se dit finalement qu'il vaut mieux tourner la page et zapper pour remplir son temps intelligemment. La vie est trop courte pour être partagée avec des enragés qui n'ont pas encore compris que tout le monde les regarde. stop