La ville de Casablanca est un joyau méconnu du Maroc, qui dévoile avec le temps ses charmes enfouis, écrit samedi l'écrivain Tahir Shah dans les colonnes du quotidien britannique "The Guardian. Déplorant le peu d'intérêt qu'accordent les touristes à cette ville, l'auteur appelle ses visiteurs à s'affranchir du cadre du chef d'œuvre hollywoodien "Casablanca" tourné presque exclusivement dans la forteresse du cinéma américain et de se lancer à la découverte de cette ville aux multiples facettes. Pour dévoiler les attraits de la ville blanche, Shah commence par emmener le lecteur dans le centre ville où nulle personne ne peut demeurer indifférente à la beauté de l'art-déco caractérisant ses avenues ombragées. Le Boulevard Mohammed V, ajoute l'auteur, regorge de façades ornementées de ferronnerie et de pirouettes arabesques, révélant aux regards tout le savoir-faire des maîtres artisans de cette époque révolue. Continuant sa visite virtuelle, Shah s'arrête au niveau du "fabuleux cinéma Rialto, un bijou de l'art déco nouvellement restauré". A proximité, se dresse +Le petit Poucet+, "un des repères culinaires historiques de la ville", qui aurait autrefois vu défiler des célébrités du rang d'Albert Camus, Edith Piaf ou encore Antoine de Saint Exupéry, écrit Shah. Juste en face, ajoute-t-il, une autre retraite se vantant du même vécu, le Marché Central, conçu dans un style franco-mauresque. Aujourd'hui, cet espace regorge de gourmets en quête de poisson frais grillé, pêché au port de Casablanca, qui se trouve à un jet de pierre du marché. Pour bien comprendre l'esprit de la ville Casablanca, l'auteur invite à la découverte de son ancienne médina, avec comme meilleur point de départ, selon lui, Bab Marrakech et son clocher imposant. Un parcours enivrant qui conduirait le visiteur vers l'ancienne forteresse portugaise avec ses grands canons pointant vers l'Océan. Le bastion connu sous le nom de la "Sqala" a été converti en un restaurant "proposant une cuisine exceptionnelle de tous les coins du Maroc". Ce restaurant, estime Shah, fait exception à la règle selon laquelle la cuisine marocaine est meilleure quand c'est fait maison. Un peu plus loin, l'auteur s'arrête au niveau de "l'immense projet Casablanca Marina", à côté duquel se dresse "l'imposante" mosquée Hassan II, troisième plus grande mosquée au monde. Laissant derrière lui la panoplie de restaurants, brasseries, discothèques ainsi que les multiples clubs sur la route du littoral, l'auteur nous dévoile d'autres facettes de Casablanca, passant par le sanctuaire de Sidi Abderrahmane, le Vélodrome construit pendant l'époque coloniale et ses courses nocturnes de lévriers jusqu'à s'arrêter au "quartier idyllique" des Habous avec ses arches mauresques et ses ruelles en pierre. Allant jusqu'au bout du défi de dévoiler les secrets de Casablanca, Shah part à la conquête des marchés aux puces et antiquaires de la ville. En somme, Tahir Shah rétorque aux détracteurs de la ville, qui prétendent qu'elle est perdue, que Casablanca connaît une réelle renaissance culturelle et architecturale sous l'égide de SM le Roi Mohammed VI. Aussi, nous emporte-t-il à travers les "nuits estivales torrides qui font de la ville un carrefour musical entre Orient et Occident". "Le festival de musique de Casablanca est l'un des nombreux nouveaux projets destinés à réveiller la ville de sa torpeur", écrit Tahir Shah.