La scène culturelle et littéraire arabe vient de perdre un de ses symboles les plus emblématiques avec le décès de l'écrivain marocain Mohamed Choukri, un des auteurs les plus audacieux des 50 dernières années, écrit le quotidien britannique «The Guardian». Brisant le silence sur des sujets jadis tabou dans la culture de sa région, Mohamed Choukri s'est distingué par sa description d'un monde sombre, indique mercredi le journal, ajoutant que le nom de l'écrivain marocain est associé à celui de la ville de Tanger, qui a constitué, des années durant, un havre de tolérance et une source d'inspiration pour de nombreux artistes et écrivains, notamment Paul Bowles, Tennesse Williams, Henri Matisse et Jean Genet. La ville de Tanger a offert à feu Mohamed Choukri l'occasion de côtoyer un monde cosmopolite d'intellectuels, ce qui a aidé l'écrivain marocain a changer le cours de sa vie, souligne «The Guardian», notant que le défunt était hanté, comme le montre ses écrits, par le spectre de la mort, ce qui a engendré chez lui un sentiment partagé entre la peur et la rage de survivre. Commentant l'oeuvre de Mohamed Choukri, notamment son célèbre roman «Le Pain Nu», «The Guardian» souligne que cette autobiographie suscite toujours une controverse dans le monde arabe, 30 ans après sa première édition en langue anglaise, publiée en Angleterre en 1972.Pour le quotidien britannique, l'audace de Mohamed Choukri, son talent de narrateur ainsi que sa détermination de braver des conditions peu favorables durant sa jeunesse, lui valent le titre du Jean Genet de la littérature arabe.