Le séisme de mardi en Haïti a fait 300.000 sans-abri dans la seule capitale, Port-au-Prince, où 10% des habitations sont détruites, a annoncé vendredi l'ONU qui a déjà reçu 268,5 millions de dollars de promesses d'aide. Environ 3,5 millions de personnes vivaient dans les zones les plus touchées par le séisme de magnitude 7, a précisé à Genève le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU. Cette région englobe Port-au-Prince, une ville d'environ 2,8 millions d'habitants, située à 17 kilomètres de l'épicentre du tremblement de terre. "Les premières estimations montrent que 10% des habitations à Port-au-Prince ont été détruites, ce qui signifie que 300.000 personnes se sont retrouvées sans abri", explique l'Ocha dans une note publiée vendredi. Selon l'agence, la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustah) fait état de certaines zones détruites à 50%, avec de nombreux bâtiments effondrés. Le séisme pourrait avoir fait jusqu'à 50.000 morts, selon la Croix-Rouge. L'ONU, qui se refuse à donner un bilan à l'heure actuelle, estime toutefois à "quelque 3,5 millions" le nombre de personnes qui vivaient dans les zones touchées par de fortes secousses. Face à l'ampleur des dégâts, l'organisation s'apprête à lancer un appel de fonds d'urgence vendredi à New York. Elle a déjà reçu des promesses d'aide à hauteur de 268,5 millions de dollars d'une vingtaine de gouvernements, institutions internationales et entreprises. Parmi les principaux donateurs figurent les Etats-Unis (100 millions de dollars), la Banque mondiale (100 millions), le Royaume-Uni (10 millions), l'Australie (9,3 millions), le Brésil (5 millions), le Canada (4,8 millions) et l'Union européenne (4,37 millions). Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé qu'il prévoyait une assistance alimentaire pour deux millions de personnes. Actuellement, la priorité sur place trois jours après la catastrophe reste "la recherche et le sauvetage des survivants" toujours pris sous les décombres, a expliqué la porte-parole de l'Ocha, Elisabeth Byrs, lors d'un point de presse. Toutefois, l'ONU qui coordonne l'assistance humanitaire sur le terrain a insisté sur le fait qu'elle n'avait "plus besoin actuellement de nouvelles équipes de sauvetage" après les nombreuses arrivées de ces derniers jours. L'aéroport a été congestionné jeudi et "la priorité est désormais aux équipes médicales, aux médicaments", a insisté Mme Byrs, assurant que l'ONU n'avait "pas non plus besoin pour le moment d'hôpitaux mobiles". Les Nations unies ont été durement touchées par le plus puissant tremblement de terre à frapper Haïti depuis 200 ans, avec un bilan provisoire de 36 morts (quatre policiers, 19 militaires et 13 civils) au sein de son personnel après l'effondrement du bâtiment de son siège à Port-au-Prince. "Ces chiffres vont beaucoup augmenter, c'est certain", a reconnu la directrice de l'information de ONU à Genève, Corinne Momal-Vanian. Selon le porte-parole de la Minustah à Port-au-Prince, près de 200 employés de l'ONU ont disparu (160 civils, 10 militaires et 18 policiers) et 73 ont été blessés.