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Oxford Business Group Le Maroc déploie des efforts considérables pour assurer l'approvisionnement en eau
Dans la région MENA, la quantité d'eau disponible par personne sera divisée par deux d'ici 2050
Il est incontestablement admis que le Maroc a enregistré d'importants acquis en matière d'alimentation en eau potable que ce soit en milieu urbain ou en milieu rural. Le Royaume est même engagé à assurer l'approvisionnement en eau dans les années à venir. « …certains pays, comme le Maroc, déploient déjà des efforts considérables afin d'assurer leur approvisionnement futur en eau », souligne l'Oxford Business dans une note d'information. Selon ce cabinet d'intelligence économique londonien, le Maroc a, en effet, effectué, depuis une dizaine d'années, une avancée importante en matière d'utilisation efficace de l'eau dans le secteur agricole. Ce qui lui a permis d'augmenter l'approvisionnement en eau potable et les services d'assainissement pour les pauvres des campagnes. D'ailleurs, le Maroc a mis en œuvre, en 2002, une Stratégie nationale de l'eau et a créé plusieurs agences nationales publiques dont l'objectif principal est d'assurer l'approvisionnement en eau, dont l'Office national de l'eau potable (ONEP), qui produit maintenant plus de 80% de l'eau potable. L'ONEP a investi 260 millions d'euros pour augmenter ses capacités en matière de traitement entre 2008 et 2010. La consolidation de la production d'eau potable et des systèmes d'approvisionnement dans les villes de Khénifra, Taounate, Settat, Marrakech et Tamesna fait partie des initiatives lancées par l'ONEP encore en cours de réalisation. Ce projet de 84 millions d'euros, partiellement financé par la BAD (Banque Africaine de Développement), devrait s'achever en 2010. Bien plus, le Royaume, toujours selon l'OBG citant l'institution de Bretton Woods, a fortement investi dans des barrages, mais aussi dans l'augmentation de ses capacités d'approvisionnement en eau, dans des systèmes d'irrigation à grande échelle ou encore dans la sécurisation de l'eau destinée aux besoins urbains et agricoles. Un autre point soulevé est que l'aide étrangère a donné un bon coup de pouce au Maroc dans ses efforts visant à assurer l'approvisionnement en eau. Ainsi, la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement, la branche spécialisée en financement de la Banque Mondiale, a lancé un programme d'approvisionnement en eau en milieu rural d'une valeur de 44.5 millions d'euros en 2005 et a accordé au Maroc, en 2007, un prêt à l'appui du développement du secteur de l'eau d'une valeur de 74.2 millions d'euros. L'USAID a également lancé de nombreux programmes pilotes liés à l'eau dans les dernières années, notamment la mise en place d'une usine de recyclage du chrome, afin d'éviter que les tanneries ne versent ce produit chimique dans la rivière Sebou. En mars 2010, l'Agence japonaise de coopération internationale a accordé, quant à elle, un prêt de 193.6 millions d'euros au Maroc, dont 126.8 millions d'euros seront consacrés au traitement des eaux usées et à l'approvisionnement en eau potable. Le secteur agricole est le plus important consommateur d'eau du Maroc : il utilise environ 80% des ressources. Etant donné qu'il s'agit d'un grand employeur et d'un contributeur important au Produit Intérieur Brut (PIB), la stratégie agricole nationale de 2008, connue sous le nom de Plan Maroc Vert (PMV), a mis en place diverses pratiques visant à augmenter la stabilité et l'efficacité des ressources en eau, dont le remplacement des systèmes d'irrigation en place par la micro-irrigation. Le PMV prévoit que l'irrigation au goutte-à-goutte sera étendue de 150.000 ha à 670.000 ha d'ici 2020 et qu'un million d'hectares de culture de céréales, grandes consommatrices d'eau, seront convertis en culture de fruits et de légumes, qui en consomment plus modérément, souligne l'Oxford Business Group. Dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), indique l'OBG, la quantité d'eau disponible par personne sera divisée par deux d'ici 2050. Toutefois, poursuit la même source, le Maroc est engagé à dépasser les critères, concernant les services de l'eau et de l'assainissement, fixés dans le cadre des Objectifs de Développement pour le Millénaire (ODM). Entre 2005 et 2009, les dépenses publiques consacrées aux programmes d'infrastructures d'approvisionnement en eau et d'assainissement en milieu urbain, périurbain et rural ont atteint 25 % de la totalité des dépenses publiques pour le secteur de l'eau contre 5 % auparavant. Conséquence : l'accès à l'eau potable est passé de 50% en 2004 à 87% en 2009. L'OBG fait savoir, en outre, qu'au cours des dix dernières années, la sécheresse a été une préoccupation importante pour la région MENA. Elle souligne dans ce sens que le déficit de précipitations a atteint 40% certaines années. Pour ne pas avoir une telle situation dans le futur, la Banque Mondiale, poursuit toujours l'OBG, appelle à ce que les stratégies en matière de gestion de l'eau au Maroc évoluent afin de répondre à un certain nombre de défis: déficits en eau croissants, lacunes persistantes en matière d'accès aux services, lenteurs des changements législatifs, programmes d'infrastructure limités, croissance démographique préoccupante et changement climatique. Au niveau mondial, faut-il le souligner, plus de 2,5 milliards de personnes vivent sans installations sanitaires suffisantes. Pire, 884 millions de personnes n'ont pas accès à une eau de boisson salubre, la plupart se trouvant en Afrique. Encore faut-il ajouter, selon les chiffres de l'UNESCO, qu'environ 1,5 million d'enfants meurent de maladies transmises par l'eau chaque année. Pire, la dégradation de la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines exacerbe encore la pénurie d'eau et a des répercussions négatives sur le milieu naturel et sur les services et biens de l'écosystème qu'il produit, compromettant la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. Pour cette institution spécialisée de l'ONU, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) concernant l'accès à l'eau potable et à l'assainissement permettra d'économiser globalement plus de 84 milliards de dollars.