William Burns, le directeur politique du département d'Etat américain, a insisté mercredi sur "le sentiment d'urgence" éprouvé par les Etats-Unis face au programme nucléaire iranien et leur satisfaction de l'attitude de la Russie dans ce dossier. "Nous éprouvons un sentiment d'urgence, il est temps de montrer qu'il y a des conséquences" au comportement de Téhéran, a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires politiques aux journalistes accompagnant la secrétaire d'Etat Hillary Clinton dans son voyage vers Moscou, où elle entame jeudi une visite de deux jours. Le terrain d'entente entre Washington et Moscou sur l'Iran "s'élargit progressivement, et nous travaillons efficacement ensemble", a également commenté un responsable s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Washington travaille à des sanctions "minimisant l'impact sur la population iranienne et donnant le maximum de chances aux dirigeants iraniens de faire les bons choix", a ajouté cette source. La recherche de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran, a insisté cette source, "est un processus complexe, mais nous y avons un intérêt commun avec les Russes". Pour sa part, Hillary Clinton, est arrivée hier jeudi à Moscou pour tenter de faire avancer, de son côté, l'épineux dossier du désarmement nucléaire. Elle devait s'entretenir avec son homologue russe Sergueï Lavrov sur le nouveau traité de désarmement nucléaire qui doit succéder à START 1, conclu en 1991 et arrivé à échéance le 5 décembre 2009. Une conférence de presse est prévue à 13H00 GMT. Des négociateurs russes et américains se retrouvent régulièrement depuis de longs mois à Genève pour mettre au point le nouveau document, pierre angulaire du "redémarrage" des relations des anciens ennemis de la guerre froide, souhaité par les présidents Barack Obama et Dmitri Medvedev après des années de "paix froide" sous George W. Bush. "La Russie et les Etats-Unis ont le désir et toutes les possibilités de conclure cet accord avant le 12 avril", date à laquelle est prévue une conférence sur la sécurité nucléaire à Washington, écrit jeudi le quotidien russe Kommersant, citant des sources diplomatiques russes. MM. Medvedev et Obama ont exprimé le 13 mars, au cours d'un entretien téléphonique, leur "satisfaction du niveau très avancé des préparatifs" du nouveau projet d'accord. La Russie, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Chine et l'Allemagne (le groupe des Six) font pression sur l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique. Parmi eux, la Chine continue de se montrer réticente à de nouvelles sanctions, tandis que Moscou rejoint peu à peu la position plus dure des Occidentaux. "Nous continuons à espérer que nous pourrons avancer ensemble, de façon unie dans les deux voies", c'est-à-dire celle des sanctions et celle de la négociation, a commenté un responsable.