Le Maroc est appelé à surmonter les contraintes engendrées par la croissance démographique en milieu urbain et répondre aux besoins de cette population en vue de contribuer au développement économique, a indiqué jeudi à Rabat, le ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, M. Ahmed Taoufiq Hejira. Intervenant lors d'un colloque international sur la «Performance urbaine et droit à la ville», le ministre a précisé que le développement urbain, qui n'est pas une finalité en soi, requiert un grand intérêt à la chose locale et à l'adéquation des différents secteurs publics avec les spécificités des espaces urbains concernés. Dans une allocution lue en son nom par M. Abdelaziz Adidi, directeur de l'Institut national de l'aménagement et de l'urbanisme, M. Hejira a fait remarquer que la réglementation et les lois organiques en la matière ne peuvent, à elles seules, réaliser l'intégration sociale escomptée sans une culture sociétale qui prône la solidarité entre les différentes classes de la société. Pour sa part, le président du Groupement de recherche sur espace et territoires (GRET), M. Ali Sedjari, a estimé que la ville contemporaine, compliquée et complexe, a cessé d'être une simple collectivité, ajoutant que, dans la perspective de la régionalisation lancée par SM le Roi Mohammed VI, la ville est appelée à subir et à s'adapter aux changements y afférents. L'urbanisation constitue non seulement un mode de vie mais un ensemble de formes de sociabilité particulière et un aménagement des espaces urbains qui implique une organisation collective respectueuse des droits et des libertés des citoyens, a estimé M. Sedjari, quia plaidé pour un modèle de ville basé sur une performance dans la gestion au bénéfice de toutes ses composantes et une consécration réelle des droits fondamentaux des citoyens par l'accès équitable à tous les services et une garantie de vie digne. Le directeur général de la fédération nationale des offices publics de l'habitat-Paris, M. Maurice Carraz, a quant à lui souligné que le droit à la ville est non seulement le droit d'y habiter mais d'accéder à sa diversité dans ses fonctions, dans les formes et l'occupation de l'habitat et dans l'expression de cultures et des identités. Les villes de l'avenir sont appelées à relever le défi de la mixité et la diversité sociale mais également, la cohabitation d'activités de production et de commerce avec les services publics (transport, santé, éducation), a-t-il ajouté. L'idée du droit de la ville, qui a germé lors du premier Forum social mondial de Porto Alegre (2001), vise à garantir «les statuts d'espace collectif culturellement riche et diversifié qui appartient à tous ses habitants». Lors de ce colloque international, plusieurs experts et chercheurs du Maroc et d'Europe, du Maghreb et du monde arabe confronteront, deux jours durant, leurs expériences autour de trois axes, à savoir «L'aménagement urbain et ville citoyenne», «La ville entre légitimités anciennes et rationalités nouvelles», «la productivité urbaine et planification stratégique». Organisée avec la participation des Offices publics de l'habitat en France et la faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat-Agdal, cette rencontre prévoit une table ronde sur le thème «Regards croisés de jeunes méditerranéens sur la ville méditerranéenne. Initié par le GRET, la Chaire UNESCO des droits de l'Homme et la Fondation Hanns Seidel, ce 15ème colloque s'inscrit dans le prolongement des réflexions menées sur les questions d'aménagement urbain.