La région du Gharb a connu cet hiver la plus forte pluviométrie jamais enregistrée, depuis 1963. Les fortes averses ont engendré le débordement des oueds Sebou et Beht et autres cours d'eau causant des dégâts dans quasiment l'ensemble de la province de Sidi Kacem. Parmi les localités les plus touchées on recense Haouafat, Khnichat, Sefsaf, Ouled Hsine, Ouled El Ghazi, Ouled Hsine, Rzagla, Bouramja, Chouirda. L'Oued Himer a fait des siennes à Sidi Yahia où ses débordements ont causé d'énormes dégâts au niveau de la commune El Mograne (zone enclavée suite au non fonctionnement de la route nationale reliant la commune de Sidi Allal Tazi et la ville de Kénitra). Les superficies touchées par les inondations, suite aux dernières précipitations, ont atteint plus de 76.000 hectares, a-t-on appris lundi auprès de l'Office de mise en valeur agricole du Gharb (ORMVAG). Cette situation a nécessité une intervention urgente et coordonnée pour atténuer les effets des inondations sur les populations, particulièrement en zone rurale, a-t-on précisé de même source. Les interventions de l'ORMVAG opérées en coordination avec le comité de veille mis en place par les autorités locales ont porté sur la distribution d'orge aux agriculteurs, la vaccination du bétail contre les épidémies et le désenclavement des zones encerclées par les eaux. Des plans opérationnels ont ainsi été mis en œuvre pour protéger les populations et les biens et aider les personnes menacées ou sinistrées. Les services concernés ont également mené des opérations de curage des canaux d'évacuation des eaux de pluie vers les oueds et des travaux d'endiguement pour faire dévier les cours d'eau. Des familles menacées par les crues des oueds Sebou et Baht dans la province de Kénitra ont commencé à affluer, la semaine dernière, vers les centres d'accueil installés par les autorités locales à Sidi Allal Tazi et Al Manzah dans la banlieue de Kénitra. Les fortes pluies de ces derniers jours ont causé un dépassement des capacités des barrages Driss 1er, Al Ganzra et Al Wahda. Ce dernier avait dépassé, jeudi, sa capacité. Devant cette situation, les responsables de la wilaya ont pris les dispositions pour apporter assistance à la population. Dans cette optique, la commission régionale présidée par le wali de la région, a pris plusieurs dispositions pour venir en aide aux populations et assurer leur sécurité. De nouveaux centres d'accueil ont été mis en place par les autorités locales pour accueillir les populations touchées par la montée des eaux dans la région du Gharb. Ces centres équipés sont installés par les autorités locales à Sidi Allal Tazi, Sidi Ayach et dans la banlieue de Kénitra, avec un encadrement médical. Au total 11 centres sont ouverts pouvant accueillir 7 000 habitants et ce au niveau de Sidi Allal Tazi, Menzeh de Kénitra, Sidi Yahia, et autres localités proches. La population bénéficiaire est issue notamment de la commune rurale de Mograne ( 25 km au nord de Kénitra) qui a été la plus touchée (Coopérative El Kheir, Ouled Moussa, Ouled Ameur, Mhajba, etc ). C'est la deuxième fois, en l'espace d'un peu plus d'un mois, que la région du Gharb, qui se trouve à la croisée des deux grands fleuves (Sebou et Baht) est touchée par les inondations. En janvier dernier, le wali qui intervenait devant le conseil de la province de Kénitra, avait souligné la nécessité d'engager une réflexion profonde pour trouver une solution radicale au problème des inondations qui affectent la région du Gharb chaque fois que les pluies tombent en abondance. Parmi les solutions retenues, le wali avait cité la construction de nouveaux barrages dans la région. Il a, dans ce sens, rappelé la programmation, en 2010, de la construction des barrages de Mdez sur l'oued Sebou, et d'Ouljet Soltane sur Oued Baht, les deux grands fleuves de la région qui se rencontrent au niveau de la commune rurale de Mograne. Il avait également appelé à distinguer entre les zones susceptibles d'accueillir des habitations et d'autres qui seront toujours menacées par les eaux de pluie du fait qu'elles sont marécageuses. Signalons que parmi les causes majeures des sinistres, en plus de celles climatiques, l'abus de pouvoir de certains présidents des communes rurales qui autorisent la construction de foyers juste au bord des rives des deux fleuves, le manque de contrôle ou la tolérance de constructions clandestines. Le wali de la région du Gharb-Chrarda-Beni-Hssen et le commandant de la protection civile ont survolé, en hélicoptère, vendredi, la région pour s'enquérir de la situation. Un comité de veille et de coordination a été mis en place à Sidi Slimane et tous les intervenants sont mobilisés en vue de mettre en uvre des plans opérationnels visant à protéger les populations et leurs biens et à aider les personnes menacées et sinistrées, a-t-on appris auprès des autorités locales. D'autres centres d'accueil sont en cours d'installation en prévision d'un afflux massif des populations, a-t-on ajouté de mêmes sources. Les populations des douars Taaouniat El Kheir et celles de Oulad Bel Kheir, dans la commune rurale de Mograne, ont été les premières à pâtir de la montée des eaux. La province voisine de Sidi Kacem connaît de son côté un débordement de l'Oued Sebou qui a provoqué une interruption du trafic ferroviaire sur la ligne de Tanger et du trafic sur la route régionale 413 entre Machraâ Bel Ksiri et Sidi Kacem, au niveau de la commune rurale de Houafate.