Aujourd'hui se réunit le bureau fédéral devant lequel Abdellatif Tatbi, président de la fédération et président de la délégation qui avait participé à la CAN 2010 au Caire et dans laquelle le sept national avait pris la 6ème place, va présenter son rapport sur la participation marocaine et sur la situation du handball africain. Pour ceux qui ont pu suivre la rencontre Egypte-Tunisie en finale, ils peuvent aisément remarquer le gouffre qui nous sépare du handball des Egyptiens, des Tunisiens ou des Algériens. Si ces trois pays nous ont largement distancés depuis déjà quelques décennies et nous barrent systématiquement les portes du championnat du monde et des Jeux Olympiques, le plus désolant est que les pays subsahariens commencent à nous larguer à l'image du Congo Démocratique (4ème) ou encore de l'Angola (5ème). A ce rythme, il n'est pas étonnant de voir d'autres pays émerger et nous dépasser à leur tour. Que faut-il réellement entreprendre pour sortir le handball de cette situation ? Tout simplement, il nous faut des hommes, des ressources humaines neuves et efficaces, pas de membres fédéraux qui ne pensent qu'aux petites mesquineries et à leur médiocrités d'équipes où aucun travail de fond n'est fait. Nous pensons à ces présidents qui font de leurs équipes, une source de revenus supplémentaires quand ce n'est pas source de vie tout court. Nous pensons à ces ligues qui ne marchent guerre et où aucun programme n'est établi. Nous pensons à ces commissions de jeunes qui ne se réveillent que 5 jours par an, à cette commission technique qui ne se bouge qu'aux grandes occasions, malgré les efforts fournis par Acherki, Mouhcine et Roukchi, quoi que cette commission devrait revoir son mode de fonctionnement. Nous pensons à cette commission du handball féminin qui n'a pas encore fait ses preuves. Nous pensons enfin à tous ces membres fédéraux qui composent beaucoup plus qu'ils ne travaillent. Nous pensons aussi au président de la fédération qui devrait s'entourer de personnes compétentes amenant des projets et des programmes efficients. Les moyens ne manquent pas ; c'est la volonté d'agir qui fait défaut. Une louable initiative vient d'être prise par M. Tatbi, celle d'envoyer à l'étranger pour un stage tout entraîneur ayant décroché cette saison le titre de champion du Maroc que ce soit en minime, cadet, junior, senior ou féminin. Certes ceci est une motivation intéressante, mais elle ne doit pas être circonstancielle. Elle doit faire partie d'un tout, d'un programme général qui court sur le moyen et long termes si l'on veut réussir un jour à coller au peloton maghrébin. Mais pour cela il faut changer d'équipe ou alors trouver une équipe parallèle cooptée par le président pour élaborer un projet et l'exécuter. En bref, il faut des technocrates pour sortir le handball de sa situation actuelle et garder en même temps ce bureau que la démocratie a malheureusement imposé.