Reprenons calmement depuis le début. La FRMF, par la voix de son président Ali Fassi Fihri, a très officiellement déclaré que la recherche de l'entraîneur national pour les Lions de l'Atlas serait réalisée en juin prochain. Cette déclaration a été différemment commentée, comme d'ailleurs toutes les décisions concernant le football, mais elle avait le mérite d'exister et surtout d'être claire. Et ici, où on se place parmi ceux qui pensent sincèrement et sérieusement que rien ne presse pour aller chercher un technicien outre-mer, alors qu'il y a largement au Maroc de quoi faire le boulot d'ici les éliminatoires de la prochaine CAN, on a plutôt apprécié la déclaration et on s'occupa d'autres choses. Et bien, non, on a eu tort car comme dans les mauvaises opérettes, le cadavre bouge encore, et la fédé a lancé des limiers pour trouver la perle rare… On est actuellement en train de rechercher un entraîneur pour les Lions de l'Atlas. Et comme par hasard, c'est le nom de Luis Fernandez qui revient le plus dans les rumeurs et indiscrétions. Car comme par hasard, alors que rien d'officiel n'est établi, on en parle partout comme si Fernandez devait arriver incessamment. Dans les radios privées, on interviewe des joueurs internationaux pour leur demander leur avis. Tous, à commencer par Hajji, Mustapha l'aîné, pas Youssef se déclarent ravis et Mustapha ajoute même que « si un coach à forte personnalité arrivait chez les Lions de l'Atlas, cela réglerait bien des problèmes au sein du onze national ». On peut être certain que les propos de Hajji seront pris pour argent comptant. Bouderbala aussi, paraît-il, ne serait pas contre l'arrivée du Français qu'il a bien connu du temps où le Wydadi jouait à Paris. Bref, on a l'impression que tout se met en place pour faire le lit de Fernandez. Mais lui, Fernandez qu'a-t-il dit ? Il s'est contenté de déclarer qu'il sait « que l'année prochaine il entraînera une équipe nationale ». Et puis Fernandez même s'il ne dit rien, sait que certains milieux au Maroc travaillent à sa venue. En 2003 et alors que Zaki était à la tête de l'équipe nationale, Fernandez reçut au mois d'août à Paris deux émissaires fédéraux chargés de le recruter. C'était l'époque du B.F. de Housni Benslimane, l'affaire ne se fit pas et la FRMF à l'époque démentit même tout contact. On reparla de Fernandez en début d'année, en janvier dernier. Certains déclarèrent même l'avoir vu dîner à Casablanca avec le ministre Moncef Belkhayat. Rien de tout cela ne fut confirmé, et très officiellement la fédération déclara n'avoir contacté personne et même le ministre se retira du jeu en assurant que l'affaire du coach national en football était, d'abord, l'affaire de la FRMF. Mais voilà que le brouhaha reprend de plus belle, et sans doute qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Tout le monde paraît manquer de patience et on veut, peut-être, le plus tôt possible jeter un nom en pâture à un public qui, se prenant au jeu, n'arrête pas de demander le recrutement d'un coach. Alors soit, un coach arrivera et peut être même engagé avant le 3 mars, du moment qu'on y est, ainsi le onze national pourra profiter de la date FIFA de ce jour pour se réunir. Ce jour là, mercredi prochain, il y aura France-Espagne, Anglettre-Egypte et Algérie-Serbie entre autres. Beaucoup pensent que ce soir là, il serait insupportable que notre sélection reste les bras croisés. Oui, mais pourquoi absolument associer le devenir de la sélection à l'engagement d'un coach étranger. On peut très bien organiser au niveau de la D.T.N. une concentration voire même un match amical, et ce ne sont pas les techniciens locaux qui manquent pour s'asseoir sur le banc de touche d'un match sans enjeu. Mais on aura beau parler et dire, la fédération fera ce qu'elle voudra. Ou ce qu'on lui dira. Alors à quoi bon se fatiguer ?