Après la CAN 2010, chacun a réagi selon l'humeur du moment. Le Nigeria a limogé son entraîneur, celui-ci, d'ailleurs était en sursis malgré la qualification en Coupe du Monde 2010 – qualification miraculeuse dûe d'abord à la défaite de la Tunisie face au Mozambique qui a privé les Tunisiens de la tête du groupe. Le Nigeria à quelques mois du Mondial 2010 change donc son fusil d'épaule. La Côte d'Ivoire et le Cameroun, autres déceptions de la C.A.N. sont près de se libérer respectivement de Halihodzic et Le Guen, sauf que ces derniers avant la CAN ont signé des contrats en béton et il faudra sortir un paquet d'euros pour s'en libérer. Pas facile. En tout cas, et comme on l'avait dit à l'époque, pour le Cameroun, Le Guen n'était pas l'homme providentiel, malgré tout ce qui a été écrit lorsque les Camerounais, profitant de circonstances extérieures au foot, ont pu se qualifier pour le Mondial. En Angola, Paul Le Guen a découvert d'autres réalités et qu'il n'a pas su assumer comme l'a dit le ministre des Sports camerounais. Plus près de nous, les Algériens ont choisi de garder leur entraîneur. Pour les Algériens et le président de la fédé, le très avisé Rawrawa, la CAN 2010 c'était d'abord du bonus et une excellente occasion de disputer des matches. Les «Fennecs » en ont joué six, un maximum puisqu'ils ont été jusqu'au match de classement. Avec 3 défaites (Malawi, Egypte, Nigeria) une belle victoire sur la Côte d'Ivoire et une autre sur le Mali, l'Algérie aura eu l'occasion de se confronter à différents adversaires. Cela suffit au bonheur de Saâdane le coach débonnaire qui conduira l'Algérie en Afrique du Sud en juin prochain. La Tunisie qui a perdu le Mondial 2010, malgré la présence du Portugais Cuelho, a décidé de garder le technicien Benzerti déjà présent lors de la CAN avec les « Aigles de Carthage ». Il a signé pour un contrat de 2 ans, malgré un flot de critiques dans la presse tunisienne. Quant à l'Egypte championne d'Afrique absolu, il ne lui reste plus, peut-être, qu'à embaumer Hassan Shehata entraîneur entré de son vivant dans le panthéon du football égyptien. Que fera l'Egypte après le départ de cette génération dorée des joueurs actuels (tous trentenaires) et rassemblée autour d'un coach mythique. Ce sera dur de confirmer et de maintenir un tel niveau. Toutefois on souhaitera le meilleur à nos amis égyptiens qui sont au faîte de la Pyramide. En ce qui concerne le Maroc, dans cette histoire d'entraîneur national, on applaudira la déclaration de M. Ali Fassi Fihri qui a décidé de se donner du temps pour choisir la personne idoine. Le président de la FRMF met fin aussi à tout ce délire d'annonces qui avait fleuri dans la presse. En substance, Ali Fassi Fihri déclare vouloir organiser d'abord le football de l'intérieur avant de rentrer dans la recherche et les négociations avec un coach étranger (étranger à tout, pourrait-on dire) alors que le travail de ce coach ne pourra vraiment commencer qu'après mai prochain. Dès cette semaine l'annonce de la nouvelle structure de la D.T.N va être diffusée. Cela suffira au bonheur de tous et de ceux qui savent que quelque soit l'entraîneur national engagé, ce dernier passe son temps à perdre du temps, en l'absence de tout rassemblement des internationaux, car ceux-ci ne peuvent être appelés que lors des dates FIFA. Alors pourquoi cette attente fébrile et cette hâte pour avoir un « nom » alors qu'un vrai travail, « le » vrai travail, peut se faire ailleurs indépendamment de l'équipe A. Notre pays a la chance de pouvoir compter sur un grand quota de joueurs expatriés en Europe, et son championnat recèle des pépites qu'il faut juste repérer et encourager. D'ailleurs et tout le monde est bien d'accord là-dessus, ce n'est pas la qualité de nos joueurs qui ont conduit à l'élimination, mais c'est la personnalité des entraîneurs, leur manque de perspicacité, leur faiblesse à l'encontre de l'environnement du foot et particulièrement face aux tentations et pression des agents de joueurs qui ont conduit à la faillite. Aujourd'hui les langues se délient et des joueurs pros parlent. On y voit plus clair. A commencer par Ali Fassi Fihri qui a pris la bonne décision. Quelque chose qui passa inaperçue, à l'époque, malgré tout le tapage autour de l'affaire. C'est à propos des indemnités dont devait bénéficier Lemerre en cas de limogeage. Son contrat prévoyait 21 millions de dirhams (plus de deux milliards). Grâce à un entretien d'homme à homme entre Ali Fassi Fihri et Lemerre, cette somme fut revue à la baisse. Et c'est 4 millions d'euros qu'obtint Lemerre soit près d'un milliards et demi d'économie pour la FRMF et le Maroc, bien sûr. Cela dite juste pour calmer tous ceux qui militent pour engager un « coach de grand renom » n'importe comment et à n'importe quel prix. En toute chose comme dit l'adage, il faut d'abord envisager la fin. Et souvent celle-ci est plus compliquée que le début. En 6 mois de présence au Maroc. Roger Lemerre aura gagné exactement un milliard cent millions en comptant ses salaires et indemnités. Aussi, faut-il bien réfléchir avant de se hâter pour se doter d'un coach national.