Au 31ème anniversaire de sa révolution, Téhéran a soufflé plutôt le chaud que le froid. Surfant sur une vague d'escalade sans précédent, l'Iran a multiplié les annonces sur ses prouesses nucléaires au grand dam des pays occidentaux et surtout d'Israël qui ne savent plus jusqu'où l'Iran d'Ahmadinejad peut aller dans la politique de son développement nucléaire. Coup sur coup, Téhéran a annoncé sa première production de l'uranium enrichi à 20% et sa capacité de produire de l'uranium enrichi à 80 %, voire à 100%. C'est dire que l'arme atomique est à portée de sa main... et à portée de Tel-Aviv. Et c'est là que le bât blesse. Du moins chez les puissances occidentales, dont les menaces de sanctions contre le régime de Téhéran ne semblent pas morfondre le moins du monde, ni désarçonner les Mollahs. Encore faut-il que les « six » (les cinq du Conseil de Sécurité plus l'Allemagne) puissent accorder leurs instruments. Question d'intérêt oblige! Si Moscou, qui a toujours été rechignant à suivre Paris et Washington sur la voie des sanctions, semble se résigner à suivre les Etats-Unis et la France sur un éventuel train de sanctions, cela n'est pas le cas pour Pékin. Car il ne faut pas oublier que la Chine importe une bonne part de son pétrole d'Iran et entretient avec lui des liens commerciaux étroits. Autrement dit, accepter de s'aligner aux autres sur les mesures de sanctions contre Téhéran équivaudrait pour la Chine à se sanctionner elle-même. A titre d'exemple, si Pékin accepte des sanctions touchant les exportations pétrolières iraniennes, cela équivaudrait à se faire sanctionner sur ses importations énergétiques et, par conséquent, entraver son développement économique en ces temps de crises. Toutefois, cela n'ira pas jusqu'à un veto au Conseil de sécurité. Au plus, Pékin pourrait s'abstenir au moment du vote. Mais selon certains observateurs, on pense que Pékin cherchera à lénifier au maximum les sanctions proposées par les puissances occidentales pour préserver ses relations économiques avec l'Iran, tout en maintenant un front international uni face au régime de Téhéran. Cela risque de prendre beaucoup de temps avant que cela n'aboutisse. Le temps, c'est ce que cherche Téhéran pour mener à terme ses desseins.