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L'inflation importée sera cantonnée dans des limites raisonnables Les premières conséquences de la baisse de l'euro sur l'économie marocaine
Renchérissement du service de la dette
La solidité de la monnaie européenne est mise à l'épreuve. Et, par conséquent, c'est toute la zone euro qui risque d'en pâtir d'autant plus que l'euro perd du terrain face au dollar. Des craintes suscitées par la répercussion de la dette grecque, aux risques de contagion à l'Espagne, à l'Italie et au Portugal, si ce n'est à toute l'Europe, en passant par des mouvements en masse de grande spéculation sur les marchés financiers, ce ne sont pas les raisons qui manquent pour expliquer une éventuelle « attaque » contre la monnaie unique. Sans en apporter la moindre preuve, certains analystes européens vont jusqu' à accuser les «hedge funds», ou fonds d'investissement spéculatifs, dans les attaques contre l'euro. Ces mêmes analystes avancent l'idée selon laquelle ce genre d'attaque est rendu possible par «l'inertie des autorités politiques européennes sur le sort des finances grecques». Au moment où nous mettons sous presse, les ministres des Finances de la zone euro devaient évoquer la situation en Grèce et il semblerait qu'un plan d'aide financier au profit de ce pays en crise budgétaire se précise. Lors de leur réunion prévue pour aujourd'hui à Bruxelles, les dirigeants européens se pencheront sur de nombreuses questions dont celles afférentes à une sorte d'engagement visant à la mise en œuvre d'une stratégie économique renouvelée et à la situation économique qualifiée de critique en Grèce. La solution qu'apporterait Bruxelles à ce genre d'interrogations intéresse aussi les principaux partenaires de l'Union Européenne dont le Maroc qui reste, de par la nature de ses flux et échanges extérieurs, fortement lié à cet espace économique. Et il va sans dire que la baisse de l'euro se traduirait par une répercussion certaine sur le comportement d'un certain nombre d'indicateurs et agrégats nationaux. A commencer par l'ampleur de l'inflation importée. Au vu de la structure des importations marocaines libellées en euro, l'inflation importée sera cantonnée dans des limites raisonnables. A l'opposé, les transferts des MRE en tant que source en devises du pays risquent, taux de changes oblige, d'être affectés par cette «dévalorisation» de la devise européenne. Ce qui n'est certainement pas le cas pour les importations de certaines matières premières dont le pétrole et les céréales qui risqueraient, dans le cas où la crise de l'euro est amenée à persister, de subir les premières conséquences d'une appréciation du billet vert. Etant donné le niveau actuel des cours de pétrole et les retombées de la campagne agricole record de 2009, ce risque est à écarter, en tout cas pour le moment. Cependant, ce qui est sûr, c'est que le service de la dette extérieure du Maroc, essentiellement libellée en dollar, sera touché.