Dans le cadre de la dynamique de réforme de la justice et de l'approche de proximité et d'ouverture de l'appareil judiciaire sur son environnement notamment la presse, la Cour d'Appel de Khouribga a organisé récemment une journée de communication à laquelle furent invités tous les correspondants locaux de la presse nationale et régionale et des membres du barreau de la ville de Khouribga. Dans son allocution d'ouverture, le Premier président de la Cour d'Appel de Khouribga, qui présida cette rencontre en compagnie du président du barreau de la ville, rappela que la presse a toujours été considérée comme un partenaire incontournable de toutes les composantes de la justice et que l'interaction justice - médias a toujours été une problématique universelle. Le président de la Cour d'Appel a ainsi mis l'index sur une certaine campagne médiatique de diffamation dont fait souvent l'objet le corps de magistrature, écrits diffamatoires dont certains excès souvent dénués de tout fondement et ne respectant pas certains seuils de tolérance et qui risquent de porter préjudice à la crédibilité de la justice et de toutes ses composantes. C'est dans ce contexte, souligna monsieur le président, que s'ouvre cette opportunité de dialogue entre les composantes de la justice et les composantes de la presse pour aboutir à une vision commune qui soit consensuelle et solidement articulée pour qu'elle guide et inspire toute stratégie à venir, une vision qui puisse surtout instaurer des relations de confiance et de respect. Partant du principe universel stipulant que l'accusé est présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, le président de la Cour d'Appel dut insister sur le caractère de la confidentialité de tous les éléments et de toutes les péripéties de la procédure judiciaire. Confidentialité qui doit rester de rigueur d'abord pour protéger la vie privée des justiciables et ensuite et surtout pour éviter toute interaction influente sur le déroulement du cours de justice et donc pour garantir un acte de justice intègre et équitable. Après avoir donné des exemples de risques d'influences des médias sur les cours de justice dont la publication de certains éléments de l'instruction, de certaines photos de justiciables encore en stade de présomption, le président a ainsi soulevé la problématique du souci du journaliste du droit du citoyen à l'information et le souci de l'appareil judiciaire de protéger la vie privée du citoyen et de garantir un acte de justice loin de toutes influences externes et donc juste et impartial. Les débats furent donc ouverts dans la franchise et la transparence et tous les contours de cette problématique furent soulevés dont : - Création d'une cellule de communication au sein de chaque instance judiciaire pour une couverture médiatique fondée et crédible. - Respect de la présomption d'innocence et de la vie privée des justiciables. - Organisation de colloques pour maintenir le dialogue entre le médiatique et le judiciaire. - Conciliation entre le respect du principe de la bonne foi du journaliste et les risques d'atteinte à la vie privée du justiciable. En général, toute l'assistance a vivement apprécié cette initiative fort louable qui a surtout offert l'opportunité de définir les conceptions et donc d'aboutir à une plate-forme à la nouvelle génération de réformes en chantier dans notre pays.