Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui a rencontré samedi au Caire le président égyptien Hosni Moubarak, a demandé des clarifications sur les nouvelles propositions américaines visant à relancer indirectement les pourparlers de paix. "Nous avons posé à la partie américaine certaines questions", a précisé Mahmoud Abbas. "On discutera des réponses dans un cadre arabe conjoint et ensuite nous ferons connaître notre position", a-t-il ajouté. L'Egypte joue les intermédiaires entre les deux parties pour discuter des propositions américaines pour relancer le processus de paix interrompu depuis un an. L'émissaire américain George Mitchell a proposé de faire la navette entre Israël et l'Autorité palestinienne pour leur permettre de renouer le dialogue, d'abord via des négociations indirects. Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé samedi au Caire qu'il ne rencontrerait le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal qu'une fois que le mouvement islamiste aurait signé l'accord de réconciliation élaboré par l'Egypte. "Quand le Hamas signera la réconciliation, il y aura immédiatement avec une rencontre avec Khaled Mechaal, entre le Fatah et le Hamas, et entre toutes les factions pour appliquer ce que contient le document égyptien", a déclaré M. Abbas lors d'une conférence de presse, à l'issue d'un entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak. "Il n'y a rien à ajouter au document égyptien ou à amender", a-t-il ajouté, en allusion aux "réserves" exprimées par le Hamas sur ce document. L'Egypte joue depuis plusieurs mois les médiateurs entre le Fatah de M. Abbas et le Hamas, à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste a délogé de Gaza les forces loyales au Fatah en juin 2007. Elle a préparé un accord de réconciliation que seul le Fatah a signé pour l'instant, en octobre 2009. M. Mechaal a récemment affirmé que la réconciliation avec le Fatah était "à portée de main", en appelant l'Egypte à accueillir une nouvelle rencontre pour sceller un accord. Dans un entretien accordé à des rédacteurs en chef de quotidiens égyptiens, dont Al-Ahram (gouvernemental), M. Abbas a en outre apporté son soutien à la construction par l'Egypte d'un mur souterrain à sa frontière avec la bande Gaza. "Le mur métallique ne vise pas à affamer le peuple palestinien (...). Les tunnels existants sont utilisés pour faire passer du whisky, de la drogue et des Mercedes. Quant aux produits humanitaires, des milliers de tonnes entrent par les points de passage", a-t-il affirmé.