L'Iran veut coopérer et ne cherche pas la confrontation sur son programme nucléaire controversé, a affirmé jeudi son représentant auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). "Le commentaire positif fait par le président (Mahmoud Ahmadinejad) montre que l'Iran a la ferme intention de trouver des solutions par la coopération plutôt que par la confrontation", a dit Ali Asghar Soltanieh à la télévision iranienne en langue arabe Al-Alam depuis Vienne. Il s'exprimait deux jours après que Téhéran eut réaffirmé n'avoir "pas de problème" pour un échange d'uranium avec les grandes puissances. M. Ahmadinejad a indiqué mardi que son pays était toujours prêt à échanger une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible hautement enrichi (20%) destiné à son réacteur de recherche de Téhéran. Les capitales occidentales ont réagi avec prudence, voire scepticisme, à cette déclaration. L'Iran avait rejeté en novembre une proposition du groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) sur l'envoi de la plus grande partie de son stock d'uranium en Russie et en France pour y être transformé en combustible pour le réacteur de recherche de Téhéran. Le bouclier antimissile américain inefficace ? Le futur bouclier antimissile américain en Europe répond à une menace de l'Iran, a souligné jeudi le porte-parole du département d'Etat en confirmant le déploiement d'intercepteurs programmé en Roumanie. "Notre approche révisée est conçue pour répondre à la menace émergente pour la région venant de l'Iran", a déclaré Philip Crowley. "Nous allons protéger nos intérêts et ceux de nos alliés". Le nouveau système, présenté par l'administration de Barack Obama en septembre, après une réévaluation de la menace balistique iranienne, est destiné à contrer des missiles non plus de longue, mais de courte et moyenne portée. Le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général Hassan Firouzabadi, cité jeudi par l'agence Irna, a affirmé que les systèmes antimissiles que les Etats-Unis sont en train de déployer dans plusieurs pays du Golfe peuvent facilement être rendus inefficaces. "Avec des tactiques simples on peut rendre inefficaces les systèmes antimissiles Patriot. Je conseille aux pays de la région de ne pas gaspiller leur argent en achetant des systèmes qui n'ont jamais fonctionné nulle part", a déclaré le général Firouzabadi. "L'installation de systèmes antimissiles américains dans ces pays est une nouvelle ruse pour vider les caisses des pays riches du Golfe", a-t-il estimé. L'Iran a déjà dénoncé mardi le déploiement de nouveaux missiles américains dans le Golfe, le qualifiant de "tromperie politique" et "opération psychologique" à l'égard des pays de la région.