L'Iran va "exécuter prochainement" neuf opposants accusés d'avoir cherché à renverser le régime islamique, a déclaré Seyyed Ebrahim Raïssi, premier adjoint du chef de l'autorité judiciaire iranienne, cité mardi par l'agence Fars. "Les deux personnes exécutées (le 28 janvier) et les neuf qui seront exécutées prochainement ont été arrêtées lors des troubles" (ndlr: les manifestations antigouvernementales des derniers mois), a déclaré M. Raïssi lors d'une réunion politique lundi soir dans une mosquée de Qom. "Chacune d'elle est liée à un courant contre-révolutionnaire et a participé aux troubles dans le but de renverser le régime", a-t-il ajouté cité par Fars. Une des principales figures de l'opposition réformatrice Mir Hossein Moussavi a dénoncé mardi la persistance des "racines de la dictature" en Iran, évoquant un échec de la Révolution islamique dont le régime s'apprête à célébrer le 31e anniversaire dans un climat de crise. Moussavi dénonce l'échec de la Révolution Les "racines de la tyrannie et de la dictature existent toujours" en Iran, a affirmé l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi, dans une longue et virulente déclaration publiée sur son site internet. "On peut identifier aujourd'hui (en Iran) les bases et les éléments qui produisent une dictature, ainsi que la résistance contre un retour à la dictature", a estimé M. Moussavi dans une allusion aux manifestations déclenchées par la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin dernier. Dans le cadre de la répression de ces protestations, un haut responsable judiciaire a annoncé mardi l'exécution prochaine de neuf autres "émeutiers" accusés d'avoir "cherché à renverser le régime islamique", après deux premières pendaisons la semaine dernière. "Museler les médias, remplir les prisons et tuer brutalement des gens qui demandent pacifiquement le respect de leurs droits dans la rue montrent que les racines de la tyrannie et de la dictature de l'époque de la monarchie (du Shah) existent toujours", a poursuivi M. Moussavi, rival malheureux de M. Ahmadinejad lors de la présidentielle. L'ancien Premier ministre de l'imam Khomeiny durant les huit années de guerre contre l'Irak (1980-1988) a également évoqué pour la première fois un échec de la Révolution de 1979. Au début, "la majorité de la population était convaincue que la Révolution allait supprimer toutes les structures qui mènent au totalitarisme et à la dictature. J'étais de ceux-là, mais aujourd'hui je ne le pense plus. Je ne crois pas que la Révolution a atteint ses objectifs".