L'Iran a exécuté jeudi par pendaison deux personnes condamnées pour des violences post-électorales après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin, rapporte la presse iranienne. Il s'agit des premières exécutions depuis la condamnation de onze personnes à la peine capitale après les événements de juin, et d'une probable source de tensions accrues dans la perspective de nouveaux rassemblements de l'opposition. Les autorités n'ont pas commenté cette information. Sur internet, des messages circulent au sujet de récents appels à manifester le 11 février, jour du 31e anniversaire de la Révolution islamique. La contestation dans la rue du scrutin du 12 juin a provoqué une violente répression et entraîné la crise la plus grave traversée par le régime depuis son instauration en 1979. D'autres manifestations ont eu lieu depuis, dont certaines lors de la fête de l'Achoura le 27 décembre, au cours desquelles huit personnes ont été tuées. Comme neuf autres personnes, les deux hommes exécutés avaient été condamnés à mort en août pour avoir mené une guerre contre Dieu, tenté de renverser l'ordre islamique et pour leur appartenance à des groupes armés, écrit l'agence Isna. "A la suite des émeutes et des mesures anti-révolutionnaires des derniers mois (...) une branche du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran a examiné le cas de plusieurs accusés et a prononcé un verdict d'exécution contre onze d'entre eux", rapporte l'agence officielle des étudiants. "La sentence contre deux d'entre eux a été appliquée aujourd'hui à l'aube et les accusés ont été pendus", ajoute Isna, précisant que le jugement avait été confirmé en appel. Selon l'agence, ils se nommaient Mohammad Reza Alizamani et Arash Rahmanipour. "Les condamnations pour les neuf autres accusés (...) sont toujours en appel pour confirmation. Des mesures seront prises pour appliquer la sentence", écrit encore l'agence.