Le séisme à Haïti a suscité non seulement une vaste mobilisation de l'aide d'urgence du gouvernement des États-Unis, mais aussi la générosité du public américain qui s'est uni aux efforts déployés de par le monde en vue d'organiser les secours au peuple haïtien. Soulignant que cette catastrophe est un rappel de «notre humanité commune», le président Barack Obama a invité ses concitoyens à contribuer à cette cause dans la mesure de leurs moyens malgré la difficile conjoncture économique. Il a encouragé les familles d'Américains se trouvant en Haïti à contacter le Centre des opérations du département d'État pour se renseigner si possible sur la situation matérielle et l'état de santé de leurs proches. Le président Obama a par ailleurs demandé à son gouvernement, sous la coordination de Rajiv Shah, l'administrateur de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), de mettre en uvre «un effort rapide, coordonné et énergique en vue de sauver des vies». Du personnel d'aide d'urgence de l'USAID, des forces armées américaines, des équipes de sauvetage de la Virginie et de la Californie, ainsi que d'autres spécialistes collaborent étroitement avec les autorités haïtiennes et les secouristes venus de l'étranger, des Nations unies et d'organisations non gouvernementales. Le président a souligné que cette opération massive devait être vraiment internationale. Outre l'appel du gouvernement Obama aux contributions en faveur d'Haïti, le président et fondateur de la Fondation des Nations unies, Ted Turner, a annoncé, le 13 janvier, que son organisation versait un million de dollars aux opérations immédiates d'aide humanitaire et de reconstruction. M. Turner a appelé à des contributions mondiales par le biais du site d'Internet du Fonds central d'aide d'urgence des Nations unies. Ce fonds, a-t-il dit, a dégagé 10 millions de dollars et, grâce à une action rapide des organes de l'ONU en coopération avec les équipes sur le terrain, il a d'ores et déjà permis des interventions vitales sur le terrain. Bien que le gouvernement des États-Unis soit le principal donateur mondial d'aide économique à l'étranger, beaucoup d'Américians préfèrent faire des dons d'argent à des associations du secteur privé, lesquelles assurent souvent des actions plus rapides que celles du gouvernement. L'aide militaire Selon la Maison-Blanche, en date du 17 janvier, 5.800 membres des forces armées américaines étaient à Haïti et à bord des navires de la marine militaire et du service des garde-côtes des États-Unis qui sont au large des côtes haïtiennes ou qui mouillent près d'elles. En outre, 7.500 militaires devraient arriver dans le pays le 18 janvier. Le président de la République d'Haïti, M. René Préval, a indiqué que son pays avait demandé aux forces américaines de venir apporter un soutien à la force de sécurité de l'ONU pour maintenir l'ordre dans le cadre des opérations de secours et pour aider la police haïtienne qui était débordée. Le porte-parole du Centre de commandement des États-Unis SOUTHCOM, M. José Ruiz, a déclaré à la presse qu'il était prévu de porter à 10.000 le nombre des militaires américains et que leur mission était double, à savoir apporter une aide humanitaire et contribuer au maintien de la sécurité. À titre d'illustration du rôle des soldats américains, on peut citer la création par un groupe de soldats de l'armée de terre, membres de la 82e division aéroportée, d'une petite base d'opération près d'un camp de fortune abritant 50.000 Haïtiens le long d'un ancien terrain de golf. Le lieutenant-colonel Mike Foster a déclaré à la presse que ses hommes et lui avaient tout d'abord tenté d'entrer dans le camp pour distribuer des vivres et de l'eau, mais qu'ils avaient dû y renoncer face aux troubles créés par des sinistrés désespérés. Ce n'est que lorsque plusieurs Haïtiens ont offert leurs services, peu de temps après, pour faciliter la distribution des vivres et le maintien de l'ordre dans le camp que cette distribution a pu avoir lieu. Il s'agit là, selon le lieutenant-colonel Foster, d'une action extrêmement positive de la part des Haïtiens.