Le président Barack Obama a déclaré jeudi qu'il ne négligerait jamais de soutenir la sécurité d'Israël mais que Washington devait aussi prendre en compte les épreuves du peuple palestinien. "Nous nous employons à renforcer la capacité des deux parties à prendre place de chaque côté de la table" et à négocier, a-t-il dit lors d'une réunion publique en Floride. Les efforts d'Obama et de son administration pour relancer des pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens n'ont guère produit de résultats depuis sa prise de fonctions il y a un an. Les discussions entre les deux parties sont bloquées depuis l'offensive israélienne de décembre 2008 et janvier 2009 dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, qui s'est soldée par 1.400 morts côté palestinien et 13 morts dans le camp israélien. Le président palestinien Mahmoud Abbas demande qu'Israël cesse toute construction dans les territoires occupés pour que des négociations reprennent. Il juge insuffisant le gel temporaire des activités de construction décidé l'automne dernier par Israël. Le chef de la Maison blanche a dit que la diplomatie de la paix se heurtait à des contraintes internes dans les deux camps. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "fait des efforts pour aller un peu plus loin que ne le veut sa coalition", a noté Obama. Le gouvernement conservateur de Netanyahu comprend des partis pro-colons vivement opposés à ce que des secteurs occupés soient cédés aux Palestiniens pour un futur Etat. Pour Obama, le président palestinien Mahmoud Abbas "veut sincèrement la paix" mais doit composer avec le Hamas, qui refuse de reconnaître le droit d'Israël à l'existence. Abbas, dirigeant proaméricain modéré, est aussi affaibli du fait qu'il ne gouverne qu'en Cisjordanie et que le Hamas contrôle Gaza. Reconnaissant les "aspirations légitimes" des deux parties, Obama a cherché à réaffirmer la capacité de son gouvernement à jouer un rôle de médiateur. "Israël est l'un de nos plus solides alliés, a-t-il dit. C'est crucial pour nous, et je n'hésiterai jamais à garantir la sécurité d'Israël." Mais il a aussitôt ajouté: "Nous devons porter attention à la situation désespérée des Palestiniens. Il n'est pas bon pour notre sécurité, ni pour celle d'Israël, que des millions de personnes se sentent privées d'espoir." Rapport Goldstsone: Israël remet sa réponse à l'ONU Israël devait transmettre vendredi à l'ONU un document justificatif en réponse aux accusations du rapport Goldstone sur des crimes de guerre présumés durant l'offensive de son armée à Gaza il y a un an, a-t-on appris de source gouvernementale. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis la dernière touche à ce document d'une quarantaine de pages qui sera remis par un diplomate israélien au bureau du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, a-t-on précisé. Le document souligne "l'indépendance de la justice israélienne", nie que "l'armée ait tué intentionnellement des civils" et affirme que "tout a été fait pour que Tsahal (l'armée israélienne) se conforme au droit international" sur les conflits, selon la même source. Jusqu'à présent, Israël n'a toujours pas annoncé la création d'une commission d'enquête sur le conflit de Gaza (27 décembre 2008-18 janvier 2009), comme le réclame l'ONU dans le rapport de la commission Goldstone. Le ministre de l'Information, chargé de présenter la position d'Israël à l'étranger, Youli Edelstein, a affirmé cette semaine que son pays refuserait de créer une telle commission, mais le gouvernement est partagé sur cette question. Selon la presse, Israël pourrait accepter de mettre en place une commission aux pouvoirs limités, chargée d'auditionner certains dirigeants politiques et chefs militaires. Le quotidien israélien Yediot Aharonot affirme vendredi qu'une telle commission se bornerait à examiner les consignes données par le commandement et le gouvernement, dans le but de disculper Israël de toutes les allégations de crimes de guerre. L'armée israélienne travaille de son côté sur un document plus complet, réfutant point par point les accusations de la commission présidée par le juge sud-africain Richard Goldstone.