Après le remaniement qui renouvelé le tiers de l'Exécutif, Aziz Akhannouch, qui accorde peu d'interviews à la presse, est sorti de son silence pour expliquer la philosophie de ce renouveau et les choix des ministres, dont certains ont suscité beaucoup de commentaires. Ce remaniement tant attendu est dû au besoin d'une "équipe plus politique" capable de communiquer plus avec les citoyens et d'accélérer la cadence des réformes. Détails. Le nouveau remaniement ministériel n'a pas manqué de surprises après la nomination de nouveau profils, dont quelques uns inconnus du grand public, à des portefeuilles sensibles. Le débat est si poignant que le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a justifié ses choix lors d'une interview accordée à nos confrères de Madar21. Une occasion pour lui d'expliquer également la philosophie de la restructuration de l'Exécutif.
Selon lui, il est temps de communiquer davantage avec les citoyens pour qu'ils comprennent les réformes menées par le gouvernement et leurs répercussions sur leur quotidien. D'où la nécessité, à ses yeux, d'une équipe plus politique avec des profils plus partisans. C'est-à -dire des personnalités issues davantage de la scène politique, capables de contribuer au débat et défendre l'action du gouvernement. "Vous avez remarqué que parmi les personnalités nommées, il y en a plusieurs qui pèsent sur la scène politique et d'autres qui avaient eu des responsabilité importantes aussi bien dans leurs formations qu'au Parlement", a-t-il précisé.
M. Akhannouch a expliqué qu'il fallait revoir la physionomie de l'Exécutif après trois ans de gestion des affaires pour garantir plus célérité dans l'exécution des programmes gouvernementaux. "Il n'est pas facile d'endurer trois ans de pression dans un ministère", a-t-il confié, ne manquant pas de saluer le travail des ministres sortants. "Ils ont été à la hauteur", a-t-il dit en insistant sur le fait que le remaniement ne signifie nullement une sanction à l'encontre des personnalités qui ont quitté le navire.
En fait, la majorité semble comprendre l'importance de revoir la communication gouvernementale qui a été, rappelons-le, souvent critiquée au sein même de la coalition. Plusieurs voix ont estimé que l'Exécutif et les partis de la majorité ne communiquent pas assez pour faire valoir les réformes menées depuis 2021.
Par ailleurs, il incombe désormais aux nouveaux ministres nommés de donner un nouvel élan de fraîcheur à l'action gouvernementale, du point de vue d'Akhannouch. Interrogé sur le timing du remaniement, il a fait savoir qu'il y eu a besoin d'accélérer la cadence d'autant qu'il ne reste pas beaucoup avant l'échéance du quinquennat. Sur ce point, il a indiqué :"Nous sommes dans une course contre la montre pour achever les programmes gouvernementaux et les chantiers royaux". Aziz Akhannouch a fait part de son ambition d'exécuter pleinement les engagements du gouvernement afin d'être, dit-il, en bonne posture à la veille des échéances électorales de 2026.
Rappelons que 14 ministères sont concernés par le nouveau remaniement. En plus des nouveaux secrétaires d'Etat, huit départements ministériels ont changé de visage tandis que 16 ont préservé leurs locataires. Près du tiers du gouvernement a été remanié avec des changements au niveau de portefeuilles majeurs tels que l'Education nationale, la Santé et la Transition numérique.